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"Prouver que ça marche"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 07/03/2011 à 17:10 GMT+1

Dans un entretien qui a eu lieu à Londres, Arsène Wenger nous dit tout de son projet avant Barcelone - Arsenal, le match que l'Europe attend, mardi (20h45). Le manager des Gunners croit en la qualification et veut montrer qu'un jeu offensif et généreux peut venir à bout du grand Barça.

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Crédit: Eurosport

Arsène Wenger, comment voyez-vous ce Barcelone - Arsenal ?
A. W. : C'est un match que tout le monde attend. Il y a une forme d'excitation. Pour nous, il s'agit de finir le boulot, c'est une occasion de nous qualifier. Il y a beaucoup d'espoir et aussi une forme d'inquiétude. Car si Barça te fait souffrir chez toi, tu t'attends à souffrir chez lui beaucoup plus. Cette capacité à enrayer leurs vagues offensives et à essayer de nous exprimer quand on aura le ballon, c'est ce qui va décider du sort du match. Il faudra un peu de réussite, beaucoup de courage et je pense beaucoup d'audace.
Marouane Chamakh peut-il jouer un rôle dans un match comme celui-là ?
A. W. : Oui évidemment. Tous les joueurs ont un rôle dans un match comme celui-là. Il s'agit de se vider, de se donner totalement mais avec lucidité et calme. Il faudra rester fidèle à nos valeurs, garder confiance en ce qu'on fait d'habitude. Sans cela, nous ne serons pas bons.
Beaucoup de gens pensent qu'il faut avoir une tactique défensive pour battre Barcelone...
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2010-11 Premier League Arsenal Arsene Wenger Samir Nasri Ap/LaPresse

Crédit: LaPresse

A. W. : On ne change pas les caractéristiques de son équipe comme ça, d'un coup de baguette magique. Nous sommes fidèles à notre philosophie. Nous avons un milieu technique, une attaque technique, je n'allais pas les transformer en défenseurs du jour au lendemain. C'était notre seule chance et je suis content de prouver que ça peut marcher comme ça. Et puis, que la réponse au Barça soit exclusivement négative peut transformer le match en quelque chose de trop prévisible. Certainement que des équipes qui les ont battues avant ont refusé le jeu. Nous ne l'avons pas fait. Je suis réaliste : ils sont favoris. Mais nous resterons fidèles à notre philosophie. Nous jouerons. Il est important que les gens sachent que nous ne sommes pas obligés d'être négatifs contre le Barça. On peut les battre en essayant de jouer.
Quelles failles voyez-vous dans la défense de Barcelone ?
A. W. : Si Puyol avait été rétabli, cela aurait fait une défense moins technique dans la relance mais très solide. De toute façon, nous resterons fidèles à notre philosophie et nous essaierons de marquer des buts.
Le match aller a-t-il été conforme à ce que vous attendiez ?
A. W. : Un peu. Je m'attendais à un Barça superbe dans la conservation, les échanges courts et la mobilité. Malheureusement, je n'ai pas été déçu. L'Emirates est un stade qui les inspire, ils y trouvent une pelouse parfaite qui leur va bien, et en face une équipe qui essaie de jouer quand elle a le ballon. C'est une équipe exceptionnelle. En première mi-temps, on a joué un peu inhibé dans certaines situations. En seconde mi-temps, nous nous sommes libérés et nous avons profité d'une petite baisse de régime physique du Barça. On sentait qu'on allait réussir à marquer. C'était, dans l'ensemble, un match d'une qualité exceptionnelle. Le ballon ne sortait pratiquement jamais. On n'a pas eu beaucoup de corners. Cela a été un match très correct et d'une qualité rare. On a eu des enchaînements intéressants à voir pour tous les gens qui aiment le foot.
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arsenal barcelona messi shczesny

Crédit: Imago

Comment s'occuper d'un joueur comme Lionel Messi ?
A. W. : Messi est un joueur très difficile à cerner, il joue avant-centre mais il est très rarement à son poste. Il nous a posé les problèmes qu'on avait anticipés en créant la supériorité numérique au milieu. Dans ce cas, soit les défenseurs centraux le suivent et créent des brèches. Soit ils restent en place et vous êtes en infériorité numérique. Messi pose un problème mathématique. Mais c'est un joueur qui a mis plus de quarante buts et moitié moins de passes décisives. S'il y avait un plan anti-Messi, d'autres l'auraient trouvé.
Avez-vous essayé de stopper ses courses avec la balle ou de couper sa relation avec le reste de l'équipe ?
A. W. : On a essayé de le bloquer dans ses courses avec la balle, mais surtout de couper toute l'expression de l'équipe avec des lignes approchées. C'est très difficile car Villa leur a donné une force supplémentaire. Il laisse faire le jeu aux autres et se concentre sur les courses derrière les défenseurs. Le timing de sa course est excellent. Il flirte toujours avec le hors-jeu. On a parfois été exposé par les courses de Villa et les passes de Messi, lequel sait dribbler à pleine vitesse et délivrer la passe à un moment impossible à deviner. Les défenseurs sont toujours entre deux eaux.
A la mi-temps, Barcelone menait 1-0. Avez-vous senti un abattement chez vos joueurs ?
A. W. : Aucun abattement. C'est une des rares fois où les joueurs se sont dits spontanément : "On continue jusqu'au bout". Il n'y a eu aucune faiblesse dans l'endurance de l'équipe. Fabregas a un peu pris la parole en incitant les autres à garder confiance.
Nasri était incertain. Aviez-vous des garanties sur son niveau physique ?
A. W. : On avait fait un test samedi, on savait à ce moment-là qu'il restait quatre jours. On avait quelques certitudes. J'ai pensé à le faire sortir mais comme on était menés, nous étions obligés d'attaquer, et j'ai préféré garder tous les joueurs offensifs. On a terminé plus fort physiquement. Barcelone est une équipe qui ne gère pas son capitale physique, avec un pressing constant à la perte du ballon. Il est très difficile de maintenir cette pression pendant 90 minutes contre une équipe qui sait jouer. Si on résiste à leur première pression, ça crée des espaces derrière. C'est ce qui s'est passé sur notre deuxième but. Les gens en Espagne reprochent au Barça d'avoir pris un but sur contre, alors qu'en fait, ils se sont fait prendre sur une passe à travers leur pressing, qui nous a ouvert des espaces.
Quelle influence peut avoir cette confrontation sur le reste de la saison ?
A. W. : Il peut affirmer la confiance de l'équipe, renforcer notre foi en notre philosophie de jeu, ça peut nous rendre plus forts si on allie cette confiance de l'aller avec de la vigilance. Il ne faut pas penser que c'est arrivé.
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