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Le PSG n'investit pas en L1… mais l’enrichit quand même

Glenn Ceillier

Mis à jour 11/07/2017 à 12:48 GMT+2

LIGUE 1 - Depuis l'arrivée de QSI à la tête du club, le PSG a rarement investi en L1 à l'heure d'acheter des joueurs pour se renforcer. Les Parisiens font régulièrement le choix de ne pas attirer les stars du championnat de France. Et si ça ne plait pas à tout le monde, il ne faut pas oublier que l'apport du PSG sur le plan financier ne se limite pas à ça pour les autres pensionnaires de l’élite.

Nasser Al-Khelaïfi, le président du PSG - 2017

Crédit: AFP

C'est un ovni en L1. Une puissance financière d'exception dans l'univers du football français. Depuis l'arrivée du fonds qatarien QSI à la tête du club en 2011, Paris ne navigue pas dans les mêmes eaux que les autres pensionnaires du championnat de France. Ce n'est pas un secret. Mais le football français bénéficie-t-il de cette puissance sur le plan financier ? Forcément, en terme d'image, c'est une locomotive bienvenue pour attirer les annonceurs et vendre le football français à l'étranger. Mais les autres acteurs de la Ligue 1 ne bénéficient pas vraiment de l'argent de QSI dans tous les secteurs, notamment sur le marché des transferts.

Presque 600 millions d'écart : entre l'étranger et la L1, le PSG de QSI a fait son choix sur le marché

Quand la folie du mercato emballe tous les acteurs de la planète football, le PSG a pris l'habitude d'attirer des gros poissons évoluant dans les autres grands championnats européens. Désireux de devenir un géant du Vieux Continent et d'aller chercher cette Ligue des champions tant espérée, Nasser Al-Khelaïfi et consorts ont ainsi rarement été piocher chez les autres pensionnaires de L1 pour se renforcer.
Depuis Blaise Matuidi - débarqué l'été du rachat -, il y a eu Lucas Digne, Layvin Kurzawa, ou encore Serge Aurier. Sans compter Hatem Ben Arfa, arrivé en fin de contrat l’été dernier avec Nice. C'est peu. Et la balance entre les transferts en L1 et ceux réalisés à l'étranger penche d'ailleurs clairement en défaveur du championnat de France. Depuis 2011, Paris a injecté 646 millions sur le marché pour acheter des joueurs évoluant hors de L1. Et pour s'offrir des éléments jouant déjà en France ? Seulement 58 millions…
Bien sûr, les joueurs du calibre de ceux visés par ce PSG ne sont pas nombreux en L1. Mais d'Alexandre Lacazette à Ousmane Dembélé en passant par Eden Hazard ou encore Bernardo Silva, il y a pourtant eu des joueurs dans l'Hexagone aptes à se fondre dans le projet QSI. Paris a cependant choisi d'autres options. Et certains membres du football français le regrettent. "L’argent des transferts doit être réinjecté dans le foot français comme je l’ai toujours fait quand on était au plus haut", soulignait Jean-Michel Aulas, le président de Lyon dans France Football le mois dernier.
Les investissements du PSG sur le marché des transferts

Droits TV, billetterie… le PSG est une locomotive précieuse

Il serait cependant réducteur de limiter l'apport financier en L1 du PSG version QSI aux transferts. Certes, Paris n'injecte pas tant que ça sur le marché tricolore, mais "il y a un apport direct et un apport indirect", rappelle Christophe Lepetit, économiste du sport. Et dans ce deuxième cas, le PSG fait un bien fou à la L1. Ca ressemble même presque à un cercle vertueux.
S’il y a bien sûr les points ramenés par Paris pour l’indice UEFA, qui permettent au football français de se maintenir à la cinquième place, il ne faut également pas oublier que l'armada parisienne attire les foules quand elle se déplace en L1. "Le PSG a aussi permis à 19 clubs de jouer à guichets fermés en Ligue 1 quand ils l'accueillent, rappelle Lepetit. Ça, depuis 2012. Pour des gros clubs, une belle recette de deux ou trois millions d'euros, ça ne change pas leur histoire. Pour un club à puissance plus restreinte, ça compte. Ça peut, à la fin d'une saison, permettre de garder un joueur. Ce n'est pas négligeable".
Il n'est aussi pas négligeable de compter sur le PSG dans le paysage du football français à l'heure de renégocier les droits TV. Si la LFP escomptait une inflation plus grande avant de s’asseoir à la table avec les acteurs de TV, le football français a réussi à négocier ses droits TV pour 748,5 millions par an pour la période 2016-2020. Si ces droits sont encore loin de ceux obtenus par la Premier League, la Bundesliga ou encore la Liga, c’est un jolie somme étant donnée l’attractivité de la L1. La présence du PSG n'y est pas étrangère, notamment pour les droits à l'international.
"La Ligue 1 avec un PSG 17e et Lyon ultra-dominateur, ça n'intéressait pas grand monde. La Ligue 1 avec Beckham, Zlatan, Cavani, ça intéresse plus. Notamment sur le marché sud-américain", confirme Christophe Lepetit, qui souligne cependant qu'il existe encore une belle marge à l'international pour la L1 (80 millions d’euros). Si le PSG n'arrose pas les autres membres de la L1 durant les fenêtres des transferts, le club parisien participe à l’enrichissement des autres clubs tricolores de manière plus indirecte. Mais ce n'est pas anodin.
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