Anelka, Bojan, Gargano... Les 10 flops de la Serie A

Pour le moment, le marché des transferts est calme en Italie. De l'autre côté des Alpes, on a appris ces derniers mois à bien réfléchir avant de recruter des joueurs car l'âge d'or est terminé. S'il y a dix ans, les dirigeants de Milan, de l'Inter ou de la Roma pouvaient lâcher 15millions d'euros sur un joueur prometteur sans grandes références, aujourd'hui, on assiste à une rationalisation du marché des transferts. La chasse au gaspillage est lancée, l'application du fair-play financier est dans toutes les têtes, les masses salariales doivent être encadrées et les dépenses contrôlées. Cela fait partie de ce que j'appelle le réapprentissage des bonnes règles de gestion par les clubs italiens, ayant longtemps vécu au-dessus de leurs moyens.

Comme à chaque fois qu'il faut se serrer la ceinture, les clubs éliminent les dépenses superflues. S'il y a encore un ou deux ans, certains clubs n'hésitaient pas à mettre de l'argent sur la table pour tenter de relancer un ex-espoir ou un joueur en fin de carrière, aujourd'hui, les choses ont changé et les clubs sont contraints d'abandonner les pistes dont le rapport prix/risque est trop élevé. Même pour de potentiels champions et des joueurs ayant déjà montré de très belles choses en Série A, ou pour le club le plus riche d'Italie, la Juve, la prise de risque est minime. Ainsi, le club turinois n'est pas prêt à dépenser 30M€ pour Steven Jovetic. En soit, et même s'il est toujours difficile d'évaluer le prix des joueurs, le montant réclamé par la Fiorentina peut paraître légitime, mais comme le Monténégrin a la fâcheuse habitude de rater chaque année 2-3 mois de compétition sur blessure, la Juve ne souhaite pas prendre un risque aussi important. Un risque sportif (perdre son leader d'attaque à des moments clés peut être dramatique) mais surtout financier que les clubs ne peuvent plus se permettre aujourd'hui.

Plus que jamais, et alors que c'était un système de transfert réservé aux clubs moyens ou pour des futurs espoirs envoyés dans des petits clubs pour gagner du temps de jeu, les gros clubs ont recours au système de copropriétés. La Juve a recruté Asamoah et Isla la saison passée, l'Inter s'est offert ainsi Handanovic la saison passée, la Lazio, Candreva, et Milan devrait finaliser l'arrivée de Poli de la même manière dans les prochains jours. Le but de ce système ? Minimiser les risques et parfois échelonner le paiement sur plusieurs sessions de mercato.

La minimisation des risques, voilà qui explique entre autres le calme du marché transalpin des transferts. Entre difficultés économiques pour certains et apprentissage des erreurs passées pour d'autres, les clubs sont aujourd'hui en position d'attente. Sur ces deux dernières saisons, certains clubs ont accumulé les flops (Inter, Roma pour les plus gros) et ne veulent pas rééditer cette peu envieuse performance. Des flops, il s'en ramasse d'ailleurs chaque année à la pelle. Petit zoom sur un top 10 élargi des joueurs qui n'ont pas "performé" la saison passée et qui ont participé à la prise de position d'attente cette année des clubs italiens.

De Zidane, Deschamps, Candela et Djorkaeff à Samassa, Ciani, Traoré et Ederson, le constat est assez terrible pour la filière made in Ligue 1. Les derniers éléments ayant franchi les Alpes, M'Baye Niang mis à part (sachant que Belfodil avait déjà été prêté à Bologne), n'ont pas vraiment brillé. Samassa et Traoré ont passé l'année sur le banc, Ederson à l'infirmerie et Michaël Ciani n'a pas répondu aux attentes d'un public qui s'était arrêté à ses performances lors de la saison 2009-2010.

