Ibra-Cavani : dans les grands rendez-vous, Paris reste sur sa faim

Au royaume des grands buteurs européens, il y a ceux qui empilent les buts sans s'arrêter, et ceux qui sortent du bois une fois de temps en temps. Zlatan Ibrahimovic et Edinson Cavani appartiennent, pour l'instant, à la seconde catégorie. Il ne s'agit pas de flinguer gratuitement les deux meilleurs attaquants de Ligue 1, mais leur bilan dans les matches européens qui comptent ne parle pas pour eux. QSI les a recrutés à prix d'or pour briller contre les adversaires prestigieux en Ligue des champions, et c'est loin d'être le cas aujourd'hui.

Depuis que le PSG s'est invité dans la cour des grands d'Europe, ou tout du moins y prétend, Zlatan Ibrahimovic et Edinson Cavani ont mis leurs valises de buts (15 en 23 matches pour le Suédois, 11 en 20 rencontres pour l'Uruguayen). Mais au-delà des chiffres, combien ont réellement eu un impact sur la destinée du PSG ? Les plus pessimistes diront aucun. D'autres iront fouiller dans leur mémoire pour retrouver la trace d'un but important. Mais il faut quand même rendre à Edinson ce qui appartient à Edinson. La saison dernière au Parc des Princes, son but égalisateur contre Chelsea en huitième de finale aller avait permis aux Parisiens de conserver des chances avant le retour. Une promesse non tenue puisque l'Uruguayen avait enchainé les maladresses trois semaines après. Sa frappe sur le poteau après avoir éliminé Courtois aurait pu être synonyme de regret éternel.

Et Ibra dans tout ça ? Il avait déjà craqué. Comme souvent. En se faisant exclure à la demi-heure de jeu pour un tacle inutile et mal maîtrisé, le Suédois s'était automatiquement mis à l'écart de l'exploit. Pendant que David Luiz et Thiago Silva s'élevaient de Londres à la lumière et écrivaient l'une des plus belles pages de l'histoire parisienne en Coupe d'Europe, les deux buteurs assistaient à l'évènement comme des quidams.

Même constat face au Barça. La belle victoire en phase de groupes la saison dernière (3-2) avait vu briller David Luiz, Verratti et Matuidi. Aucun attaquant. "Ibra" a marqué deux fois contre les Blaugrana et à chaque fois, le Paris Saint-Germain ne s'est pas imposé (2-2 en 2012-2013, 3-1 en 2014-2015). Le quart de finale contre Chelsea lors de la saison 2013 - 2014 (3-1, 0-2) ? Là aussi, le Suédois et l'Uruguayen avaient été aux abonnés absents. Le seul avantage, c'est qu'avec l'équipe de Laurent Blanc, le danger peut venir de n'importe où. Mais il est quand même bien dommage de voir des attaquants aussi prestigieux (et coûteux) peser aussi peu dans la balance.

Il n'y a qu'à regarder la liste des équipes contre lesquelles Ibrahimovic et Cavani ont fait parler la poudre pour se rendre compte du problème. Avec Ibra, le casse-tête se répète depuis plus de dix ans en Ligue des champions. Son histoire européenne se résume à des cartons contre les "petits" (Anderlecht, Kiev, Zagreb, Olympiakos, Leverkusen), mais pas grand-chose à se mettre sous la dent contre les cadors. Idem pour "El Matador" jusqu'à présent (Olympiakos, Anderlecht, Benfica, Ajax, Nicosie, Malmö au tableau de chasse), même s'il n'a pas autant de matches continentaux au compteur.

"Cavani ne renonce jamais. Je pense qu'il peut mettre 30 buts cette saison toutes compétitions confondues", déclarait Laurent Blanc il y a encore quelques semaines. Mais combien compteront dans la quête du Graal européen ? Paris devra encore attendre combien de temps avant de voir Ibrahimovic réaliser un match plein dans un moment chaud de la compétition qu'il rêve plus que tout de décrocher ? Le technicien tricolore invite toujours à la patience avec le Scandinave, tout en prétextant ne pas comprendre "l'inquiétude suscitée par le rendement d'Ibra en Europe".

En quatre ans, les attaquants du PSG ont inscrit deux buts capitaux en C1 (Cavani contre Chelsea en 2014-2015 et Ibrahimovic contre le Barça en 2012-2013). Pour passer un cap, le PSG va devoir augmenter le niveau d'exigence. Sinon, Paris, Ibrahimovic et Cavani continueront de regarder le dernier carré de la Ligue des champions à la télévision.