C'est bon pour le moral

Pour la quatrième année consécutive, l'équipe de France démarre sa saison par une victoire lors du match amical estival. Cette année, la tradition a été respectée à Göteborg avec un succès face à la Suède (2-3). Une bonne habitude prise qui ne gomme toutefois pas totalement les imperfections d'un jeu français nettement remis en questions après un Euro 2008 catastrophique. Si l'animation offensive a parfois été intéressante, la défense tricolore - même remaniée - a démontré qu'elle n'était plus le point fort de la sélection vice-championne du monde.

Sauvé in extremis par sa fédération, Domenech avait promis du changement. Pourtant, en Suède, il n'y a pas eu de remaniements tactiques avec la réapparition du 4-4-2 à plat aux effets souvent mitigés ces dernières années en équipe de France. Il n'y a pas non plus eu de bouleversements dans le choix des hommes, à l'exception du retour de l'un des anciens "bannis" des campagnes précédentes de Domenech: Philippe Mexès. Mais le come-back en Bleu du défenseur de la Roma n'a pas évité à une défense new look (complétée par Sagna, Gallas et Evra) d'apparaître comme le maillon faible français.

La Suède ne tarde pas à profiter des errances tricolores dans le marquage défensif. A la réception d'un service de Kallström, Larsson a tout le loisir d'ajuster sa volée du droit au fond des filets de Mandanda (1-0, 6e). C'est la bérézina en défense mais le retard à l'allumage ne panique pas la bande à Henry. Et par l'intermédiaire de Benzema, le danger change de camp. Mellberg sauve devant sa ligne une tête du Lyonnais (10e), finalement buteur quelques instants plus tard suite à un excellent service de Sagna (1-1, 19e). Le ton est donné.

Au final, rien ne modifiera la configuration du match. Bien que la France apparaisse un ton au dessus techniquement et physiquement, elle offre des boulevards à Larsson et Rosenberg. Il faut des exploits de Mandanda pour empêcher les locaux de rependre l'avantage (34e, 37e, 49e). Mais lorsque la France s'applique, la sentence tombe instantanément. Isaksson, déjà alerté sur coup-franc par Henry (59e), plie deux fois face à Govou. Le Lyonnais concrétise un caviar de Malouda (1-2, 61e) puis un exploit technique d'Henry (1-3, 77e) pour permettre aux siens de prendre le large.

Et lorsque la Suède parait définitivement abattu, une faute d'Alou Diarra dans les seize mètres permet à Kallström de réduire la marque sur penalty (2-3, 85e). Finalement anecdotique. On pourrait presque en dire autant de l'entrée en jeu de Gourcuff, sollicité pour les dix dernières secondes pour fêter sa première cape. Un privilège que n'ont pas eu Fanni et Clichy, "victimes" de la volonté du sélectionneur de voir son onze de départ - renforcé par Alou Diarra (à la place de Malouda) vers l'heure de jeu - évoluer de bout en bout. Histoire de le mettre à l'épreuve avant les prochaines - et déjà déterminantes - échéances internationales. Car, contre l'Autriche et la Serbie, les erreurs ne relèveront pas, elles, de l'anecdote.

"Il y a eu des moments difficiles, mais les joueurs ont su puiser dans leurs réserves, comme en fin de match. (...) Je trouve que c'est bien. On a marqué trois buts, on en a pris deux. C'est plus ouvert, une nouvelle équipe, une nouvelle génération, une nouvelle manière de fonctionner. Pourvu que ça dure. (sur les occasions suédoises) Ca fait partie du jeu. Si on veut pousser, si on veut ouvrir un petit peu, si on veut se libérer, on donne des opportunités à l'adversaire. Mais entre gagner 3-2 et gagner 1-0, je choisis le 3-2".