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Quotas : les enquêtes

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ParEurosport

Mis à jour 10/05/2011 à 20:48 GMT+2

Même si des sanctions individuelles ne sont pas à exclure, l'affaire des quotas a été dégonflée par les deux enquêtes, du ministère et de la FFF, dont les conclusions ont été formulées mardi. Nous avons isolé les dix passages-clef des éléments rendus publics dans la journée.

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1. IL N'Y AURA PAS DE SUITE PENALE
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FOOTBALL 2011 Chantal Jouanno

Crédit: AFP

Chantal Jouanno : "Pour alerter la justice, il faut y avoir des éléments matériels. Dans l'enregistrement, c'est la plus grande confusion. La justice dit : 'ce sont des propos confus et, même s'ils n'étaient pas prescrits, il serait difficile de pouvoir constituer un début de discrimination.' (...) Il n'y avait aucune atteinte à la loi sur les discriminations. Le ministère de la Justice a confirmé. Nous n'avons aucun élément pour transmettre au procureur."
-> Rappelons que l'éventuelle responsabilité pénale des acteurs de la réunion du 8 novembre 2010 était le critère déterminant de l'enquête du ministère des Sports. Aucun protagoniste ne sera inquiété par la justice, les propos prononcés étant par ailleurs prescrits. Quand ils ont été tenus dans une réunion privée, les propos pénalement répréhensibles ne peuvent donner lieu à une procédure que pendant trois mois.
2. BLANC PRIS AU PIEGE
Chantal Jouanno : "Laurent Blanc assistait pour la toute première fois à ce type de réunion. Il n'en était pas l'organisateur ni le pilote. Il découvrait le débat sur les quotas. Il n'avait aucun avis arrêté à la différence d'autres participants à la réunion qui étaient préparés à ce débat."

Chantal Jouanno : "Le mot 'quotas' a été prononcé dans la réunion. Mais pas de manière 'On va mettre des quotas'... Quand on voit la confusion de la discussion... A-t-il compris que l'on parlait des binationaux ? Il la découvrait totalement. C'était la première fois qu'il participait. Je doute qu'il y retourne..."

Patrick Braouezec : (A la question : 'Blanc a-t-il fauté?') "Oui... De s'être laissé embringuer comme cela. Il est dans une situation de colère envers lui. Il ne concevait pas qu'il ait pu tenir les propos qu'il avait tenus. Il est en colère contre lui-même."
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Laurent Blanc

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Laurent Blanc dépassé par une réunion à laquelle il ne devait pas se trouver, participant à un débat qui n'était pas le sien : cette vision a été décrite par les deux commissions d'enquête. Elles épargnent le sélectionneur dans ce dossier, sauf improbable décision contraire du conseil fédéral, jeudi. L'intéressé communiquera vendredi au journal de 20 heures de TF1.
3. AMALGAMES, MALADRESSES, ERREURS, APPROXIMATIONS...
Chantal Jouanno : "Les moyens pour limiter le nombre de joueurs binationaux ont été débattus le 8 novembre dernier. (...) Le sujet a été abordé de manière maladroite et déplacée (...) à la limite de la dérive raciste. Ces joueurs, s'ils ont des ascendants étrangers, peuvent choisir leur autre pays. Le problème est réel mais la solution envisagée est illégale. C'est impensable."
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2010 - FOOTBALL - ESPOIRS - MOMBAERTS

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Patrick Braouezec : "Il y a eu une réflexion floue et une absence de consensus au sein de la DTN. Seules deux personnes, sur 16 ou 17, se sont exprimées en faveur des quotas. Une troisième s'est insurgée."
-> La ministre, quasiment en ouverture de la conférence de presse, a dressé ce tableau de la situation relevée par Mediapart le 8 novembre. La commission d'enquête mandatée par la fédération a confirmé la thèse d'un dialogue à bâtons rompus, sans la moindre dimension stratégique. L'image donnée des entraîneurs nationaux et de leur culture du management n'en ressort pas grandie, mais c'est la réalité dépeinte.
4. UN DTN EN DIFFICULTÉ
Chantal Jouanno : "Les paroles prononcées par le DTN sont regrettables, d'autant plus qu'il se devait de conduire les débats avec exemplarité. Il appartient au Conseil Fédéral de décider de la poursuite de sa mission ou non."
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FFF technical director Francois Blaquart

