Après Bordeaux-Lyon (0-5), notre antisèche : L'OL aurait tort de se satisfaire d'être deuxième

Le technicien bordelais a tenté plusieurs systèmes face à l’OL. Aucun n’a fonctionné. A l’image de Saint-Etienne qui avait fait chavirer Lyon avec une défense à trois, Willy Sagnol a aligné d’entrée trois défenseurs centraux avec Cédric Yambaré, Ludovic  Sané et Nicolas Pallois. La stratégie était fondée et a permis à Bordeaux d’avoir la main sur le premier quart d’heure. Mais, incapable de tenir le rythme et de verrouiller le milieu de terrain, Bordeaux s’est écroulé avec le premier but de Lacazette.

Le passage à quatre derrière, dès le retour des vestiaires, n’a pas été plus concluant. Surtout que la défense bordelaise s’est totalement noyée face au pressing et l’agressivité des Lyonnais. A l’image du deuxième but, venu sanctionner une relance hasardeuse de Ludovic Sané, ou du troisième inscrit à la suite d’une longue relance du gardien rhodanien. La vitesse et la précision de l’OL ont ensuite fait le reste et les joueurs d’Hubert Fournier ont régalé.

C’est peut-être le meilleur duo offensif de cette première moitié de Ligue 1. Alexandre Lacazette et Nabil Fékir ont une nouvelle fois démontré que leur association était fatale. Irrésistible dans le dernier geste, le premier s’est offert un doublé pour achever l’année avec 17 buts en 19 journées. Sur le premier but, il a notamment bénéficié d’un service parfait de Nabil Fekir de l’extérieur.

Le jeune attaquant lyonnais a également su faire parler l’intérieur de son pied gauche pour déborder Sertic et Carrasso sur le troisième but lyonnais. Le tout sur une passe décisive d’Anthony Lopes, par ailleurs impeccable dans ses 16,50m et même au-delà. Quant à Lacazette, il est également décisif sur les buts de Tolisso et Ferri, par ailleurs essentiels pour donner de l’air au milieu de terrain lyonnais, devant un Gonalons intransigeant à la récupération.

À Bordeaux, il est plus difficile de dégager des individualités. Thomas Touré avait trouvé des espaces en début de match mais Diabaté n'a pas su peser et Umtiti, comme Bisevac, ont resserré les boulons. Au contraire, Nicolas Pallois est coupable sur l’ouverture du score et a précipité la chute bordelaise avec un tacle dévastateur sur la cheville de Njie (65e).

Le 3-4-3 installé par Willy Sagnol avait les clefs pour mettre les Bordelais rapidement devant au tableau d’affichage. Thomas Touré a trouvé des espaces en début de match mais, sur un de ses centres, la tête de Cheick Diabaté aux six mètres a manqué de conviction pour tromper la vigilance d’Anthony Lopes (4e). Passées les vingt-cinq premières minutes, les Lyonnais ont maîtrisé leur sujet.

Bien sûr l’un joue en Ligue 1, l’autre en Liga. L’un a déjà quatre Ballons d’Or dans sa vitrine, l’autre aucun. Mais Lacazette, cette saison en championnat (17 buts), c’est mieux que Messi (15 buts). Seul l’insubmersible Cristiano Ronaldo (25) devance le buteur lyonnais, une nouvelle fois décisif contre Bordeaux avec deux réalisations. Pour le rattraper, l’international français a encore une belle marge de progression.

Si on se fie au rythme imposé par l'OL depuis la fin de l'été, la réponse est oui, sans hésitation. Marseille carbure très fort en championnat mais l’OL peut aussi se targuer de soutenir ce train d’enfer. Au soir de la 4e journée, Lyon était 17e avec trois points (pour l’anecdote, la tête du championnat était alors occupée par… Bordeaux). Depuis personne n’a fait mieux qu’eux en Ligue 1. En quinze matches, les Rhodaniens ont engrangé 36 points, plus que l’OM (34) et le PSG (30). L’accroc stéphanois n’a pas suffi à enrayer la belle mécanique rhodanienne.

Les Lyonnais sont deuxièmes à la trêve, meilleure attaque de L1, possèdent dans leur effectif le meilleur buteur du championnat et devraient bientôt retrouver leur meneur, Clément Grenier. Autant d’éléments qui doivent leur permettre de viser haut et pourquoi pas tout en haut. Interrogé après le match, Hubert Fournier a laissé filtrer les ambitions lyonnaises : "Le titre ? Ce n'est pas tabou. Il faut suivre le rythme." Et l’OL aurait tort de se priver, c’est peut-être l’année rêvée pour son effectif qui est certes jeune mais n'a déjà plus beaucoup de temps à perdre. Il pourrait être amputé de quelques éléments brillants lors du prochain mercato estival. On pense notamment au plus étincelant d'entre eux, un certain Alexandre Lacazette.