Ligue 1 - 4e journée, avant Guingamp-OM : comment Michel a redonné le sourire aux Marseillais

Benjamin Mendy ne manque pas une occasion de faire parler de lui. Précédant Michel pour la première conférence de presse officielle du nouvel entraîneur olympien, le latéral gauche de l'équipe marseillaise avait lâché plusieurs indices sur la composition du onze de l'OM face à Troyes. "On va jouer en 4-3-3", avait-il déclaré aux journalistes, provoquant la surprise de son auditoire, pas habitué à voir les joueurs dévoiler la stratégie de leur coach. Une demi-heure plus tard, Michel paraissait incrédule devant les révélations de son joueur. "Mendy a vraiment dit que nous allions jouer en 4-3-3 ? Je ne vais plus jamais lui dire quelque chose... Si vous avez déjà tout découvert par l'intermédiaire de Benjamin, je suis dans une mauvaise posture (rires)."

Avec Marcelo Bielsa aux commandes, personne n'aurait osé s'aventurer sur le terrain de la future tactique employée par l'entraîneur argentin. Mais les temps ont changé à Marseille. Et Mendy savait qu'il ne risquait pas grand-chose en distillant quelques informations à la presse. L'essentiel est maintenant ailleurs. Preuve du changement de mentalité au sein du vestiaire, . Ballon au pied, Mendy a tenté un petit pont sur Michel qui passait à côté de lui. Le ballon a renversé le tableau blanc que portait l'Espagnol pour expliquer sa tactique. La scène a produit un éclat de rires de tous les acteurs, très décontractés à l'heure de préparer le deuxième match de l'ère Michel...

Joueurs plus détendus, ambiance plus légère et supporters rassurés après l'écrasant succès face à Troyes (6-0) : tous les feux sont passés au vert à Marseille. Michel a réussi un incroyable tour de force, une semaine seulement après la prise en mains de l'effectif olympien. Cette nouvelle dynamique a été insufflée grâce à une posture plus proche des joueurs. "Il est toujours derrière nous, rigole encore Mendy. Mais je n'étais pas inquiet après notre deux défaites d'affilée. Je savais qu'on allait se relancer. Il faut maintenant que ça continue. Mais, ici, c'est magique !"

Conscient qu'il a pris le problème par le bon bout, Michel veut continuer à générer de l'enthousiasme autour de lui. "Je ne souhaite pas maintenir le calme dans le groupe, raconte-t-il. Mais je veux que l'excitation reste présente au sein de l'effectif. J'aimerais que les joueurs restent heureux comme ils le sont aujourd'hui." A contre-courant de ses joueurs, Michel n'évoque pas la sempiternelle expression : "ne pas s'enflammer". Au contraire, l'ancien meneur de jeu du Real Madrid souhaite souffler sur les braises incandescentes de son premier succès avec Marseille.

A Guingamp, l'OM se présentera avec un groupe gonflé à bloc. L'arrivée de Michel a semblé redonner le sourire à un effectif qui avait fini par le perdre avec Marcelo Bielsa. Tout en prenant bien soin de ne jamais se comparer El Loco, l'entraîneur espagnol prend ses distances avec la méthode de son prédécesseur. Il a analysé les forces et les faiblesses d'un groupe qui n'a pas toujours adhéré aux principes développés par l'exigeant coach argentin. A l'opposé des séances rigoureuses et pointilleuses, qui ont fait la légende de Bielsa, Michel tente de faire retrouver le plaisir de jouer aux Marseillais.

Qu'ils soient adeptes ou non de la méthode Bielsa, la démission de l'ancien sélectionneur du Chili a traumatisé les joueurs marseillais. Michel a bien évalué les conséquences de cette énorme secousse. Et il a tout de suite voulu créer un choc psychologique pour tourner la page. "Quand il nous a parlé pour la première fois, le coach nous a dit qu'il souhaitait qu'on relève la tête, détaille Mendy. Il ne voulait plus nous voir comme ça. Après la victoire face à Troyes, on avait tous la banane. Je pense que c'est déjà une victoire personnelle pour lui."

S'appuyant sur un premier succès prometteur, Michel compte mettre son nouveau crédit au service de sa politique de séduction globale. "C'est vrai que mon intention est de me rapprocher des joueurs, des supporters mais aussi de l'ensemble des membres du club, note Michel. Je vois le foot comme une fête, un spectacle. C'est pour cela que les supporters vont nous faire du bien. Car on a besoin de les sentir derrière nous pour continuer à avancer." Prolonger l'euphorie actuelle, c'est bien la volonté de Michel. Reste qu'il devra tout de même se méfier d'un premier dérapage qui pourrait ressembler à un retour sur terre délicat à gérer...