L'Angleterre bat le Brésil (2-1) grâce à Rooney et Lampard

Gary Lineker n'est plus le dernier Anglais à avoir donné la victoire à l'Angleterre face au Brésil (1-0). Il y aura désormais Frank Lampard. Près de 23 ans après, l'équipe aux Trois Lions a mis un terme à sa disette face à la Seleçao en s'imposant 2-1, dans un match amical des plus attrayants, à Wembley. Pour fêter ses 150 ans, la fédération anglaise avait choisi un adversaire de prestige, mais aussi celui face auquel elle détenait son plus mauvais ratio (3 victoires, 9 nuls, 11 défaites).

Dans cette soirée marquée en préambule par l'hommage rendu aux victimes du crash de Munich qui avait coûté, le 6 février 1958, la vie à huit joueurs de Manchester United, l'Angleterre a joué à un niveau où on l'avait rarement vue. Au moins en termes de consistance et de durée. Placée dans un inhabituel 4-3-3, avec un milieu Cleverley-Gerrard-Wilshere, la bande à Roy Hodgson a pu compter sur son trio offensif Walcott-Rooney-Welbeck pour bousculer son huppé adversaire et porter le danger sur le but de Julio Cesar. La défense, avec un Ashley Cole qui honorait sa 100e sélection, s'est chargée de cadenasser les velléités de Neymar et d'un Luis Fabiano transparent.

C'est pourtant le Brésil qui aurait pu ouvrir la marque sur sa première occasion. Bourreau de l'Angleterre en quart de finale du Mondial 2002, Ronaldinho espérait fêter lui aussi dignement sa 100e sélection. Mais le penalty de l'ancien Parisien était repoussé par Joe Hart, qui remportait même deux duels sur la même action (19e). Un exploit qui boostait l'Angleterre. Et Rooney, lui, ne manquait pas le cadre sur une frappe de Walcott repoussée par Julio Cesar (1-0, 26e). Dans cette première période rythmée, Neymar manquait l'égalisation de près (37e), mais les Anglais se procuraient les meilleures occasions par Rooney (42e) et Walcott (44e).

Si la Seleçao paraissait bien timorée, l'Angleterre n'était plus cette équipe si souvent en dedans face à l'ogre brésilien à force de trop le respecter. Dominatrice, elle bousculait les hommes de Luiz Felipe Scolari. Même l'orage au retour des vestiaires ne la déstabilisait pas. A peine entré en jeu, l'ancien Lyonnais Fred trouvait la mire (1-1, 48e), mais aussi le poteau (50e). Le seul passage à vide des joueurs de sa Gracieuse Majesté. Sans pour autant y voir un signe d'affaissement ou d'abattement après l'égalisation.

Ce n'était pas cette Angleterre surprise par la Suède ou trop souvent malchanceuse que les spectateurs de Wembley ont vu mercredi soir, mais bien une équipe volontaire et opportuniste. Dominée, elle a su profiter des erreurs adverses pour porter de nouveau le danger sur le but de Julio Cesar sur une tête de Cahill (56e), consécutive à un corner concédé bêtement par Arouca, avant de reprendre l'avantage sur une frappe lointaine de Lampard bien décalé par une talonnade de Rooney qui venait d'intercepter ce même Brésilien (2-1, 60e).

Roy Hodgson voulait se servir de ce match pour en tirer quelques enseignements sur ses joueurs avant les prochaines échéances des éliminatoires de mars, face à San Marin et au Monténégro. Jack Wilshere, au four défensif et au moulin offensif, a montré 90 minutes durant qu'il était un pion indiscutable du dispositif mis en place par le nouveau sélectionneur. Bien que fautif sur le penalty, il fut aussi de tous les bons coups et son entente avec Gerrard, avec lequel il était associé pour la première fois, s'annonce prometteuse. Scolari, qui avait sans doute rêvé meilleur retour à la tête d'équipe nationale, sait que sa jeune équipe a, elle, encore quelques réglages à faire avant son Mondial.