Gignac a toujours faim

Qui a dit que ces deux matchs amicaux, coincés entre une fin de championnat regorgeant d'enjeux et les vacances, n'avaient qu'un intérêt limité ? Qui a dit qu'il n'y aurait pas d'enseignement à tirer de ces deux rencontres ? Sûrement pas André-Pierre Gignac. L'attaquant tricolore n'a pas encore enfilé les tongs et compte bien mettre à profit sa convocation pour boucler une saison exceptionnelle. Quand on lui demande comment il a accueilli sa sélection à l'heure de partir en vacances, le Martégal a pris tout son monde à contrepied : "J'étais même encore plus ému que la première fois. Tout ce qui est équipe de France, je prends, je suis content d'avoir du rab. La saison a été longue mais quand on vient on équipe de France, la fatigue on ne la calcule même pas, tout se joue sur la motivation." Et dans ce domaine, Gignac semble avoir du répondant. Si les compositions d'équipe se décidaient en fonction du degré d'implication, sûr que l'ancien Lorientais occuperait une place de titulaire indiscutable cette semaine.

Que Raymond Domenech se rassure donc. En cas de démobilisation de son effectif, il pourra toujours compter sur le Toulousain. Il faut dire que Gignac a une belle carte à jouer ce mardi et ce vendredi. Car il sait qu'il doit encore faire ses preuves en sélection. Sa première apparition sous le maillot bleu face à la Lituanie a semé de belles promesses avec une passe décisive à la clé, pas suffisant malgré tout pour s'installer comme une valeur sûre indéboulonnable. "C'est bien d'être appelé en équipe de France, le plus dur c'est d'y rester" , reconnaît-il, lucide.

Dans son cas, chaque sélection est une occasion de faire ses preuves : "Quand on a goûté à l'équipe de France, on pense au Mondial 2010. Ces matchs amicaux sont une opportunité de marquer des points pour moi." L'absence de Thierry Henry cette semaine pourrait lui profiter même si la concurrence est rude aux avant-postes (Karim Benzema, Nicolas Anelka, Loïc Rémy). Mais le meilleur buteur du championnat (24 réalisations soit autant que tout l'effectif de Grenoble…) n'est pas du genre à cogiter. Et dès le premier entraînement avec les Bleus, il n'a pas calculé. Résultat, un choc sévère avec Patrice Evra. Une petite frayeur sans conséquence mais qui témoigne d'un réel état d'esprit : les deux rencontres face au Nigéria et à la Turquie seront bien plus que des matchs amicaux pour lui.