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Patrick Braouzec : "A cette époque, M.Blaquart était DTN intérimaire. Sa position était de faire parler les gens sans être en position d'autorité. Quand on lit la retranscription, il apparait un manque de leadership qui aurait cadré les débats."
-> François Blaquart, suspendu à titre conservatoire jusqu'à ce que la FFF statue sur son cas, reste en difficulté. Si les deux commissions ne font aucune recommandation sur son avenir, elles décrivent un technicien quelque peu dépassé par les événements.
5. RIEN N'A CHANGÉ DANS LA DETECTION DES JEUNES TALENTS
Chantal Jouanno : "La consigne de la DTN pour les centres n'a pas changé. La DTN n'a pas demandé de changer. Nulle part, nous n'avons trouvé de témoignage qui voudrait changer le mode de recrutement."
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FOOTBALL France Clairefontaine

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Patrick Braouezec : Gérard Prêcheur, le patron de l'INF Clairefontaine, "nous a dit avoir été abordé par le DTN sur la question et en avoir débattu. Nous avons pu vérifier que la question avait été évoquée auprès de lui, qu'il l'a balayée très vite. Il n'y a eu aucune insistance de la part de la DTN."
-> Les deux commissions d'enquête ont cherché à déterminer si, même en l'absence de projet sportif précis, voire contraignant pour les clubs, une "nouvelle règle" avait pu s'appliquer à l'INF ou dans les centres de formation. Elles ont établi que non. Les critères de détection n'ont pas changé et la technique est toujours en première ligne.
6. POURQUOI M. BELKACEMI A ENREGISTRÉ LA REUNION...
Patrick Braouezec : "Au lendemain de Knysna, il y aurait eu une altercation verbale entre monsieur Belkacemi et d'autres membres de la FFF. D'où cette idée d'enregistrer une réunion. (Au séminaire de Ouistreham qui avait suivi le Mondial 2010), certains ne se sont pas fixés sur des aspects techniques ou physiques mais sur la couleur de peau et la religion."
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Belkacemi

Crédit: Other Agency

7. ... ET POURQUOI LA FFF N'A RIEN FAIT DE CET ENREGISTREMENT
Patrick Braouezec : "André Prévosto, à l'époque, était en conflit ouvert avec monsieur Lambert. Ceci l'a peut-être amené à ne pas donner cette cassette à son supérieur hiérarchique... monsieur Lambert."
-> Les commissions d'enquête n'ont pas remis en cause la thèse de Fernand Duchaussoy, selon laquelle il n'était pas au courant du contenu de la réunion du 8 novembre. Et ont confirmé toutes les informations de la presse parisienne sur l'origine de la bande.
8. LE FOOT, VECTEUR D'INTEGRATION
Chantal Jouanno : "Le titre de Mediapart était injuste, le football est l'un des sports qui fait le plus pour l'intégration et la diversité."
Chantal Jouanno : "Ce Power point a été officiellement évoqué au conseil fédéral. Cette photo n'est qu'une réalité. C'est plutôt une illustration du rôle de l'intégration par le foot. Cette photographie, il faut avoir l'esprit tordu pour dire que c'est une preuve."
-> Les deux commissions d'enquête ont relevé ce paradoxe, qui a échappé au plus grand nombre pendant que l'affaire s'emballait : le football reste le secteur de la vie nationale probablement le plus ouvert à la diversité. Pour la ministre, la 'fameuse' photo projetée par François Blaquart lors d'une réunion à la DTN ne dit rien d'autre que ça.
9. LA SOURCE DE MEDIAPART PROTEGEE
Patrick Braouezec : "On n'est pas des policiers. On n'a pas fait prêter serment. (…) Point barre. Notre travail n'était pas celui-là."
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Patrick Braouzec, 2011

Crédit: AFP

Laurent Davenas : "La protection des sources du journaliste est essentielle au bon fonctionnement d'une démocratie."
-> La réunion du 8 novembre 2010 a été enregistrée par Mohamed Belkacemi, mais l'identité de la personne qui a confié les bandes à Mediapart n'est pas connue. Ce n'était pas l'objet des enquêtes et il n'est par ailleurs pas nécessaire de le savoir.
10. LA NORME DE LA FIFA RESTE UN VRAI SUJET...
Patrick Braouezec : "Si un jeune Français refuse une sélection, il faut en tirer les conclusions. Est-ce bien ou mal ? Ce n'est pas à moi d'en juger. Je peux le regretter en tant que citoyen. Il a cette liberté là. Cette binationalité sportive est artificielle. La FIFA a permis d'aller chercher jusqu'à leurs grands-pères, grands-mères..."
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Cheikh M’Bengue

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-> Avec cette position assez nette, Patrick Braouzec a souligné combien le sujet abordé par la DTN était sensible. Mais ce faisant, il a aussi démontré que la loi modifiée par la FIFA elle était incontournable. Mardi, Cheikh M'Bengué, grand espoir du Toulouse FC et de l'équipe de France Espoirs, a choisi de jouer pour le Sénégal.
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