Eurosport
Une affaire de famille
Par
Publié 19/02/2011 à 16:04 GMT+1
Il y a deux ans, Javier Hernandez fut à deux doigts d'arrêter sa carrière. Aujourd'hui, le "super-sub" mexicain que Marseille va découvrir mercredi (20h45), est le deuxième meilleur buteur de Red Devils. Retour sur les années creuses du Chicharito, et le rôle capital joué par son entourage familial.
Eurosport
Crédit: Eurosport
Quand Alex Ferguson décide de recruter Javier "El Chicharito" Hernandez pour huit millions d'euros en avril 2010, le Mexicain vient de faire trembler les filets à 21 reprises en 12 mois avec les Chivas Guadalajara. Ces statistiques ont attisé la curiosité des recruteurs européens, mais son ascension est encore trop fraîche pour que les Red Devils se confrontent à une rude concurrence. Car, avant de flamber avec le club le plus populaire du Mexique, le jeune attaquant au visage poupon s'était montré aussi mutique qu'il était devenu prolifique. Il venait tout simplement d'enchaîner quatre tournois (ndlr : le championnat mexicain est semestriel) sans inscrire le moindre but. Au point de penser à mettre un point final à sa courte carrière.
Nous sommes fin 2008, et El Chicharito, 20 ans, se sent "vieux" prématurément, fini pour le football de haut niveau. Pour le relancer et qu'il accumule les minutes de jeu, l'idée de l'envoyer en MLS, chez la filiale des Chivas USA, est aussi envisagée. "La décision de s'accrocher et de rester à Guadalajara a été le tournant de sa carrière", estime Omar Arrellano, qui dirigea la jeune pousse pendant deux ans, comme assistant, puis comme entraîneur principal des Chivas, de 2007 à 2009. "Son père et son grand-père, tous deux ex internationaux mexicains, l'ont convaincu de ne pas jeter l'éponge", poursuit-il.
Depuis son plus jeune âge, "El Chicharito" est escorté par les précieux conseils de sa famille. "Il avait l'exemple à la maison, notamment avec son grand-père, Tomas Balcazar, qui a été mon entraîneur, se rappelle Arrellano. Il était très à cheval sur la discipline, très dur. Tu arrivais deux minutes en retard et tu étais privé d'entraînement." En bon petit-fils, l'avant-centre d'El Tri a pris l'habitude dès ses premiers pas avec l'équipe première des Chivas, en 2006, d'arriver deux heures avant le début de la séance et de partir deux heures après son terme. Averti par ses aînés, il sait ce que coûte une carrière en sacrifices.
On lui préférait Vela ou Giovani
Les débuts de Javier Hernandez en première division mexicaine sont idéaux avec un but inscrit lors de sa première entrée en jeu. Mais la douche froide est immédiate : il se blesse en célébrant sa réalisation. Barré par une concurrence formée d'internationaux mexicains, "El Chicharito" ne retrouvera pas le chemin des filets avant le printemps 2009. De quoi désespérer. Plus tôt, sa jeune carrière avait déjà été marquée par une immense désillusion. En 2005, à la veille du championnat du monde des moins de 17 ans que remportera le Mexique - premier sacre international pour le football aztèque - il sera le dernier attaquant écarté de la liste après avoir participé à tout la campagne éliminatoire. On parle alors de génération Vela-Giovani. La Chicharomania ne déferlera sur le Mexique que cinq ans plus tard.
Celui qui a inscrit 11 buts avec Manchester United depuis le début de la saison (dont un en Ligue des Champions face à Valence) se relance véritablement à partir de l'été 2009. "Quand j'ai pris l'équipe première en main j'ai retrouvé un Chicharito aux qualités intactes, se souvient José Luis Real, formateur puis entraîneur des Chivas, et je lui ai promis une place de titulaire". Le jeune avant-centre fera notamment la différence grâce à son jeu de tête, un héritage de son père et de son grand-père, attaquants de petite taille mais montés sur ressorts. En Afrique du Sud, El Chicharito imitera son aïeul en inscrivant un but contre la France, performance réalisée par Tomas Balcazar à la Coupe du monde 1954.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2010/06/03/613205-22088584-2560-1440.jpg)
2010 Mexico Javier Hernandez
Crédit: Reuters
Sachant à quel point une carrière peut tenir à un fil, la famille de Javier Hernandez a aussi toujours insisté pour qu'il poursuive ses études. "Chico", comme il est surnommé en Angleterre, a notamment suivi une formation en administration des entreprises. Mis dans des établissements privés, il y appris la langue de Shakespeare, ce qui a contribué à son adaptation rapide chez les Red Devils, quand la plupart de ses compatriotes débarquent souvent en Albion avec quatre mots d'anglais dans les bagages. "El Chicharito" vient d'être élu joueur du mois par les fans mancuniens, au moment où Giovani et Vela quittent Tottenham et Arsenal sur un constat d'échec ... A Manchester, Chico peut toujours compter sur le soutien de sa famille. Il y vit avec ses parents.
Marseille - Manchester United, match à suivre en DIRECT et en VIDEO mercredi (20h45) sur notre site.
Sur le même sujet
Publicité
Publicité