L’antisèche : Décevant mais tout sauf inquiétant

Si les Bleus ne repartent de Borisov qu'avec un petit point dans leur besace, ils le doivent à un manque d'efficacité criant. Mais aussi, il faut bien le dire, à quarante-cinq premières minutes insipides. Mardi, Didier Deschamps avait remis sur pied son système de l'Euro, un 4-2-3-1 mutant en 4-4-2 aussi souvent que nécessaire. Mais, à vrai dire, on ne l'a pas reconnu au cours d'un acte initial très poussif durant lequel le mur biélorusse a contenu - sans mal - les Bleus. Au retour des vestiaires, les vice-champions d’Europe ont enfin mis de la vie dans leur jeu. Sans le réalisme qui aurait illuminé leur soirée. Les entrées de Payet, Dembelé puis Gameiro n'y ont rien changé.

Ça devient une habitude mais Laurent Koscielny a encore une fois régné en maître dans les duels. A ses côtés, Raphaël Varane a affiché sa sérénité. Pour le reste, les Bleus n'ont pas affiché la constance nécessaire pour venir à bout des Biélorusses. A l'image du duo Griezmann-Giroud complètement éteint avant la pause avant de reprendre des couleurs autour de l'heure de jeu. A court de compétition, Moussa Sissoko ne fut que l'ombre du dynamiteur de juillet dernier alors que Paul Pogba n'a pas l'influence qu'exige son talent. A ses côtés, Kanté a continué de jouer les pompiers de service avec brio.

68e minute : Sissoko déboule enfin sur son côté droit. Il trouve Griezmann, seul face à Gorbunov. L'attaquant de l'Atlético n'a qu'à piquer sa balle pour lancer au mieux cette campagne de qualification. Mais le portier biélorusse surgit à merveille. Le ballon de Griezmann est mal maîtrisé et les Bleus ne se sortiront pas du bourbier.

La France a vendangé un petit paquet d'occasions, mardi à Borisov. Les Bleus ont tiré 24 fois au but sans marquer. Lors de la précédente décennie, ça ne leur était arrivé qu'une fois. Face à l'Ecosse en 2007 (0-1).

Evidemment, ce n'est pas l'entame rêvée. Parce que laisser filer deux points en Biélorussie - ce qui était déjà arrivé aux Bleus en 2011 -, ça ressemble à tout sauf une performance de haut vol. Les Bleus ont joué sur le mauvais tempo en première période avant d'accélérer sans trouver la faille au retour des vestiaires. A l'arrivée, un 0-0 qui aurait pu se transformer en un bon vieux 1-0 des familles si les attaquants tricolores avaient fait preuve de plus de réalisme. Ce qui finira bien par arriver.

Pour être tout à fait franc, on se doutait qu'on ne sauterait pas au plafond à l'issue de cette première sortie officielle des Bleus sur la route de la Russie. Mais on ne va pas non plus mettre les Français au trente-sixième dessous après ce nul au goût de gâchis. D'ici la Coupe du monde 2018, les Tricolores perdront d'autres plumes en route parce que, compte tenu de la constitution de ce groupe A, personne ne les imaginait sérieusement réussir un grand chelem. Maintenant, les Bleus n'ont qu'une chose à faire : capitaliser sur leur seconde période et, dès le 7 octobre prochain, battre les Bulgares au Stade de France. Un tout autre résultat, cette fois, serait inquiétant. Vraiment.