Saint-Sernin quitte la présidence du Stade Rennais, retour de Ruello

"René Ruello succède à Frédéric de Saint-Sernin à la présidence du Stade Rennais FC et devient actionnaire du club aux côtés d'Artémis", a indiqué un communiqué émanant d'Artémis, holding du groupe Kering de la famille Pinault qui contrôle le club breton.

"Il prendra ses fonctions à l'issue du conseil d'administration du Stade Rennais FC qui se réunira dans les prochains jours", indique le texte qui rend hommage au président sortant: "Artémis salue l'engagement et l'action de Frédéric de Saint-Sernin à la tête du club pendant plusieurs années". René Ruello, un chef d'entreprise de 65 ans, a finalisé son entrée dans le capital du club contrôlé par François-Henri Pinault et en assumera la présidence "avec les pleins pouvoirs", avait-on appris en cours de journée de source proche du club. M. Ruello avait déjà présidé le Stade Rennais de 1990 à 1998 et de 2000 à 2002.

Ce nouveau changement à la tête du club intervient alors que la formation, qui a fini la saison à la 12e place de la Ligue 1, a une nouvelle fois échoué a remporter son premier trophée depuis 1971 en s'inclinant (0-2) en finale de la Coupe de France face à Guingamp le 2 mai, au terme d'une prestation jugée indigente. Revenu à la présidence du club en juin 2012, Frédéric de Saint-Sernin, 56 ans, en avait également pris la responsabilité opérationnelle un an plus tard après le limogeage du manageur général Pierre Dréossi, déjà pour résultats insuffisants.

Lui-même ancien joueur au club, René Ruello, un chef d'entreprise qui a fait fortune dans la viennoiserie industrielle avant de se reconvertir dans l'hôtellerie, avait quitté la présidence du Stade Rennais en 2002, quatre ans après la prise de contrôle du club par la famille Pinault. Après avoir beaucoup investi dans le Stade Rennais après son arrivée en 1998, la famille Pinault a réduit la voilure depuis une dizaine d'années, revendiquant davantage son attachement au club comme une affirmation de son identité bretonne que comme la "danseuse" de milliardaires.

Se démarquant d'autres clubs de milliardaires, tels que Chelsea, le PSG ou l'AS Monaco, François-Henri Pinault expliquait en 2012, dans un livre sur les supporters rennais: "Notre démarche n'est pas la même que celle de monsieur Abramovitch (Roman) avec Chelsea. On n'a pas racheté le Stade Rennais pour en faire le meilleur club" mais pour "redonner à la Bretagne ce qu'elle nous a donné". "C'est important de ressembler à ce qu'on est, à sa culture, son territoire, son identité. Quand vous êtes à Monaco, vous ne vivez pas comme à Rennes. Et le parcours du propriétaire de Monaco, très particulier, n'est pas celui de la famille Pinault, très ancré dans cette réalité", ajoutait-il.

"Tout autre rêve que celui de soulever une coupe est inaccessible", concluait le président du huitième budget du Championnat (44 millions d'euros). Mais cette coupe a encore échappé au Stade Rennais cette année, face à la même équipe -qui plus est, bretonne- qui l'avait déjà emporté lors de la précédente finale fratricide en 2009: En Avant de Guingamp. Bien qu'il soit revenu à des investissements plus modérés depuis une dizaine d'années, l'actionnaire sort encore de temps en temps le carnet de chèques, comme lors du dernier mercato hivernal, avec les arrivées de Grosicki, Ntep et Toivonen pour renforcer une équipe mal en point.

Très souvent placé, le Stade Rennais, outre ses deux défaites traumatisantes face à Guingamp ces dernières années, a aussi encaissé la saison dernière un revers contre Saint-Etienne en finale de la Coupe de la Ligue (1-0). Le club breton ouvre désormais une nouvelle page avec le retour de René Ruello.