A Paris, on s'inquiète

"C'est une bonne journée car nous avons gagné un point sur Montpellier", expliquait Carlo Ancelotti après le nul à Caen (2-2), voyant ainsi le verre à moitié plein. Un discours teinté d'optimisme où les difficultés dans le jeu s'effaçaient devant la satisfaction d'être parvenu, une fois de plus, à revenir au score comme face à Montpellier ou à Lyon. Après Bordeaux dimanche (1-1), le verre était à moitié vide. Le PSG a une nouvelle fois été dans la réaction plutôt que l'action en concédant l'ouverture du score. Mais cette fois, de Leonardo aux joueurs en passant par Carlo Ancelotti, une pointe d'inquiétude et surtout d'autocritique a (enfin) pointé dans les discours.

Le manager du club parisien a dégainé le premier dans les entrailles du Parc des Princes. "Oui, ce n'était pas bon, a reconnu le Brésilien. On a eu encore une fois une réaction mais c'est vrai qu'aujourd'hui on ne joue pas très bien". Un sentiment largement partagé par Carlo Ancelotti. "Non, je ne suis pas content parce qu'on doit gagner en ce moment. Ce n'est pas une période facile. Nous avons eu une bonne réaction, mais pas une bonne action. Nous avons mis beaucoup de temps pour entrer dans le match et avoir le contrôle du ballon. Nous avons encore attendu la seconde période pour mettre plus de pression. Et nous avons fait beaucoup d'erreurs défensives."

Chez les joueurs, c'est Guillaume Hoarau qui est apparu le plus déçu, presque désabusé face à cette impuissance qui ne permet pas aujourd'hui au club de conserver la tête du championnat. "On a fait les cons. Il va falloir qu'on sorte nos ‘cojones’", a-t-il lâché en préférant l’espagnol au français pour en appeler au sursaut viril. Pour l'attaquant, c'est avant tout individuellement que les joueurs doivent se remettre en question à l'approche du sprint final. "Sur les derniers matchs, nos prestations sont moyennes. Tout n'est pas à jeter. Mais il ne faut pas trouver de faux prétexte. Il faut une prise de conscience individuelle, il faut aller le chercher, que ça vienne de là (il montre son coeur, ndlr). J'ai envie d'être champion."

Hoarau a également soulevé un point important, celui de la pression qui pèse sur le club dont la seule ambition après l'élimination en Coupe de France est d'être champion. "Il y a un peu de pression, ce n'est pas facile, reconnait-il. On sait qu'on ne gagnera pas facilement. Mais on sera là. Il reste neuf combats, neuf finales. Le terrain dira si on mérite d'être champion". Le PSG a-t-il les nerfs en pelote voyant que Montpellier ne craque pas? "Nous devons rester calme, tente de rassurer Ancelotti. Nous avons autant de points que Montpellier, la situation est la même. On va essayer de jouer avec plus de confiance et surtout de façon plus simple". A force de se prendre la tête, Paris l'a encore perdue.