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Daniel Moreira (Lens) : "On a perdu l’amour du maillot"

ParSharkfoot

Mis à jour 17/12/2012 à 20:30 GMT+1

Ancienne gloire du Racing club de Lens et désormais entraîneur des attaquants au sein du club artésien, nous avons rencontré Daniel Moreira qui se revient sur sa carrière de joueur et se livre sur le club qui lui a permis de se faire un nom, sans langue de bois.

FOOTBALL 2002 Lens - Daniel Moreira

Crédit: AFP

Nous allons d’abord revenir sur votre carrière de joueur. Quel regard portez-vous sur celle-ci ?
Daniel Moreira : Je suis évidemment satisfait de tout ce que j’ai eu la chance de vivre dans ma carrière de joueur, je considère que j’ai fais une belle carrière et j’en suis heureux. J’ai quelques  regrets quant à mon passage à Rennes. Mais je suis globalement fier de ce que j’ai réalisé.
Si vous deviez extraire le meilleur moment de votre carrière, quel serait-il ?
D.M. : Je dirai la période où j’ai évolué à Lens, on jouait en Ligue de Champions devant un stade plein et dans une grosse ambiance, c’était vraiment magique. Lens est désomais en Ligue 2 et tout cela m’attriste, j’ai l’impression que le club a manqué quelque chose, on espère pouvoir retrouver cela dans un futur proche.
Et le pire moment ?
D.M. : Sans hésiter, mon passage à Rennes. Je me suis gravement blessé à la cheville et j’ai connu une période "sans", ce fut très compliqué pour moi de revenir à mon meilleur niveau. De plus, j’ai été surpris lors de mon arrivée en Bretagne, à Rennes c’était chacun pour soi et ce n’est pas ma philosophie, j’avais l’habitude de jouer dans un club familial à Lens.
Est-vous que vous avez constaté des différences entre le football actuel et le football de votre époque ? 
D.M. : Au niveau du jeu pour moi ça n’a pas beaucoup changé, il y a beaucoup de similitudes. J’ai un peu de mal avec la "starification" que connaissent les joueurs de nos jours. A Lens, par exemple, on a monté la tête à certains jeunes et cela ne leur rend pas service pour moi. Sur le terrain ça se voit, on sent beaucoup moins d’envie, de motivation, ce n’est plus la même mentalité. On a perdu l’amour du maillot, de nos jours, les joueurs ne sont plus amoureux de leurs clubs. Je me souviens à Lens, certains venaient du Sud mais auraient tout donné pour le Racing. Je pense que les médias ne sont pas innocents dans cette histoire…
Quelle différence avez-vous constaté entre le management de Jean-Louis Garcia et celui d’Eric Sikora ?
D.M. : Déjà, Eric Sikora est à l’écoute de ses joueurs et de tous ses joueurs, des équipes de jeunes à l’équipe première. Avant, il n’y avait pas communication entre les groupes. Avec Siko, on est revenu aux anciennes méthodes. Antoine Sibierski et Eric Sikora veulent imposer la discipline à leurs joueurs tout en leur faisant comprendre qu’ils sont disponibles si le besoin de discussion se fait sentir. Ce n’était pas le cas avant, Garcia avait toujours raison et cela ne me semble pas être la meilleure manière de diriger un groupe.
Vous avez été nommé entraineur des attaquant à l’arrivée de Sibierski, comment ça s’est passé ?
D.M. : J’habite dans la région et j’assistais déjà à tous les matchs du Racing. Sibierski et Sikora cherchaient quelqu’un pour entrainer les jeunes attaquants du club et c’est donc naturellement que j’ai accepté le poste. Je m’occupe aussi de l’entrainement de la réserve la semaine et Antoine les dirige le week-end en match. Je fais un rapport quotidien à Sikora sur les entrainements de mes jeunes.
Envisagez-vous de passer vos diplômes d’entraîneur ? Comment voyez-vousvotre avenir ?
D.M. : Je ne suis pas vraiment convaincu pour le moment, pour moi le foot s’apprend sur le terrain donc pour l’instant je doute de l’utilité de passer des diplômes. Quant à mon avenir, je ne serai pas contre de rester à Lens, c’est le club qui m’a révélé et je baigne dans le foot depuis très longtemps, donc pourquoi pas.
Sur quoi sont basées vos séances d’entrainement ?
D.M. : On se met beaucoup en situation de match, je leur fais répéter beaucoup de frappes de manière à ce qu’ils intériorisent les gestes qu’il faut faire pour être décisif. J’essaye de leur apprendre à se rendre toujours disponible. Ils font pas mal de jeu dans la surface aussi, je suis exigeant mais j’essaye de les faire devenir des tueurs. C’est assez compliqué en ce moment car je dois gérer la réserve la semaine, tout ira mieux quand un entraîneur de la CFA sera là, je pourrai me concentré uniquement sur le jeu des attaquants, des amateurs aux pros.
Votre point de vue sur la saison du club après 16 matches de championnat ?
D.M. : C’est beaucoup mieux depuis quelque temps, on commence à récolter les fruits du travail accompli tant dans le jeu que dans l’état d’esprit. Tout le monde se donne à fond et ça fait plaisir à voir. Il nous faut garder l’osmose dans le groupe et on doit retrouver cette communion avec le public de manière à ce que nos joueurs soit transcendés. Je n’ai aucun doute là dessus, si on enchaîne les bons résultats on jouera devant 30’000 personnes à Bollaert.
Parlons à présent des performances individuelless, beaucoup sont déçus du début de saison de David Pollet. Comment expliquez-vous que l’attaquant artésien ne soit plus aussi efficace que la saison dernière ?
D.M. : Je pense qu’il veut bien faire mais parfois il essaye de faire la différence lui-même au lieu de s’appuyer sur ses coéquipiers, il doit simplifier son jeu et gagner beaucoup plus de duels, il est grand, il devrait tout prendre dans les airs, ce n’est pas le cas actuellement. Je lui fais confiance, il est capable de mieux et il le sait.
Firas Mughrabi peine à gagner sa place dans cette équipe, que se passe t-il avec l’international espoir israélien? 
D.M. : Il a besoin de temps de jeu, il a été blessé lorsqu’il est arrivé. Il lui manque aussi du physique, il est encore un peu juste donc pour l’instant Sikora a décidé de le faire jouer en CFA. Je suis persuadé qu’il va réussir, il a d’énormes capacités.
Depuis quelques jours l’équipe CFA accueille deux nouveaux joueurs, que pouvez-vous en dire?
D.M. : Ils ont tous les deux du vécu, ils ont été pros et reviennent dans le monde amateur. C’est difficile pour eux, mais je veux leur dire qu’ils faut qu’ils se montrent conquérants afin de gratter quelques scéances d’entrainement avec les pros. Sylla s’est entraîné aujourd’hui avec l’équipe de Sikora, à lui de prouver.
Seydou Keita, ex-capitaine lensois, a déclaré dans la presse espagnole qu’il ne serait pas contre un retour à Lens …
D.M. : Évidemment ça serait super pour le club, on ne peut pas le nier. C’est un excellent joueur, il suffit de jeter un oeil à sa carrière pour s’en rendre compte. Humainement, il est extra, c’est toujours super d’avoir un mec comme ça dans un groupe. On serait intéressé, à voir si il est prêt à faire quelques efforts financiers … (Rires)
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