Flamini a pris rendez-vous

Mathieu Flamini devrait être bien reçu par le public de White Hart Lane, mercredi en huitièmes de finale retour de la Ligue des Champions. Son statut d'ancien joueur d'Arsenal, club rival des Spurs, laissait déjà augurer un accueil particulier des fans londoniens. Mais au match aller, Flamini s'est chargé d'alourdir son "casier". Son tacle les deux pieds décollés sur Vedran Corluka a fait jaser le Royaume et pas seulement le nord de Londres. Pendant plusieurs jours après le match, les tabloïds en ont fait leurs choux gras, photos de l’attentat en Une à l’appui. Et Harry Redknapp, entraîneur de Tottenham, a demandé à l’UEFA de sévir contre l’ancien Marseillais. Mais Mathieu Flamini assume.

Dans un long entretien accordé au Daily Mail, le milieu défensif ne se démonte pas. Sur son tacle déjà, il met les choses au clair : "Cela m'a fait sourire de voir les Anglais et la presse anglaise parler de ce tacle, s'amuse le joueur de 27 ans. J'ai passé quatre ans à Arsenal. J'ai grandi avec le football anglais. Et tout le monde sait que la Premier League est la plus physique. En Premier League, vous pouvez voir ce genre de tacles tous les week-ends". Et il ne met pas d'eau dans son vin avant de retrouver les supporters des Spurs : "Arsenal est toujours dans mon coeur. Alors c'était forcément un match spécial pour moi", lance-t-il à propos du match aller. On imagine sa motivation pour son retour en terre anglaise.

Pour évoquer son caractère bien trempé, le journaliste du Daily Mail fait d’ailleurs une comparaison osée avec Napoléon. Là encore, Flamini s’en amuse mais ne se cache pas. "Napoléon fait partie de notre histoire. C'est très important et je suis fier de ça", lâche-t-il en évoquant son éducation corse qui pourrait expliquer son amour du combat. "C'est possible. Quand je suis sur la pelouse, j'aime jouer dur. Je suis un joueur agressif." Ses entraîneurs et ses coéquipiers ne s’en sont jamais plaint. Ces derniers mois, sa hargne, sa combativité et ses efforts incessants lui ont ainsi permis de s'imposer au sein du milieu de terrain de l'AC Milan, leader de Serie A.

Régulièrement titulaire depuis la 10e journée du championnat italien, Mathieu Flamini, qui n'a plus évolué en équipe de France depuis sa troisième sélection contre la Serbie le 10 septembre 2008, devrait d’ailleurs tenir un rôle clef mercredi soir. En l'absence de Van Bommel (non qualifié), Ambrosini, Pirlo (blessés) et surtout de Gattuso (suspendu quatre matches), le Français sera très attendu au milieu avec Seedorf. Il devra tenter de contenir Lennon et peut-être Bale. L'ailier gallois, absent à l'aller, a fait son retour ce week-end mais n'est pas sûr d'être titulaire. La mission ne devrait pas déplaire pas à l’ancien Gunner. Si les Spurs ont gagné leurs quatre matches de C1 cette saison à White Hart Lane et sont en position de force après leur victoire à l'aller (0-1), Flamini se dit optimiste. "Sur ce que j'ai vu du match aller, je suis très confiant. Nous pouvons gagner ce match", conclut-il. Histoire de vivre Austerlitz plutôt que Waterloo.