Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Drogba, version originelle

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 01/10/2010 à 13:38 GMT+2

Dix-sept ans après ses débuts à Levallois, où un stade porte son nom, Didier Drogba et celui qui l'a découvert, Srebrenko Repcic, nous racontent ses premiers pas sur le chemin du succès. Une école qui a formé le joueur mais aussi l'homme qui brille aujourd'hui sous le maillot de Chelsea. Souvenirs.

Eurosport

Crédit: Eurosport

Bien sûr, il y a le Vélodrome et aujourd'hui Stamford Bridge. Mais, avant cela, il y a eu le complexe sportif Louison-Bobet. Une petite enceinte en plein coeur de Levallois où Didier Drogba a fait ses premiers pas vers le football professionnel. Après avoir croisé la route de l'OM cette semaine, depuis les tribunes, l'attaquant de Chelsea est revenu mercredi sur le terrain de ses débuts en Ile-de-France. Un retour empreint de fierté et de gratitude. Car aujourd'hui, ce stade porte son nom. "Un grand moment dans ma vie et pas seulement dans ma vie de footballeur", dit-il avec une réelle émotion. Une "belle preuve d'intégration" également pour le natif d'Adbidjan venu en France dès ses cinq ans pour rejoindre son oncle, Michel Goba, footballeur à Brest.
Pour Drogba, ce retour aux sources est l'occasion de se retourner sur ce "beau parcours". "Mon passage ici a été déterminant pour le reste de ma carrière. On parle beaucoup de Marseille ou Chelsea mais, à Levallois, c'est là que tout a commencé. C'est le club qui m'a permis de partir ensuite dans le milieu professionnel après quatre années", rappelle-t-il. En 1993, "Tito" a 15 ans lorsqu'il signe une licence à Levallois. Srebrenko Repcic, directeur technique du club, se souvient de l'époque où il a déniché la perle rare. "Didier avait déjà le caractère requis pour évoluer en professionnel. Je sentais qu'il allait réussir. Je lui disais qu'il allait finir au PSG mais il ne me croyait pas. On s'est dit : ça n'est pas une vedette, c'est une star. Moi j'étais une vedette. Lui, il était une star", rappelle non sans fierté l'ancien international yougoslave.
"Ça t'inculque certaines valeurs"
Pourtant, Drogba n'éclatera que sur le tard. Mais "Répi" le prend tout de suite sous son aile. Les qualités sont déjà là, les mêmes qu'aujourd'hui. "Il était doté d'une motivation et d'un mental hors normes. Physiquement, il était naturellement doué de la tête". L'ancien attaquant de l'Etoile Rouge de Belgrade, de Fernerbahçe, du Standard de Liège ou de Guingamp lui prépare des séances spécifiques pour leur poste de prédilection. "Il fallait qu'il corrige les enchaînements contrôle et frappe. Maintenant, quand je le regarde avec Chelsea, il contrôle et il tire... boum, sourit-il. Au début, c'était difficile pour lui car il était grand. Mais il l'a toujours eu l'ambition de réussir". Repic doit même le freiner : "Il n'était pas content parce qu'il ne jouait pas en équipe première. Je lui ai dit d'y aller doucement. Commence en équipe B, tu vas y arriver". Et ça paye. En deux saisons, entre 1994 et 1996, il marque 30 buts avec les moins de 17 ans et il monte en équipe sénior. "A 17 ans, il évoluait déjà en National 2".
A cette époque, il apprend bien plus encore. "Ça m'a permis de m'aguerrir. Côtoyer le football amateur, ça te donne certaines valeurs que l'on perd parfois dans le football de haut niveau", souligne Drogba. "On venait à trois équipes. Une équipe jouait à midi. L'autre devait attendre et jouait à 15 heures. On se partageait les sandwiches. C'est le partage et la vie en collectivité. C'est un bon apprentissage avant de rejoindre le milieu professionnel qui n'est pas forcement aussi soudé et unitaire". Ces valeurs, il dit les véhiculer encore aujourd'hui. "Je peux vous dire que les pelouses n'étaient pas aussi belles. Sans vouloir me flatter, avec ceux qui s'entraînaient avec moi, on avait quand même du mérite. Surtout, on prenait du plaisir. Ce sont des choses simples mais ce sont des choses qui ont de l'importance à mes yeux".
"Il est fait pour Chelsea"
Si Drogba laisse un souvenir impérissable partout où il passe, c'est peut-être car il n'oublie pas d'où il vient. "J'ai toujours essayé de parler de mes clubs et de les mettre en avant. Ce sont ces clubs là qui m'ont aidé dans ma formation et qui ont permis à Chelsea de me recruter". Il n'a pas non plus oublié Repcic, l'homme qui l'a lancé et permis de rejoindre Guingamp après quelques blessures et un passage au Mans. Treize ans après son départ, les retrouvailles étaient brèves, mercredi, mais forcement chaleureuses. "Il n'a pas oublié toutes les choses que j'ai données pour lui. Il m'a dit : merci coach. Je lui ai répondu : merci à toi", s'émeut Repcic. Il a encore en mémoire les trajets avec Drogba. "J'allais le chercher en voiture parce qu'il habitait à Antony. Sur le périphérique, un camion nous a coupé la route et a complètement explosé le rétroviseur. Je lui ai dit: 'Didier, quand tu auras signé un contrat professionnel, tu me paieras un rétroviseur'. Il ne l'a jamais fait. Aujourd'hui, il pourrait m'acheter une voiture. On a volé la mienne il y a dix jours", plaisante-t-il.
Drogba a fait mieux que ça. Il a permis à des milliers d'enfants de rêver à un parcours aussi glorieux. "J'espère que les gens se rendent compte qu'ils peuvent y arriver si moi j'y suis arrivé. Et Dieu sait qu'il y en avait des plus forts que moi", rappelle-t-il. Avant de poursuivre : "Le haut niveau, c'est très exigeant. C'est pour ça que j'adresse toujours ce message aux jeunes : n'oubliez pas les études. Il faut toujours avoir une roue de secours". L'ancien Marseillais n'offre pas seulement de l'espoir. Son transfert à Chelsea a aussi permis à son ancien club de toucher 750.000 euros et de construire de nouvelles installations. Et pourquoi pas revenir à Levallois à la fin de sa carrière ? "Ça me paraît plus facile de revenir jouer ici qu'à l'OM. Ici, il n'y a pas de pression", rit Drogba. Repcic, lui, doit rêver secrètement qu'il prenne un jour la relève et "qu'il forme le nouveau Repcic, ou plutôt le nouveau Didier Drogba !". En attendant, l'ancien mentor est devenu son fan numéro 1 : "Il est fait pour Chelsea, un club qui est motivé et qui veut prouver quelque chose. J'espère qu'il arrivera enfin à gagner la Ligue des Champions cette année. Il le mérite".
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité