OM-Naples (Ligue des champions, 3e journée) : Baup, capitaine d'un OM "absent"

Elie Baup n'a pas pour habitude de se défausser lorsque tout (ou presque) va mal. Capitaine d'une embarcation de fortune, qui tangue et finit toujours par perdre depuis quatre matches toutes compétitions confondues, le coach de l'OM n'a sous la main que son couvre-chef pour colmater les trous béants de ce qui pourrait bientôt s'apparenter à un radeau, si rien ne venait à changer rapidement. Mardi soir, face à Naples (1-2), le vieux loup de mer n'a pas réussi, encore une fois, à insuffler cet esprit de camaraderie, de solidarité et d'entraide nécessaire sur un terrain de football.

Il a ainsi assisté impuissant au semblant de sabordage par son équipage de ce qu'il avait construit jusqu'ici, ne constatant qu'après coup les dégâts occasionnés. "Il nous a manqué pas mal de choses, a-t-il déclaré au micro de BeIn Sport. Il y a eu des absences sur les attaques adverses en première période. Il nous faut être plus présent dans les duels, dans l'impact." Par le biais d'une banderole, déployée avant la rencontre, les supporters de l'OM réclamaient pourtant de l'audace dans les rangs phocéens. Pour ce faire, Baup avait préféré Benoît Cheyrou à Giannelli Imbula comme bras droit.

Au final, ce culot n'a daigné se montrer que trop peu rarement, les joueurs faisant preuve d'une incapacité sidérante à se surpasser, à aller au-delà du normal. A l'image d'un André-Pierre Gignac, hermétique -comme bien d'autres- aux consignes de l'entraîneur sur le repli défensif. Impardonnable à un tel niveau de performance. Plus concerné (semble-t-il) que son groupe, Baup -en bon capitaine- n'en garde pas moins la tête froide au moment de faire le bilan en cette période, que l'on pourrait justement qualifier de "critique".

Lui, seul chef à bord, se refuse contre vents et marées à lâcher le gouvernail, sous peine de ne pouvoir éviter la rocaille qui se dresse face lui. Lui préfère adopter une certaine forme de "positive-attitude" à l'aide d'un message bien senti pour contenter tout le monde. "Il faut rester combatif et donner de la confiance aux joueurs, donner cette idée de révolte, ne pas accepter cette situation. C'est ce que j'essaye de faire à la mi-temps ou à chaque fois que j'interviens. Il faut se battre, a-t-il ajouté. Je comprends les réactions du public, mais l'ensemble du vestiaire est mobilisé pour les échéances à venir." Un message d'apparence seulement, comme s'il voulait à tout prix éviter une mutinerie sur et en dehors du rectangle vert.