2 – La filière brésilienne de l'Udinese
Sur les trois recrues brésiliennes de l'Udinese, une seule a réalisé une bonne saison. Et quelle saison ! Allan a surpris tout le monde par son volume de jeu et son activité au milieu de terrain. Les deux autres ont été plus discrets : Willians est déjà reparti au Brésil et Maicosuel s'est distingué avec une panenka ratée synonyme d'élimination lors des barrages d'accession à la Ligue des Champions 2012-2013. Mais cela n'a pas découragé l'Udinese puisque le jeune espoir Jadson (Botafogo) a signé cet été.

Tous deux recrutés pour dépanner, Nicklas Bendtner, arrivé l'été dernier en prêt, et Nicolas Anelka, arrivé en janvier pour un contrat de six mois, n'ont pas servi à grand chose. Une quinzaine d'apparitions à eux deux, pas de but et un Danois définitivement meilleur dans le monde de la nuit que sur une pelouse de football.

La Roma avait décidé de chambouler son côté gauche en juillet dernier. Le latéral brésilien Dodo et l'international italien Balzaretti ont été recrutés mais ont tous les deux échoué. Le premier a joué souvent un peu blessé et s'est traîné une caravane toute la saison. Pour le second, c'est plus grave. A-t-il vraiment le niveau pour évoluer à la Roma ? Pas sûr.

Michel Audiard a bien résumé la saison de Bojan : elle n'a pas été simple. Après un premier échec à la Roma (malgré sept buts), Bojan Krkic s'est aussi loupé à l'AC Milan. Jamais dans le rythme, peu décisif, souvent timide et effacé, l'Espagnol n'a pas la force de caractère pour s'imposer en Italie. Il a rejoint l'Ajax ces dernières heures.

Déjà moins fringant lors de sa dernière saison à Naples, le milieu uruguayen a confirmé être sur une pente descendante. Avec l'Inter, Gargano a été très loin de ses meilleures performances sous le maillot napolitain, quand il harcelait le porteur du ballon, lui mordait les mollets et déclenchait de lourdes frappes lointaines. Constamment dépassé la saison passée, jamais dans le bon tempo, pas au niveau physiquement, Gargano a déçu et n'a pas transformé son prêt en achat définitif.

Né à Florence, Emiliano Viviano est tifoso de la Fiorentina depuis son plus jeune âge. La saison passée, son rêve se réalise, lui qui est passé par le centre de formation de la Viola : il signe dans le club toscan, en prêt avec option d'achat. Malheureusement pour lui, son amour de la Fio lui met une pression folle et il rate sa saison, au point de perdre un temps son poste au profit du jeune Neto. Retour à la case départ pour lui : Palerme. En espérant signer à la Roma dans les prochains jours, ou à défaut, à l'Udinese.

Annoncé comme la future star de l'Argentine, et recruté à prix d'or (11M€), le jeune attaquant Paulo Dybala a sombré avec le reste de l'équipe de Palerme. Auteur de trois petits buts en 27 apparitions, l'Argentin n'a certes pas répondu aux attentes, mais il n'a pas non plus été aidé par ses coéquipiers avec des phases offensives d'une pauvreté infinie. Le voilà désormais en Série B…

Alvaro Pereira ou la preuve que tout ce qui vient de Porto n'est pas bon*. Pas décisif offensivement, décisif défensivement pour ses adversaires, l'arrière gauche uruguayen a vécu un véritable calvaire toute la saison, au point de devenir l'un des joueurs les plus contestés par les tifosi Nerazzurri.

Il s'était fait remarquer par son intelligence lors des Jeux Olympiques 2012 où il avait comparé les Coréens à des trisomiques et avait fini par être exclu de la compétition. Revenu de son prêt à Novara, le latéral suisse a été l'un des grands artisans de la mauvaise tenue de la défense de Palerme la saison passée. Véritable passoire avec un niveau technique très limite, le Suisse a trimballé sa médiocrité sur tous les terrains italiens.