Ligue des champions - L'antisèche de Dortmund - PSG (1-0) : Plus qu'un problème d'efficacité

Il y a eu l'entame pleine de panache et d'intensité de la part de Dortmund, qui a d'abord pressé haut et fort. Les habituelles phases de contrôles du PSG, aussi. Et surtout, un très gros temps fort parisien en début de seconde période. En somme, plusieurs matches dans le match sur la pelouse du BVB mais une constante : les Allemands se sont rarement affolés.

Quelle que soit la physionomie de la rencontre, les locaux ont mis l'intensité requise dans les duels et sont très souvent allés au bout de leurs actions. Marcel Sabitzer a rapidement averti, Niclas Füllkrug a puni avec brio (1-0, 36e). A ce moment-là, la formation d'Edin Terzic avait déjà replacé son bloc beaucoup plus bas et a continué de défendre son but avec sérénité, à l'exception de ces dix minutes de souffrance au retour des vestiaires.

Dortmund a également profité d'un pressing parisien loin d'être au point, en particulier en première période, pour ne pas sentir étouffé durant 90 minutes, ni courir constamment après le ballon ("seulement" 54% de possession pour Paris). Pour, à l'arrivée, une rencontre disputée sur un rythme souvent tranquille. Une rareté depuis le début des quarts de finale.

Les latéraux parisiens ont été nettement battus dans leurs duels avec leurs vis à vis. Ce fut de plus en plus difficile pour Nuno Mendes face à un Jadon Sancho qu'on a revu à un très bon niveau. Ce fut tout de suite criant pour Achraf Hakimi, dépassé par le virevoltant Karim Adeyemi, qui a même remporté plusieurs duels défensifs face au Marocain.

Vitinha fut le seul Parisien à surnager, en se montrant toujours serein sous pression et juste dans ses choix. Tout le contraire de Fabian Ruiz, qui fait tache dans ce trio du milieu. Kylian Mbappé, lui, n’a quasiment pas existé à l’exception de sa grosse occasion au retour des vestiaires.

On joue la 51e minute de jeu, au cœur du gros temps fort parisien de cette rencontre. Laissé bien trop tranquille, Kylian Mbappé ouvre son pied droit pour enrouler une frappe qui vient s'écraser sur le poteau gauche de Gregor Kobel. L'action se poursuit et dans la foulée, Hakimi heurte l'autre poteau du portier suisse. Les 9e et 10e montants touchés par le PSG en 11 matches de Ligue des champions cette saison. Le plus haut total de la compétition.

Paris a connu des déplacements difficiles cette saison en Ligue des champions, de Newcastle à Milan en passant donc par Dortmund, à deux reprises. Mais les difficultés parisiennes à l'extérieur en C1 ne datent pas d'hier : le PSG a pris au moins un but dans un 19e match consécutif de Ligue des champions loin de ses bases.

Le manque d'efficacité a évidemment pesé lourd, à l'arrivée, sur le résultat final de ce mercredi. Mais si on comprend pourquoi Marquinhos ou Achraf Hakimi se sont en partie réfugiés derrière cet argument dans leur analyse post-match, il serait beaucoup trop facile - quoique rassurant - de résumer les manques du PSG à ses problèmes devant le but.

Oui, Paris a eu plusieurs occasions très franches, et a touché deux fois les montants. Mais personne n'a vu de match à sens unique au Signal Iduna Park. Dortmund a tenté presque autant (12 tirs contre 14), a cadré plus (4 contre 3) et a fait passer de sales moments à la défense parisienne. Notamment à la 36e minute de jeu, lorsque Füllkrug a ouvert le score sur une séquence pourtant étudiée "toute la semaine" par le PSG, selon Marquinhos. Cela fait tache.

Une erreur collective dans l'alignement, couplée à des failles dans le pressing, qui ont fait mal à Paris durant cette rencontre : comment Mats Hummels, entre autres, a pu être laissé aussi tranquille ? On retiendra, aussi, certaines défaillances individuelles. Achraf Hakimi et Nuno Mendes ont affiché des niveaux défensifs inquiétants, Fabian Ruiz ne devrait pas pouvoir enchaîner les titularisations à ce niveau avec autant de tranquillité, Lucas Beraldo aurait pu coûter un but après son entrée et Kylian Mbappé commence à multiplier les rencontres traversées comme un fantôme. Sans parler d'un Randal Kolo Muani en manque cruel de confiance qui a droit à ses entrées en jeu, quand l'efficace Gonçalo Ramos ronge son frein sur le banc.

Et puis, il y a les constantes. Paris encaisse des buts à l'extérieur, encore et toujours. Le PSG peine à convaincre sur ses matches aller, aussi, après une première heure très difficile face à la Real Sociedad en huitièmes, après une défaite à domicile contre le Barça en quarts. Pour la deuxième fois de rang, les hommes de Luis Enrique sont dos au mur. Pour la première fois depuis son élimination contre le Bayern en huitièmes la saison dernière, Paris n'a pas marqué dans un match de C1. Et pourtant, il faudra plus qu'un travail devant le but pour renverser une situation qui n'est pas alarmante, mais évidemment pas confortable.