Montpellier pour conclure

Dimanche, sur les coups de 22h45, Montpellier sera peut-être entré dans l'histoire du football français. En s'imposant à Rennes (0-2) puis devant Lille (1-0), l'équipe de René Girard a conservé ses trois points d'avance sur le PSG qui lui permettent d'aborder l'ultime tournant en position de force. Elle n'a besoin que d'un nul à Auxerre, quel que soit le résultat des Parisiens à Lorient, pour être sacrée championne de France, pour la première fois de son histoire. Pour que le titre revienne à Paris, il faudrait que les Parisiens, actuellement deuxièmes à trois longueurs des Montpelliérains, s'imposent au Moustoir et que le MHSC soit battu dans le même temps à l'Abbé-Deschamps. Quel que soit le score, puisque les deux équipes affichent la même différence de buts (+33). C'est le seul scénario qui verrait Montpellier échouer dans la quête d'un titre qui lui tend les bras.

C'est plus que jamais l'effervescence dans l'Hérault, et Girard a dû s'employer pour aborder au mieux ce contexte exceptionnel et totalement inédit pour le MHSC. "On essaie de le préparer le plus simplement du monde. Comme un match ordinaire, même s'il ne l'est pas. Avec tout ce qui nous arrive, c'est compliqué. D'autant que quand on arrive au bout, c'est toujours difficile", a souligné l'entraîneur montpelliérain, conscient du danger que représente ce déplacement à Auxerre. Si beaucoup voyaient son équipe trébucher à Rennes ou face à Lille, personne ne l'imagine céder si près du but en Bourgogne, contre une équipe lanterne rouge et d'ores et déjà reléguée en Ligue 2. Les hommes de Jean-Guy Wallemme ont affiché leur volonté de "contrarier Montpellier", afin de conclure leur saison sur une bonne note. "Même si ça va être compliqué dans les têtes", a reconnu l'entraîneur auxerrois. Ce ne sera pas forcément plus simple dans celles des Montpelliérains. "Il ne faut pas s'appuyer sur le fait qu'Auxerre descend en L2 pour imaginer que ce sera un match tranquille", a prévenu Girard. C'est le piège que Montpellier devra éviter dans l'Yonne.

Celui qui attend le PSG à Lorient est d'une autre nature. Avec une longueur d'avance sur le premier relégable, les Merlus doivent en encore assurer leur maintien et seront en quête de points face à un club de la capitale qui sera privé d'un élément clé de son secteur offensif, Jérémy Ménez, suspendu. La dernière fois que Paris a dû faire sans son attaquant international, il s'est incliné à Lille (2-1). Les Parisiens n'ont pas non plus oublié que le club breton leur fait souvent des misères, comme au Parc des Princes lors du match aller (0-1).

L'un dans l'autre, il faudrait un petit miracle pour que Paris décroche le troisième titre de champion de son histoire dimanche soir. "Je suis catholique mais je crois que Dieu a autre chose (à faire) que de penser au PSG", a lancé Carlo Ancelotti. S'il estime que son équipe "n'a pas beaucoup d'opportunités" d'être sacrée, l'entraîneur parisien pense également que le titre n'est pas encore dans la poche de Montpellier. "Est-ce que Auxerre peut nous aider ? Tous les matches sont difficiles, le dernier est encore plus difficile, Auxerre n'a rien à perdre, pour Montpellier ce ne sera pas facile, Montpellier a plus de qualités, plus de motivation, mais le foot est bizarre". De là à faire glisser Montpellier sur la dernière marche ? Réponse dimanche soir.