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Le Clasico attendra son tour, Juve-Barça, c'est la finale idéale

Laurent Vergne

Mis à jour 14/05/2015 à 15:29 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Moins "stratosphérique" qu'un duel entre le Real Madrid et le FC Barcelone, l'affiche de la finale 2015 entre le Barça et la Juventus Turin n'en est pas moins savoureuse. A bien des égards, c'est même la meilleure possible.

Messi et Neymar face à la Juventus de Buffon.

Crédit: Eurosport

On va peut-être finir par appeler ça la "malédiction du Clasico". Pour la quatrième fois en cinq ans, le Real Madrid et le FC Barcelone se sont retrouvés ensemble dans le dernier carré. Quatre occasions sérieuses, donc, d'accoucher d'un duel castillano-catalan en finale. Raté. Encore. En 2011, les deux géants espagnols avaient croisé le fer dès les demies. En 2012 et 2013, ils avaient perdu tous les deux aux portes de la finale. L'an dernier, le Real a fait le job mais le Barça avait disparu dès les quarts contre l'Atlético, futur adversaire et victime des Merengue en finale.
En 2015, ce devait être la bonne. Parce que le Barça, redevenu la référence européenne, était trop fort pour un Bayern qui plus est diminué. Et parce que le Real partait quand même avec les faveurs du pronostic face à cette Juve si longtemps absente de ce type de débats et dont le parcours (un Dortmund fantomatique et l'AS Monaco) résonnait plus comme un retour sur la pointe des pieds qu'à une entrée à grands coups de tocsin. Caramba, donc, encore raté !  Ce sera Barça-Juve. Et à vrai dire, il y a de très bonnes raisons de s'en réjouir. Au vu du tirage au sort des demi-finales, c'est même sans doute la finale idéale.
La confrontation des horizons, l'ADN de la Coupe d'Europe       
Non que Barça-Real n'aurait pas eu de la gueule. Evidemment, aucune autre affiche que ce Clasico "nucléaire" en finale de Ligue des champions n'aurait pu prétendre à un plus grand retentissement international avec, en point d'orgue derrière le défi collectif, la confrontation suprême dans le contexte le plus exposé des deux individualités majuscules du XXIe siècle. Il y a déjà eu Messi vs Ronaldo en finale (en 2009), mais ils ont changé de dimension depuis. Pensez donc, les sept derniers Ballons d'Or confrontés en finale de Ligue des champions. L'Histoire du foot européen n'a jamais connu ça. Elle attendra. Il y a de toute façon quelque chose d'inexorable dans l'avènement, un jour, du Super-mega-Clasico Real-Barça en finale de C1. Cela finira bien par arriver. Et l'évènement sera colossal. A n'en pas douter.
Mais à choisir, Barça-Juve, c'est encore mieux.  D'abord parce que, même si elles sont devenues inévitables du fait de la concentration des pouvoirs entre trois ou quatre pays et la surreprésentation en C1 des gros championnats, les finales "nationales" manquent d'un petit sel particulier qui fait la nature même de la Coupe d'Europe. Sa raison d'être initiale. Son ADN véritable : l'opposition au sommet entre équipes de différents championnats. La confrontation des horizons. Or depuis quelques années, elles sont devenues monnaie courante. Un tiers des 15 dernières finales ont mis aux prises deux équipes d'un même pays. Dont... les deux dernières (Bayern-Dortmund, Real-Atlético). Une fois de temps en temps, c'est très bien. Tous les ans...
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Real - Atlético, l'affiche de la finale 2014 de la Ligue des champions

Crédit: Getty Images

20 ans au sommet, 9 autres pour y revenir
Puis, Barça-Juve, c'est le duel idéal pour marier à la fois le prestige d'une affiche entre deux clubs légendaires qui disputeront tous les deux leur huitième finale (seuls le Real, Milan et le Bayern en ont jouées davantage) et la fraicheur d'une confrontation un peu oubliée entre un incontournable du XXIe siècle et un club qui, lui, revient de loin. Il y a toujours quelque chose de savoureux à voir un grand nom revenir ainsi sur le devant de la scène. Car la Juve a laissé une empreinte forte sur le football européen.
La Vieille Dame n'est jamais resté éloignée bien longtemps des sommets, disputant, de 1983 face à Hambourg, à 2003 contre Milan, pas moins de six finales en 20 ans. Sa relégation en Serie B, en 2006, l'a  ensuite tenu à l'écart des festivités du gratin européen. La folle effervescence de l'actualité ne l'a pas attendu, d'autant que la Serie A a cessé d'être l'épicentre du foot européen au XXIe siècle. Loin des projecteurs, que même ses récents titres de champions n'avaient pas tout à fait suffi à braquer durablement sur elle, la Juve a reconstruit. Patiemment.  Comme elle a payé ses errements avec le Calciopoli, elle recueille aujourd'hui les fruits de son travail. Il lui aura fallu neuf ans pour revenir pour de bon au premier plan. C'est finalement assez peu. La Juve possède la faim et la foi de ceux qui ont connu le pire avant de se relever peu à peu.
Le symbole Buffon
Le comeback de la Juventus génère aussi une foule d'histoires personnelles excitantes, dont nous aurons l'occasion de reparler d'ici le 6 juin. Le possible avènement d'un Pogba. La cinquième finale avec trois clubs différents d'un Evra. Les retrouvailles d'Evra, encore lui, et Chiellini, avec un certain Luis Suarez. Puis il y a Gigi Buffon. La figure emblématique. Resté au club en 2006 après la relégation, il incarne plus et mieux que tout autre le club piémontais. Il va retrouver ce stade Olympique de Berlin qui l'a sacré roi du monde avec la Squadra en 2006. Buffon a tout gagné. Sauf la Ligue des champions. A 37 ans, il voit sa chance repasser et c'est un plaisir que de le voir revenir en première ligne dans ce contexte.
Chacun a sa finale idéale. C'est affaire de sensibilité. De goût, presque. Real-Barça, c'est la gourmandise ultime. Mais à force d'en avaler à un rythme trop fréquent, on en perd un peu l'essence et la saveur. Barça-Juve, c'est un sacré plat aussi, avec le plaisir d'y retrouver d'un goût presque oublié. Avec son côté un peu inattendu, un peu sexy, avec ses deux grands noms, deux vrais collectifs avec deux styles différents et complémentaires, son vrai favori et son faux petit poucet, cette finale 2015 a tout pour emballer. Nous, elle nous va très bien. Alors, le Clasico peut bien attendre...
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Gianluigi Buffon

Crédit: Eurosport

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