Le Brésil reste bancal

Vendredi, le Brésil a encore déçu. Malgré sa victoire sur l'Afrique du Sud (1-0), la sélection auriverde a quitté le Morumbi sous les sifflets du public pauliste, il est vrai réputé pour son exigence. Une réaction en forme de sanction après la prestation indigeste de l'équipe de Mano Menezes, au cours d'un été également marqué par le revers brésilien face au Mexique en finale des Jeux Olympiques (2-1). A deux ans de son Mondial. Le Brésil inquiète ses supporters. Son sélectionneur en est conscient. "Nous avons encore du chemin à parcourir. Si vous me demandez si le Brésil est la meilleure équipe du monde actuellement, je vous réponds non. Je dois être réaliste, je l'ai déjà répété à plusieurs reprises", insistait-il devant les médias.

En succédant à Dunga au terme d'une Coupe du monde 2010 qui a vu le Brésil échouer face aux Pays-Bas en quart de finale (2-1), Menezes savait qu'il allait au devant d'une mission délicate. L'ancien entraîneur des Corinthians a choisi de miser sur la nouvelle génération pour constituer une équipe dont l'unique mission sera de décrocher son sixième titre mondial sur ses terres. Même s'il est largement critiqué, Menezes ne changera pas son fusil d'épaule à un peu moins de deux ans de l'échéance. "Je prends soin de faire les choses étape par étape, progressivement. Exactement pour protéger mes joueurs et éviter que le groupe soit remis en cause. Il peut y avoir un, deux ou trois changements dans le futur. Oui, je le confirme. Car le football brésilien offre cette possibilité. Mais la base de la Seleção qui disputera le Mondial est ici", disait-il encore vendredi dernier à São Paulo.

Cette base, le grand public en a eu un aperçu durant un tournoi olympique que le sélectionneur brésilien voyait clairement comme une répétition générale à deux ans du Mondial. Face à l'Afrique du Sud, 10 des 22 joueurs sélectionnés étaient ainsi déjà présents à Londres : Alex Sandro, Marcelo, Thiago Silva, Sandro, Lucas Moura, Romulo, Oscar, Leandro Damiao, Hulk et Neymar. Ils seront tous ou presque de la fête en 2014. D'autres n'ont pas participé aux Jeux mais sont des éléments auxquels Menezes fait très régulièrement appel dans l'optique du prochain Mondial. C'est le cas de Daniel Alves, Adriano, David Luiz, Ganso, Ramires, Pato, Rafael et Paulinho. Menezes a déjà constitué un noyau d'une grosse quinzaine de joueurs qui formera la base de son groupe en 2014. Il a près de deux ans de matches amicaux pour attribuer les rares postes à pourvoir.

Son problème le plus délicat à gérer, c'est le jeu. Menezes n'a pas caché sa volonté d'apporter une meilleure discipline tactique à la Seleçao. "Vous devez avoir un système tactique très clair et chaque joueur doit connaître à la perfection son rôle à l'intérieur de ce système", avait-il souligné lors du tournoi olympique.  S'il a testé plusieurs schémas depuis son arrivée sur le banc auriverde, le sélectionneur brésilien semble avoir une préférence pour un 4-3-3 qui peut se muer en 4-3-1-2 selon le positionnement d'Oscar, un vrai meneur de jeu également capable d'être performant sur les côtés.  Menezes a également tenté le 4-4-2, sans beaucoup plus de succès. La Seleçao reste trop régulièrement à la recherche de son équilibre collectif. Et d'une meilleure stabilité défensive, mise en péril par les montées de latéraux plus portés vers l'offensive. Cela s'est vérifié pendant les JO, où le Brésil a concédé de nombreux buts venus des ailes. A São Paulo, le Brésil n'a pas pris de but. Mais les sifflets venus sanctionner sa faiblesse dans le jeu sont venus rappeler à Menezes que tout un peuple attend mieux de son équipe nationale à moins de deux ans de son Mondial.