L'OM va respecter la C3

Si l'OM est tête du championnat avec cinq victoires en autant de matches, il le doit aussi... à la Ligue Europa. C’est cette compétition qui a permis aux Marseillais d'être prêts rapidement cette saison. Car le club olympien a déjà disputé quatre matches européens pour avoir le droit de participer aujourd’hui à la phase de poule. Jeudi, l'OM aura l'occasion d'éprouver sa solidité retrouvée face à Fenerbahçe, l'autre favori du groupe C (coup d’envoi à 19h00). Si cette rencontre a de l'allure, ce n'est pas non plus la Ligue des champions... "On est envieux des équipes qui la jouent, avoue ainsi Nicolas Nkoulou qui a découvert la C1 la saison dernière. Ce sont des moments exceptionnels à vivre." L'OM ne goûtera pas à la saveur de ces soirées si spéciales avec la petite musique de circonstance... "Si tu es en Ligue des champions, c'est que tu le mérites, note Charles Kaboré qui a déjà disputé quatre fois la plus grande compétition européenne de clubs. La saison dernière, on a vécu un championnat difficile donc on a seulement accroché la Ligue Europa. On va la prendre comme si c'était la Ligue des champions. Il faut la jouer à fond."

Dans les objectifs marseillais dressés en début de saison, la Coupe d'Europe ne figure pas en tête de liste. "Si on veut retourner en Ligue des champions, il faut cravacher en championnat", confirme Nkoulou. Et délaisser les matches européens ? Pas facile à avouer sur la place publique... Alors le discours officiel reprend le dessus. "Ce n'est pas une Coupe en plastique, reprend de volée Kaboré. On est des compétiteurs et on ne va pas choisir nos matches. Ils sont tous importants. On ne va rien négliger car c'est comme ça que l'on a des blessures. Et des mauvais résultats au fur et à mesure que l'on concède une, deux, trois défaites. On retomberait dans nos travers. J'espère que ça n'arrivera pas cette saison." Cette compétition offre en tout cas la possibilité à Elie Baup de faire quelques ajustements dans son équipe. Peu adepte du changement, le coach marseillais pourrait néanmoins donner du temps de jeu à Loïc Rémy, Florian Raspentino et surtout Joey Barton...

Pour son premier match de poule de Ligue Europa, l'OM se déplace dans le sulfureux stade Sükrü Saraçoglu de Fenerbahçe. L'occasion de lancer Barton dans le grand bain de la compétition après plus de trois mois sans jouer... Dans une ambiance électrique, le milieu de terrain anglais saura-t-il maîtriser son jeu et surtout ses nerfs après une absence aussi longue ? "C'est évident que tout joueur de haut niveau est impatient de retrouver la compétition, avoue Elie Baup. Joey a été suspendu très longtemps. Il a donc envie de participer à cette rencontre." En l'absence dans le groupe du jeune Rafidine Abdullah et de la blessure de Kassim Abdallah, l'entraîneur marseillais n'a pas vraiment le choix. Il va replacer Kaboré arrière droit et certainement offrir à Barton sa première titularisation de la saison.

Si l'arrivée de Barton à Marseille a fait grand bruit, c'est surtout à cause de son CV hors des pelouses. Le "bad boy" anglais a créé un énorme buzz autour de lui sans que personne n'évoque réellement ses talents de footballeur. "C'est un joueur de qualité, explique pourtant Baup qui veut recentrer les débats autour du jeu. Il couvre beaucoup de terrain et permet de jouer haut. C'est ce que l'on appelle un joueur "box to box". Il récupère le ballon, harcèle l'adversaire, amène le jeu vers l'avant. Je veux qu'on joue haut, qu'on soit réactif à la perte de balle pour réaliser un pressing conséquent. Joey sait faire ça." Ses coéquipiers ont aussi apprécié le talent de Barton... à l'entraînement. "Il a une bonne vision du jeu, note Rod Fanni. C'est vraiment un joueur fin." Après de longues semaines passées à ronger son frein, Barton va pouvoir enfin enclencher la première. Espérons qu'il n'y aura pas de dérapage incontrôlé...