Ligue 1 - Nouveau Vélodrome: le loyer de 8 millions d'euros annuel agace l'OM qui menace de partir

L'Olympique de Marseille n'est pas content et il le fait savoir. Au lendemain de l'annonce du nouveau montant du loyer du Vélodrome, fixé à 380 000 euros par match - soit 8 millions par année-, validé par le conseil municipal de la ville de Marseille, le club phocéen a réagi par la voix de son directeur général Philippe Pérez. Son message est clair et net : si le prix de la location reste tel quel, l'Olympique de Marseille devra se trouver rapidement un autre toit, pour une question de survie sur le long terme. Censé être définitivement prêt pour la fin de l'été, le nouveau stade Vélodrome, qui sera inauguré le 6 septembre prochan, pourrait donc perdre son prestigieux hôte.

"Face à cette décision unilatérale et totalement irréaliste du conseil municipal, la seule réaction que je puisse avoir est de vous dire qu’à ce montant-là, l’OM n’a pas les moyens de jouer au stade Vélodrome. Il s’agit tout simplement du loyer le plus élevé jamais réclamé en Europe et de loin. Notre club ne versera jamais une telle somme. Payer huit millions d’euros chaque année, pendant trente-et-un ans, signerait l’arrêt de mort de l’Olympique de Marseille", a précisé le dirigeant marseillais dans un entretien donné au site officiel du club.

Plus qu'un désaccord, c'est un début de guerre politique qui vient de débuter entre le club et la mairie de Marseille. "Je tiens à rappeler, au passage, que le fait d’avoir évolué dans un stade en travaux pendant trois ans nous a fait perdre plus de 25 millions d’euros en billetterie", rappelle Philippe Pérez. Ça a l’air d’être un détail pour nos interlocuteurs. D’ailleurs, lors de ma dernière réunion à la mairie, l’un d’eux a eu le culot de me dire que si l’OM avait les moyens d’acheter un joueur comme Thauvin, il les avait aussi pour payer un loyer de 8 millions d’euros par an. Un tel raisonnement est surréaliste. Si on le pousse jusqu’au bout de son absurdité, force est de reconnaître que si nous vendons tous nos joueurs, nous pouvons, en effet, nous acquitter d’un tel loyer." Arme de défense massive, la stratégie de la liquidation de l'effectif avait déjà été utilisée par les quatorze clubs de Ligues 1 censés payer la taxe à 75%, votée à l'automne dernier par l'Assemblée Nationale.

Face à une telle situation, l'OM semble vouloir y aller de front. Philippe Pérez, le premier membre de l'OM à monter au créneau, juge la situation quasi-impossible à régler en débutant de nouvelle négociations. "Comprenez bien que l’OM a totalement assimilé qu’il devait payer un loyer plus élevé pour évoluer dans un stade largement rénové. Mais quand on sait que Paris et Lyon payent un million d’euros pour jouer au Parc et à Gerland, que Nice paye la même somme pour un stade flambant neuf, que Saint-Etienne va payer moins d’un million quatre pour disposer d’un Geoffroy Guichard lui aussi rénové, vous admettrez que le loyer qu’on nous demande est inacceptable. Nous ne nous placerons jamais dans la même situation que Lille qui doit verser 4,2 millions d'euros et qui ne parvient pas à équilibrer son budget avec un loyer aussi élevé."

Si la ville de Marseille en est venue à réclamer une telle somme, c'est à cause de l'échec des négociations entre le club et la mairie sur le montant de ce loyer. Considérant le projet de construction du nouveau stade Vélodrome, lancé le 21 juin 2010 après l'annonce de l'organisation de l'Euro 2016 en France, complètement inadapté sur un plan financier, l'OM n'a pas voulu injecter un seul centime dans l'affaire. Comme réalisé avec l'Allianz Riviera à Nice, soit un financement "partenariat public-privé" le constructeur du stade, Bouygues Construction, a injecté de sa poche 100 millions d'euros (sur un projet d'un coût avoisinant les 267 millions d'euros). Une somme que s'est engagée à rembourser la ville de Marseille sur une période de 30 ans, anticipant sur une hausse du loyer dans les années à venir. "C’est justement parce que l’OM a toujours considéré le montage financier choisi par la municipalité inadapté et dangereux que le club a choisi de ne pas s’associer à ce projet. L’Olympique de Marseille n’a pas vocation à assumer le coût d’un chantier pharaonique lancé pour accueillir l’Euro 2016", s'est justifié Philippe Pérez. Début juillet, le tout Marseille tremble déjà, mais du côté des coulisses. La saison 2014-2015 n'a pas commencé. Mais elle s'annonce agitée sur la Canebière.