Nasri prend trois matches

Un mois après l'élimination des Bleus à l'Euro, les sanctions sont tombées. Samir Nasri a été suspendu trois matches ferme en équipe de France par la Fédération française, et Jérémy Ménez un match. Hatem Ben Arfa et Yann M'Vila ont de leur côté été "rappelés à l'ordre", a annoncé la FFF. La commission de discipline précise dans le communiqué qu'elle "transmet au comité exécutif (organe décisionnaire de la FFF), pour ces quatre joueurs, pour mise en application de l'annexe 5 de la convention 'joueur équipe de France' et retenue éventuelle des primes en partie ou en totalité".

Samir Nasri, entendu durant une bonne demi-heure vendredi matin pour ses insultes à la presse, manquera donc le match amical contre l'Uruguay, le 15 août prochain au Havre, ainsi que les deux premiers matches des qualifications pour la Coupe du monde 2014, le 7 septembre face à la Finlande puis le 11 face à la Biélorussie. De son côté, Ménez est sanctionné pour avoir rembarré son capitaine Hugo Lloris et insulté l'arbitre d'Espagne-France (2-0). La "3F" a été plus clémente avec Hatem Ben Arfa, convoqué en raison de sa brève altercation avec Laurent Blanc dans le vestiaire de France-Suède (0-2). Le fait que l'ancien sélectionneur, invité à témoigner mais absent vendredi, confibe l'incident à la vie de vestiaire a sans doute joué. Quant à Yann M'Vila, il était auditionné pour avoir regagné le banc lors du même match sans serrer la main de son entraîneur ni de son remplaçant, Olivier Giroud.

Nasri, Mvila et Ben Arfa étaient venus se défendre en personne devant l'instance disciplinaire de la FFF vendredi matin. Seul Ménez, actuellement en tournée aux Etats-Unis avec le PSG, s'est fait représenter par son avocat. Ce dernier, Me Carlo Alberto Brusa, avait répété le mea culpa du Parisien. "Jérémy Ménez regrette profondément ce qui s'est passé, il veut oublier ces moments difficiles, c'est une erreur de jeunesse", avait-il expliqué à la presse à son arrivée à la FFF. L'avocat avait ensuite émis des regrets partagés par les quatre internationaux : "Les bonnes résolutions sont collectives et la volonté que ces faits ne se répètent plus, ce n'est pas seulement le fait de Jérémy mais de toutes les personnes malheureusement appelées en audition devant cette commission".

Hormis une altercation rocambolesque survenue devant le siège de la FFF entre le père de Ben Arfa et son agent, les auditions des joueurs devant l'instance disciplinaire à l'intérieur de la "3F" ont été très "sereines" selon Jean Mazzella, président de la commission de discipline. Mais celui-ci a tenu à nuancer : "ils ne se sont pas excusés, ils ont regretté". D'ailleurs, des voix se sont déjà élevées pour dénoncer une trop grande clémence des sanctions. "Ca me paraît très généreux", a critiqué François Ponthieu, seul candidat déclaré à la présidence de la FFF en décembre. "Il doit y avoir une vraie rupture sur ces sujets. Je critique le barème et pas la façon dont il a été appliqué. En NBA par exemple, il y a de très fortes amendes et beaucoup plus de matches de suspension".