PSG, des solistes à cadrer

A Paris, les artistes font la pluie et le beau temps depuis le début de la saison. Jusqu'ici, c'est plutôt le beau temps. Chargé d'animer le jeu parisien, le trio Ménez-Pastore-Nenê a donné satisfaction depuis le début de la saison, à des degrés divers selon les joueurs. Jeudi, face au Slovan Bratislava (0-0), il a en revanche un peu plombé le club de la capitale. Constamment à la recherche de l'exploit individuel, les trois milieux offensifs du PSG en ont oublié les fondamentaux du collectif. Et l'équipe d'Antoine Kombouaré a abandonné deux points précieux en Ligue Europa. Elle sera d'autant plus scrutée au Parc face à Dijon (17h00) pour le compte de la 11e journée de Ligue 1, où Paris tentera de reprendre ses distances en tête du championnat.

L'entraîneur parisien est conscient du dilemme. Sans brider des joueurs dont la vocation première est de créer la différence, il lui faut aussi prévenir cet excès d'individualisme qui peut nuire à sa formation. "Je dois leur rabâcher que le talent et les qualités individuelles doivent être au service de l'équipe, disait-il jeudi soir. Bien sûr que la grande force de mon équipe et qu'elle peut apporter du danger partout, que ce soit à gauche avec Nenê, à droite avec Ménez ou bien dans l'axe avec Pastore, Erding ou encore Gameiro. Je dois aussi leur faire comprendre qu'il y a un minimum à faire sur les tâches défensives et surtout qu'ils aient envie de jouer ensemble, qu'ils fassent des passes, je dois beaucoup insister sur cette force car le jour où nous serons capables d'avoir ce comportement sur le terrain, cette envie, alors on pourra faire de grandes choses."

Il reste encore beaucoup de travail avant d'y parvenir. A Bratislava, les excès d'individualisme de l'un ont entraîné ceux de l'autre et provoqué des réactions d'énervement au sein de l'équipe. Elles ne sont pas forcément étrangères au fait que Paris se soit retrouvé à neuf en fin de match. Même si les joueurs assurent que cela n'a pas d'incidence sur la vie du groupe. "Contrairement aux rumeurs, on s’entend super bien ! En même temps, on s’en fout carrément de ce genre de commentaires, affirme Jérémy Ménez. D’ailleurs, on le démontre sur le terrain. On se marchait parfois sur les pieds au début mais plus le temps passe, plus ça fonctionne entre nous. Je connaissais déjà un peu Javier Pastore à travers nos confrontations en Italie. Avec Kevin Gameiro, on se fréquente depuis quelques temps en sélection. Quant à Nenê, on a joué ensemble à Monaco. Bref, il n’y a aucune jalousie entre nous et il n’y en aura pas.On sait tous que l’on a besoin de tout le monde pour atteindre nos objectifs."

Le discours est positif, mais les Parisiens ont encore du mal à joindre le geste à la parole sur le terrain, particulièrement quand l'opposition est moins forte. Pour Kombouaré, le problème pourrait aussi résider dans le manque de concurrence dans son secteur offensif. Le PSG est largement fourni en attaquants, beaucoup moins en milieux offensifs. C'est d'autant plus problématique que le recrutement de Pastore a poussé l'entraîneur parisien à abandonner son 4-4-2 pour un 4-2-3-1. Hormis Mathieu Bodmer, qui peut éventuellement suppléer l'Argentin en soutien de l'attaquant, Paris n'a pas vraiment de doublure pour Ménez et Nenê. Jean-Christophe Bahebeck est encore un peu tendre au plus haut niveau alors que Christophe Jallet, parfois aligné au poste de milieu droit, reste un défenseur de métier. Pas vraiment menacés de perdre leur place, les solistes parisiens n'ont pas à se soucier des conséquences de leurs excès d'individualisme. Il en serait peut-être différemment avec un peu plus de concurrence.

Les équipes probables :
PARIS-SG : Sirigu - Jallet, Lugano, M. Sakho, Ceara ou Tiéné - Moh. Sissoko, Chantôme - Ménez, Pastore, Nêne - Gameiro.
DIJON : Reynet - Bamba, Zarour, Meïté, L. Malouda - Cognet, Marcq, Y. Sankharé - Courgnaud, Guerbert, Thil.