Leverkusen-Atlético : La Ligue des champions, cette étape si déterminante pour Griezmann

Sur le terrain, Antoine Griezmann est plutôt un sprinteur qu'un fondeur. Mais sa carrière, comme pour tous les autres footballeurs, ressemble davantage à un marathon. Et les temps de passage de l'attaquant de l'Atlético Madrid sont remarquables. A 23 ans, le Français s'est imposé comme un élément incontournable du club champion d'Espagne et vice-champion d'Europe en titre, un acteur majeur d'une Liga qui ne manque pas de stars, et une personnalité en vogue du football français.

Difficile de parler d'explosion pour Griezmann. Sa carrière a été linéaire jusqu'ici malgré un début de parcours atypique. Le Mâconnais a gravi chaque étape, une par une, avec succès. Qu'il soit déjà aussi haut, aussi jeune, est la preuve de son talent et, surtout, de sa maturité. Mais ce n'est pas la garantie d'une accession au sommet. Dans un marathon, il ne suffit d'avoir un bon temps de passage au 30e kilomètre. Ce n'est que le début d'une nouvelle étape, décisive, où il faut encore hausser le niveau pour tenir la distance et atteindre le but. Pour Griezmann, cette étape, c'est la Ligue des champions.

A son âge, la Français a encore beaucoup de temps devant lui pour marquer la compétition reine des clubs européens de son empreinte. Mais trop de choses indiquent que Griezmann est déjà prêt pour franchir ce cap. Réussir à s'imposer à l'Atlético était un défi de taille pour le Français. Il a dû s'adapter à un club aux ambitions plus élevées, à un entraîneur particulièrement aux exigeant, notamment sur les performances physiques, à un nouveau poste d'attaquant axial, et aux attentes, très fortes, liées au prix de son transfert (30 millions d'euros).

Griezmann a su se montrer à la hauteur de après une période, relativement courte, d'adaptation. Avant le 21 décembre 2014, il n'avait été titularisé que 11 fois sur les 25 matches disputés par l'Atlético, et inscrit 6 buts. Depuis le 21 décembre 2014, date de son triplé à Bilbao (1-4), le Français a disputé 12 des 13 matches de l'Atlético en tant que titulaire, et inscrit 11 buts. Avec 14 réalisations en Liga, il n'est devancé que par trois joueurs au classement des buteurs. Les trois superstars de la péninsule ibérique : Cristiano Ronaldo, Lionel Messi et Neymar. Ça se voit forcément.

C'est remarquable dans le sens où Griezmann n'en est qu'à sa première saison à l'Atlético. C'est aussi logique. Cela ne fait que confirmer la progression constante du Français en Liga ces trois dernières saisons (10 buts en 2012-13 et 16 buts en 2013-14 en Liga avec la Real Sociedad).  Il s'est clairement affirmé comme une valeur sûre dans l'un des championnats les plus relevés. L'international  tricolore n'est plus méconnu en Europe. Mais il n'a pas non plus la reconnaissance que ses performances en Liga appellent. La Ligue des champions est un examen de passage obligatoire pour cela.

Jusqu'ici, Griezmann n'a pas montré grand-chose en C1. Il avait inscrit un but spectaculaire pour contribuer à la qualification de la Real Sociedad face à Lyon (2-0, 2-0) en barrage la saison passée. Mais derrière, il n'avait pas trouvé les filets en six matches de phase de poules. Cette saison, le Mâconnais a certes marqué deux fois contre l'Olympiakos (2-3) et Malmö (5-0), mais il n'a été titularisé qu'une seule fois par Diego Simeone lors de la phase de poules de cette édition de la Ligue des champions.

C'est ce cap que Griezmann doit encore franchir pour tenir les promesses d'un hiver radieux jusqu'ici. Depuis deux mois, le Français a pris une autre dimension qui lui a permis de s'imposer à l'Atlético et de conquérir l'Espagne. C'est déjà beaucoup, mais ça ne fait que générer plus d'attentes pour un joueur qui était déjà l'un des plus prometteurs du football français. Sa progression passe désormais par des performances similaires en Ligue des champions. Mercredi, à Leverkusen, le Mâconnais va entamer une nouvelle étape. Celle qui peut le conduire vers le sommet.