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Mönchengladbach : le chant du "signe"?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 29/11/2012 à 21:49 GMT+1

Malmené en championnat comme en Europa League, le club culte des Fohlen s'apprête à recevoir un Olympique de Marseille battu à Troyes en L1. Sauf qu'au delà des sempiternels débats autour du Verein allemand, c'est bel et bien sa dernière carte qu'il abat dans cette compétition européenne.

mönchengladbach bremen

Crédit: Eurosport

Déjà, dédramatisons ! Et ne tombons pas dans l'analyse excessive d'un Borussia Mönchengladbach en pleine déconfiture et sujet au doute. Oui le club phare des seventies n'est pas au mieux. Non, il n'est pas à la rue comme pourraient le laisser penser les titres alarmants de la presse germanique. Pour simplifier, il vit une période difficile de transition.
Vente de la "Rolls Reus"
Lucien Favre s'est emporté, il y a quelques temps, devant les insistantes questions des journalistes allemands. Alors qu'il prévient depuis le début de la saison que ce sera très ardu de confirmer, l'aura dont bénéficie le club légendaire empêche toute analyse sérieuse. Alors il s'emporte : "Mais lorsque vous perdez votre colonne vertébrale, cela prend du temps pour reconstruire. Si vous exerciez votre métier en France ou en Espagne vous le sauriez et vous ne poseriez pas ce genre de questions !" Et toc un uppercut dans les gencives pour les médias teutons et une gentillesse pour leurs homologues français…tout n'est pas perdu…vive le coq empâté !
Car Favre n'a pas tort. Il a perdu son meilleur défenseur central, Dante, aujourd'hui bavarois. Au milieu, Nordveit perd son jumeau à la récupération, Neustädter, lequel passe un cap à Schalke 04. Tandis qu'en attaque, Reus, élu meilleur joueur de la saison passée en Bundesliga, retrouve son ancien club formateur, l'autre Borussia, Dortmund.
Des recrues décevantes
Plus de 30 millions d'euros dépensés lors du mercato estival. On ne peut pas écrire que les Fohlen ont joué les rentiers. Sauf que les joueurs choisis sont loin d'avoir répondu aux attentes malgré un talent certain. Douze millions d'euros (un record pour le club) pour l'attaquant de Twente, Luuk de Jong, auteur de 25 buts l'exercice précédent en Eredivisie. Un Torjäger avec Bas Dost (VfL Wolfsburg) juste derrière Van Persie et Huntelaar dans la hiérarchie des "Oranje". Huit millions et demi d'euros pour le milieu relayeur du FC Bâle et de la Nati, Granit Xhaka, un des grands espoirs du football helvétique. Tandis qu'Alvaro Dominguez, ancien de l'Atletico Madrid et double vainqueur de l'Europa League en 2010 et 2012, débarque contre 7 millions d'euros, afin de solidifier la défense.
On ne peut rien reprocher à de Jong car il se bat sur tous les ballons, c'est un fait. Mais son ratio est faible (3 buts et une passe décisive en 11 rencontres toutes compétitions confondues). La faute à des ballons qui ne lui arrivent pas, ou à des gardiens adverses en état de grâce. Xhaka est talentueux, certes, mais comme le déclare le coach Favre, sans le viser personnellement : "Ici, c'est la Bundesliga, et certains devraient le comprendre très rapidement". Le reproche est à peine voilé. On critique son repositionnement défensif et la vive altercation entre le portier ter Stegen et son milieu, dans les vestiaires lors de la mi-temps contre Fenerbahce, est là pour le prouver. A l'inverse et pour équilibrer les critiques, Xhaka se plaint d'un club qui vit avec le passé, sans ambition alors que lui au FC Bâle, "jouait pour gagner toutes les rencontres". Quant à Dominguez, si ses progrès sont constants, sa performance au match aller des barrages contre le Dynamo Kiev (1-3) fut rédhibitoire pour la qualification en Ligue des champions. Yarmolenko lui apprenant la chorégraphie de la danse de saint Guy à plusieurs reprises.
Favre cherche encore
Mais au delà des défaillances individuelles, ce qui choque chez ces Fohlen, c'est le manque d'union et de sacrifice les uns pour les autres. Les défaites en Bundesliga contre le BVB Dortmund (5-0) ou ce week-end contre le Werder Brême (4-0) montrent une quasi absence de caractère. Les joueurs sur le terrain abandonnant tout espoir de retour dés les deux premiers buts encaissés. Ce groupe, l'année dernière, était loué pour son sens tactique, sa discipline la plus parfaite, sa rigueur défensive. Aujourd'hui, les résultats dépendent essentiellement de l'état de forme du capitaine de la sélection vénézuelienne, Juan Arango et son magique pied gauche. Le collectif, lui, est plutôt navrant.
La "Mischung" (l'alchimie) chère à Lucien Favre n'est donc pas encore là. Il est d'ailleurs étonnant de voir les essais, toujours d'actualité, faits par le coach pour trouver le complément idéal de De Jong en attaque (Hanke, de Camargo par exemple) ou la lutte entre Herrmann, Ring voire Hrgota, Cigerci ou Rupp (5 professionnels de 21 ans au plus, un autre critère à prendre en compte) pour les postes de milieux offensifs. Enfin en défense centrale, si l'Autrichien Stranzl est partant certain, il y a match entre Dominguez et le Néerlandais Brouwers.
Plus grave encore, et devant les incertitudes susmentionnées, "Lulu" a décidé de modifier son système de jeu : après avoir oscillé entre son 4-4-1-1 de l'année dernière et un 4-5-1 en début de saison, Xhaka, milieu relayeur passe en numéro 10 depuis quelques rencontres et l'on voit réapparaître un milieu défensif jeté aux oubliettes depuis longtemps, Thorben Marx ! Le 4-2-3-1 est donc aujourd'hui de mise.
L'Olympique de Marseille ne devra pas se tromper d'adversaire ce jeudi au Borussia Park et ses 50 000 places. Les Fohlen sont talentueux individuellement mais ils ont des problèmes à former une équipe homogène. Rappelons simplement que la seule défaite en championnat de l'Eintracht Frankfurt, actuel second de la Bundesliga, était contre Mönchengladbach…un signe ?
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