Le système du PSG n'est pas taillé pour Mbappé… mais l'animation lui va comme un gant

Unai Emery n'est pas à plaindre. Si le mercato du PSG avait manqué de relief l'été dernier pour son arrivée sur le banc parisien, celui que ses dirigeants sont en train de réaliser est carrément galactique. Après Dani Alves et Neymar, l'entraîneur espagnol a vu débarquer une troisième recrue XXL en la personne de Kylian Mbappé. Le prodige français vient gonfler un secteur offensif déjà pléthorique, en quantité et en qualité, avec des joueurs comme Angel Di Maria, Julian Draxler, Javier Pastore ou Lucas en plus des intouchables Neymar et Edinson Cavani.

Du haut de ses 18 ans, et malgré le CV parfois impressionnant de ses concurrents, Mbappé arrive évidemment comme un titulaire en puissance. Paris n'a pas misé 180 millions d'euros, le montant de l'option d'achat assortie au prêt du natif de Bondy, pour le reléguer sur le banc. L'international tricolore a sa place dans le onze de départ. Et comme Emery semble bien accroché à son 4-3-3, elle se situe selon toutes vraisemblances sur le côté droit de l'attaque parisienne, puisque l'axe est pris par Cavani et la gauche occupée par Neymar.

Sur le papier, ce n'est pas le poste de prédilection de Mbappé. A Monaco, il a brillé de tout son éclat dans l'axe, au sein d'un duo d'attaque de feu qu'il formait la saison passée avec Radamel Falcao dans le 4-4-2 mis en place par Leonardo Jardim. Sur un côté, on l'imagine plus facilement à gauche. Sa zone préférentielle pour faire parler ses qualités de vitesse et de dribbles. Il a plus rarement évolué à droite, même si c'est arrivé sur quelques bouts de matches à Monaco et dernièrement avec l'équipe de France face au Luxembourg (0-0). A priori, c'est le poste de l'attaque qui lui convient le moins. Sur le papier en tout cas.

Sur le terrain, le constat devrait être différent. Car il faut tenir compte de l'animation de jeu mise en place par Emery. Au sein de laquelle les deux attaquants placés sur les côtés n'ont pas un rôle d'ailier à jouer. Celui-ci est dévolu aux latéraux. C'est déjà très net à gauche, où le joueur chargé d'animer le couloir est Layvin Kurzawa. Ce qui laisse à Neymar la liberté de revenir dans l'axe et de décrocher pour agir comme un véritable électron libre, capable d'être à l'origine et à la conclusion des phases offensives.

Le cas sera légèrement différent à droite mais une donnée restera la même. L'animation du couloir en attaque sera à la charge du latéral et Paris a pris ce qui se fait de mieux à l'heure actuelle dans ce rôle avec Dani Alves. La présence du Brésilien sur le flanc droit ne donnera pas seulement un point d'appui de luxe à Mbappé. Elle va surtout lui permettre de se rapprocher de l'axe pour évoluer dans un registre qui lui convient davantage, quasiment en deuxième attaquant à côté de Cavani. Et de se retrouver ainsi dans une configuration pas si éloignée de celle qu'il a connue avec Falcao à Monaco.

Evidemment, cette animation n'est pas sans risque et son équilibre tient à peu de choses. Notamment la capacité des milieux relayeurs à couvrir les multiples montées des latéraux et protéger ainsi l'axe défensif. C'est un paramètre essentiel pour le bon fonctionnement du plan de jeu d'Unai Emery et il n'est pas toujours au point en ce début de saison. Mais l'entraîneur espagnol a souligné à quel point il voulait une participation active des latéraux dans l'animation. A juste titre. Car elle sera essentielle pour tirer le meilleur du potentiel de Mbappé dans ce système.