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Premier League : City et Liverpool se sont créés le même problème : le dernier rempart

Pierre-Alexandre Conte

Mis à jour 31/12/2016 à 14:45 GMT+1

PREMIER LEAGUE - En recrutant durant l'été Loris Karius et Claudio Bravo, Liverpool et Manchester City ont respecté la volonté de leur manager respectif. Mais ni l'Allemand ni le Chilien n'ont donné satisfaction durant la première moitié de saison. Résultat, l'ombre de Joe Hart plane au-dessus des deux clubs, qui s'affrontent pour le compte de la 19e journée.

Loris Karius (Liverpool) et Claudio Bravo (Manchester City).

Crédit: AFP

C'est une comparaison dont Jürgen Klopp et Pep Guardiola se seraient à coup sûr passés. Mais il faut bien reconnaître que si le début de saison de Liverpool et de Manchester City s'est avéré remarquable à bien des égards, il a aussi mis en évidence une carence à un poste bien précis. Celui de gardien. Or, il se trouve que les deux managers avaient décidé cet été de changer de portier en faisant des paris assez similaires.
L'ancien entraîneur du Borussia Dortmund avait ainsi choisi de transférer d'Allemagne, et plus précisément de Mayence, l'un de ses précédents clubs, Loris Karius. Âgé de seulement 23 ans, ce dernier devait apporter sa capacité à relancer au pied et concurrencer par la même occasion un Simon Mignolet fragilisé par son inconstance et ses faiblesses techniques.
Son confrère catalan avait lui opté pour Claudio Bravo, qui officiait alors pour son ancienne maison, Barcelone. Le but avoué était là aussi de profiter de l'aisance du Chilien avec ses pieds. Une qualité qui faisait défaut à Joe Hart, qui a donc filé au Torino dans les dernières heures du mercato.

Karius - Mignolet, la concurrence inattendue

De manière logique, Jürgen Klopp a débuté la saison en plaçant Simon Mignolet dans la peau d'un titulaire. La faute dans un premier temps à une fracture de la main subie par Loris Karius fin juillet. Mais le technicien allemand a ensuite choisi de faire durer quelques semaines la situation. Une manière habile de laisser le gardien expérimenté sous le feu des projecteurs tout en ménageant le nouvel arrivant, peu habitué à la pression entourant un club de la stature de Liverpool.
Mais à la sixième journée de Premier League, le Belge a cédé sa place à son jeune rival. Après des débuts assez rassurants, le protégé de Klopp a brutalement sombré lors d'une terrible défaite à Bournemouth (3-4) le 4 décembre dernier. Considéré comme responsable sur trois des quatre buts encaissés, Karius s'est vu imputer directement la deuxième défaite de la saison des Reds.
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Loris Karius et Emre Can contre Bournemouth.

Crédit: Imago

Ferme ta bouche et fais ton boulot
Dans la foulée, le gardien de Liverpool a eu le malheur d'enchaîner avec une performance presque aussi discutable contre West Ham (2-2), qui n'a fait que renforcer les critiques. Notamment celles formulées sur Sky Sports par les frères Neville. En direct dans l'émission phare "Match of the Day", l'aîné, Phil, avait ainsi invité Loris Karius à "fermer sa bouche" et à "faire son boulot". Il faut dire que le gardien allemand avait répondu un peu plus tôt dans le Daily Mail à des commentaires de Gary, affirmant n'avoir que faire de ces derniers.
Piqué par les remarques des deux anciens de Manchester United, Jürgen Klopp avait lui pris soin de défendre son portier en conférence de presse. "Les experts sont d'anciens joueurs et une grande partie d'entre eux ont à l'évidence oublié comment on se sent lorsque l'on est critiqué. […] Celui qui a été manager (Gary, NDLR), il doit savoir que le fait de recevoir trop de critiques n'aide pas, mais je suppose qu'il n'est pas intéressé par l'idée d'aider un joueur de Liverpool", avait-il lancé.
Pour autant, assez paradoxalement, au lendemain du match contre les Hammers, le manager des Reds a de nouveau titularisé Simon Mignolet, qui lui a donné satisfaction en sortant des matches convaincants face à Middlesbrough (3-0) et Everton (1-0)… avant de se montrer défaillant lors du duel contre Stoke pourtant aisément remporté (4-1). Ce qui place pour le moment les deux gardiens - et leur manager - dans une situation pour le moins inconfortable.

Bravo ou le (non-)sens du timing

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Claudio Bravo n'a pas, lui non plus, gagné le cœur de son public à l'issue de la première moitié de saison. Le portier chilien s'est plus fait remarquer par ses erreurs que par ses exploits. Et il a en prime choisi les pires matches pour les commettre. Les deux plus mémorables restent certainement cette sortie aérienne ratée contre Manchester United, qui a coûté aux siens la réduction de l'écart signée Zlatan Ibrahimovic (mais pas la victoire, 2-1), et l'expulsion lors de la rencontre de Ligue des champions à Barcelone (0-4) après une relance totalement manquée.
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Claudio Bravo, le gardien de Manchester City, a été expulsé face au Barça.

Crédit: AFP

"Le problème, c'est que sur 300 passes, la moindre erreur…, expliquait-il au Guardian le 9 décembre dernier. J'ai eu de la malchance sur un match, celui contre Barcelone, contre qui j'ai été expulsé. Mais c'est un risque que tu dois prendre. Les critiques existeront toujours mais je n'ai aucun problème avec ça. En fait, j'accepte les critiques parce que je pense qu'elles m'aident à être meilleur et plus fort. Et je me souviens difficilement des compliments."
Comme souvent dans ces cas-là, la presse britannique s'est penchée sur la vie du gardien et en a conclu qu'il n'arrivait pas à s'acclimater à l'Angleterre. Ce qu'a nié par la suite Pep Guardiola. Le manager de Manchester City n'a d'ailleurs jamais cessé de faire confiance à son gardien numéro un, qui a disputé 15 matches de Premier League et quatre de Ligue des champions depuis son arrivée outre-Manche contre 16 millions d'euros.

Hart, au centre de toutes les attentions

Si Claudio Bravo n'a pas encore fait son trou à Manchester City, c'est aussi parce que les supporters ont bien du mal à oublier Joe Hart, que Pep Guardiola a contraint à l'exil en Italie durant le mercato estival. Il faut dire que l'international anglais de 29 ans a été titulaire chez les Skyblues durant six saisons, de 2010 à 2016, participant aux deux derniers titres du club en Premier League (2012, 2014).
Cet attachement porte évidemment préjudice au portier chilien, qui a régulièrement expliqué accepter les comparaisons, même si elles lui étaient parfois défavorables. De son côté, l'actuel joueur du Torino, à qui il a été prêté un an, a déclaré à Sky Sports fin novembre qu'"[il] ne pense pas que City se mettra en travers du chemin d'un club qui [le] voudrait vraiment", et qu'il serait très probablement "laissé libre", laissant la porte ouverte à un départ.
Du coup, les rumeurs ne cessent d'enfler autour de l'avenir de l'Anglais. Jamie Carragher, ancienne star de Liverpool, le verrait d'ailleurs bien rejoindre Anfield, comme il l'a déclaré sur Sky Sports mardi soir : "Si quelqu'un me disait, la 'fenêtre' est ouverte, tu peux prendre Joe Hart, je le ferais. Si j'étais Jürgen Klopp, je le ferais." Mais il ne l'est pas. Et cette histoire de gardiens semble loin de toucher à sa fin.
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Joe Hart sous le maillot du torino.

Crédit: AFP

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