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MU est-il sous-coté ?

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ParEurosport

Mis à jour 05/05/2011 à 14:25 GMT+2

Débat à la rédaction : l'enthousiasme général qui entoure le FC Barcelone ne fait-il pas trop d'ombre à Manchester United, et ses trois finales en quatre ans? Deux de nos journalistes échangent un point de vue contrasté. Vos commentaires vont compléter l'échange de points de vue.

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Maxime DUPUIS : Manchester, formidable machine à gagner
Manchester United est moins brillant et clinquant que le FC Barcelone. Mais certainement pas moins fort. A Wembley le 28 mai prochain, le club anglais disputera sa troisième finale de Ligue des Champions en quatre ans. A Moscou en 2008, du côté de Rome en 2009 (face au Barça) et enfin à Londres dans quelques jours, les Red Devils auront occupé le devant de la scène. Du jamais vu depuis la fin du XXe siècle (ndlr : la Juventus Turin a disputé trois finales de suite entre 1996 et 1998). Une telle régularité à ce niveau est exceptionnelle et mérite les félicitations du jury. Celles qui sont en général réservées au futur adversaire des Red Devils, le FC Barcelone qui, à n’en pas douter, est aujourd’hui la référence au plan du jeu. Et restera dans l’histoire, à l’image de l’Ajax Amsterdam des 70’s ou du Milan de Sacchi.
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Maxime Dupuis

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Manchester United, leader de Premier League, n’en est pas moins une machine implacable où le collectif, comme à Barcelone, est la star. Certes, son expression balle au pied n'est pas comparable à celle des Blaugrana, question de culture et de joueurs. Mais sur le pré, MU dégage une impression de puissance collective et étale ses certitudes. Celles dont font preuve les équipes qui ont du vécu, du talent, et possèdent un chef charismatique. A Old Trafford, celui-ci est sur le banc. Si Pep Guardiola a réussi un début de carrière fulgurant et accompli en trois ans ce que certains ne réussissent pas en une vie, Ferguson accomplit une œuvre monumentale depuis maintenant vingt-cinq années.
L'Ecossais anobli, architecte de talent et tacticien émérite, a maintenu son équipe à un niveau exceptionnel au fil des années. Par retouches chirurgicales et en sachant où et quand il faut renouveler les cadres (ex : Beckham, Ronaldo). Ajoutez à cela que dans le recrutement, Manchester et Fergie se trompent rarement. La preuve, elle se voit sur le terrain. S’il manque à MU le "facteur Ronaldo", comme l’a reconnu récemment Ferguson, les pensionnaires d’Old Trafford ne sont aujourd’hui pas moins forts que lorsque le Portugais portait le maillot rouge. Pourrait-on en dire autant du Barça si Lionel Messi allait voir ailleurs ? Pas certain. Les Red Devils, eux, sont toujours aussi impitoyables. Alors d'accord, entre romantisme et réalisme, Manchester ne préférera jamais le premier courant. Mais a déjà prouvé, mercredi soir notamment, que les deux n’étaient pas incompatibles. (twitter.com/MD_Eurosport)
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2010-11 Premier League Manchester United Sir Alex Ferguson

Crédit: Getty Images

Cédric ROUQUETTE : C'est le Barça qui laissera une trace dans l'histoire
Dire que le FC Barcelone est une équipe exceptionnelle, qu'elle concourt pour les lauriers de meilleure équipe de tous les temps (c'est un autre débat, mais il faut admettre qu'il a été lancé cette saison), ne revient en rien à sous-estimer la valeur de Manchester United. MU n'a pas moins de chances de gagner la C1 que Barcelone le 28 mai. Que les Red Devils soient passés à côté de leur finale en 2009 (0-2) contre un Barça diminué ne préjuge en rien de ce que sera le résultat de Wembley. Que l'équipe la plus impressionnante des quarts et demi-finales ait été Manchester est sûrement vrai. Mais rien ne justifie, jusqu'ici, que ce cru-là de l'équipe d'Alex Ferguson soit hissé au même rang que le Barça de l'an III de Guardiola.
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Même si Manchester gagne cette finale, son oeuvre n'aura pas plus d'impact (à ce jour) que celle Liverpool au tournant des années 70 et 80 (1), du Bayern triple vainqueur entre 1974 et 1976, du Benfica du début des années 60 (2) par exemple. C'est une équipe qui laissera une trace importante dans l'histoire du club mais il reste difficile de se projeter au-delà. Et encore, devra-t-elle lutter pour égaler dans les coeurs l'impact de celle de 1999, vainqueur d'une finale inouïe contre le Bayern Munich (2-1), auteur triplé historique, le titre anglais de cette année-là n'étant d'ailleurs que l'un des huit sur onze (!) remportés entre 1993 et 2003.
Mais laisser une trace dans l'esprit de ses fans, c'est autre chose que laisser une trace dans l'histoire du foot européen. Et même s'il faut se méfier de ses propres réactions à chaud après - par exemple - un 5-0 contre le Real, ce Barça-là, c'est évident, a déjà gagné sa place aux côtés de l'Ajax de Michels des années 1970 (3) ou du Milan de Sacchi de la fin des années 80 (4), parmi les équipes "révolutionnaires". Il a inspiré l'Espagne championne du monde et d'Europe. Il a fait franchir un cap au projet remarquable initié par Cruyff au début des années 90. Il n'est pas un simple monument au romantisme, son palmarès en cours de construction est éloquent (trois Ligas consécutives en vue, six titres sur six en 2009). Il est une référence comme il en existe une tous les vingt ans. Alex Ferguson laissera une empreinte historique, bien sûr. Mais la génération Rooney-Ferdinand-Carrick, malgré tout notre respect, a encore des enchantements à créer pour en arriver là. (twitter.com/CedricRouquette)
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Guardiola, Xavi

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(1) Victoires en C1 en 1977, 1978, 1981, 1984
(2) Victoires en C1 en 1961, 1962, finales en 1963 et 1965
(3) Victoires en C1 entre 1971 et 1973
(4) Victoires en C1 en 1989 et 1990
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