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Platini : "Ce qui m'énerve le plus, c'est d'être mis dans le même sac que les autres"

Vincent Bregevin

Mis à jour 19/10/2015 à 10:30 GMT+2

Dans une interview exclusive accordée au Monde, Michel Platini réaffirme sa volonté de se porter candidat à la présidence de la FIFA, malgré la suspension de 90 jours que lui a infligée la Fédération internationale. L'ancien capitaine des Bleus revient notamment sur le versement de Sepp Blatter qui lui a valu cette suspension.

Michel Platini

Crédit: AFP

Michel Platini est sorti de son silence. Le Français s'est exprimé dans les colonnes du Monde pour revenir sur son implication dans une enquête visant Sepp Blatter, et ce versement suspect de la part du Suisse qui lui a valu d'être suspendu 90 jours par le comité d'éthique de la Fédération internationale. Dans la tourmente, Platini veut toujours présenter sa candidature à la présidence de la FIFA. Et espère une issue rapide à sa situation.
J’ai été suspendu pour trois mois mais ce qui m’énerve le plus, c’est d’être mis dans le même sac que les autres. Je trouve honteux d’être traîné dans la boue. Pour le reste, mes avocats suivent les procédures FIFA et saisiront le Tribunal arbitral du sport si nécessaire. J’espère que tout cela va aller vite.
Platini en a profité pour expliquer l'histoire de ce fameux versement de 2 millions de francs suisses (1,8 millions d'euros) perçu en 2011. Une somme négociée en 1998, quand Blatter avait sollicité l'aide de Platini au moment de succéder à Joao Havelange à la tête de la FIFA. Le Français a notamment confirmé l'absence de contrat écrit, comme le Suisse l'avait indiqué vendredi en évoquant un "gentleman's agreement" entre les deux hommes. "C'était un truc d’homme à homme, explique-t-il. J’avais confiance. De toute manière, j’ai appris depuis qu’en droit suisse, un contrat oral vaut comme un contrat écrit. En tout cas, il a été élu et j’ai commencé à travailler en septembre."

"Chaque fois que je me rapproche du soleil, comme Icare, ça brûle de partout"

Platini, qui travaillait entre autres sur la réforme du calendrier mondial des compétitions, évoque "un problème dans la grille des salaires" selon Blatter pour expliquer pourquoi il n'a rien touché dans les premiers mois. Puis explique qu'il n'a pas réclamé son dû après avoir fini de travailler pour Blatter en 2002, au moment de son entrée au comité exécutif de la FIFA, parce qu'il n'était pas dans le besoin. "Mais j’aurais mieux fait de demander une reconnaissance de dette et ainsi, rien de tout cela ne serait arrivé", regrette-t-il cependant.
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Michel Platini et Sepp Blatter en 2012

Crédit: AFP

Platini a fini par toucher la somme en question en 2011. "J’ai demandé à mes services d’entrer en contact avec la direction des finances de la FIFA qui a demandé à Blatter s’il me devait de l’argent, raconte-t-il. Et il a dit oui. (…) J’ai été payé dix jours plus tard sans que la FIFA ne fasse aucune difficulté et j’ai payé moi-même des charges et des impôts sur cette somme, tout à fait normalement. Franchement, s’il y avait eu un doute quelconque, la FIFA aurait refusé de me payer et j’aurais d’ailleurs été bien embêté car au-delà de cinq ans, il y a prescription et on peut refuser d’honorer une dette."
Enfin, le Français n'exclut pas que Sepp Blatter soit derrière ces révélations qui pourraient lui coûter la validité de sa candidature à la présidence de la FIFA. "Je ne sais pas, dit-il. Disons que j’ai des doutes. En tout cas, tout ça est sorti à partir du moment où j’ai demandé sa démission et où j’ai été candidat. Je suis le seul à pouvoir faire en sorte que la FIFA redevienne la maison du foot mais chaque fois que je me rapproche du soleil, comme Icare, ça brûle de partout."
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