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De Naples à Palerme, on y voit plus clair !

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 09/05/2013 à 13:25 GMT+2

Naples qui fonce en Ligue des champions, Palerme qui file droit en Serie B et Flamini qui régale : cette 36e journée de Serie A n'aura pas servi à rien !

Edinson Cavani (Reuters)

Crédit: Reuters

Cette 36e journée de Serie A programmée en milieu de semaine a permis d'éclaircir un peu plus la situation concernant les places européennes et la zone de relégation. C'est d'ailleurs par cette dernière que le débriefing de la journée commence avec un Palerme au plus mal. Le club sicilien n'a plus son destin entre les mains avec quatre points de retard à deux journées de la fin du championnat. Il a en plus le désavantage du calendrier avec un déplacement à Florence ce week-end contre une Viola qui pourra officialiser sa quatrième place, et peut-être même rêver de la troisième selon le résultat du Milan. De son côté, le Genoa se rendra à Parme, qui vit un dernier tiers de championnat compliqué, et à Bologne, totalement démobilisé après son maintien acquis facilement et qui vient de prendre neuf buts en deux rencontres.
Palerme doit dans le mur
Cette relégation probable de Palerme serait une bonne nouvelle. Non pas que j'aime observer le malheur des autres, non, mais disons qu'elle punirait une politique sportive catastrophique de Maurizio Zamparini depuis des années. Il est d'ailleurs intéressant de voir que le cas du président palermitain est toujours traité avec légèreté par les médias italiens, trop contents d'avoir des interviews où la gouaille du président-entrepreneur est synonyme de bons moments. C'est un peu la situation complaisante en France avec Louis Nicollin, que toute la presse s'arrache pour un "bon" mot.
Zamparini voit son club comme son jouet et est en train de le casser. Les nombreux changements d'entraîneur font rire tout le monde mais cette gestion catastrophique est en train de mener ce club à sa perte, avec des tifosi passionnés à deux doigts de se retrouver dans l'antichambre du foot italien. Mauvaise gestion des entraîneurs, recrutement raté, imbroglio avec la signature de Pietro Lo Monaco finalement parti au bout de quelques semaines, cette saison 2012-2013 de Palerme est l'exemple même de ce qu'il ne faut pas faire dans le foot. Le résultat est finalement logique, et pour ma part, je pense même que c'est une excellente nouvelle de voir que cette gestion mène à des résultats désastreux, histoire de montrer à tout le monde que le temps du foot à papa est également terminé en Italie.
Naples redevient grand
Oubliées les années de galère en Serie B, envolée la faillite du club, aujourd'hui, Naples redevient grand. Sa deuxième place lors de cette saison prouve le bon travail du club à tous les niveaux : équipes de jeunes, recrutement, gestion économique et sportive à travers le staff technique emmené par Walter Mazzarri. Il faut quand même se rendre compte que cette équipe de Naples compte 17 points de plus que la saison passée, plus forte progression cette année en Serie A. Après sa troisième place il y a deux ans, sa cinquième place la saison passée (la Ligue des champions aura coûté de nombreux points), Naples confirme sa progression. Dans le sillage d'un Cavani hors norme, auteur de 76 buts en championnat en trois saisons (avec encore deux matchs à jouer), le club napolitain s'est offert une qualification directe en Ligue des Champions, au nez et à la barbe des clubs milanais, romains et de la Fiorentina. Excusez du peu !
Hier à Bologne, Naples a d'abord toussé en première période avant d'enclencher la seconde en deuxième période. Les Toscans n'ont rien vu du match (comme à Rome dimanche dernier) et Cavani a encore régalé avec une performance de haut niveau. Très technique, cette équipe de Naples est aussi très forte physiquement, dans les duels mais surtout dans la répétition des efforts avec des joueurs increvables (Zuniga, Maggio, Behrami, Insigne, Cavani) qui finissent par prendre le dessus sur leurs adversaires.
Torino-Genoa, la parodie de football
Je disais sur Twitter mardi que la rencontre Torino-Genoa sentait bon le match nul. Pas besoin d'être devin, une simple lecture du classement de Serie A et un peu de mémoire suffisaient. En effet, il n'est pas rare, en fin de saison, de tomber sur des rencontres où les deux adversaires "ne veulent pas se faire de mal" comme on le dit en Italie. Ainsi, quand deux clubs sont en danger ou luttent pour le même objectif, un point vaut mieux que zéro. L'un pourrait en avoir trois en prenant des risques mais pourrait aussi repartir sans rien. Alors, l'assurance d'avoir un point prend le pas sur le reste. En avril 2007 par exemple, un derby de Rome s'était soldé par un triste 0-0 avec aucune prise de risque, et les deux équipes avaient quitté le stade sous les sifflets. C'est ce qui s'est passé à Turin hier, d'autant que Palerme perdait contre l'Udinese, dans leur lutte contre la relégation.
Les joueurs du Torino et du Genoa ont passé 90 minutes à se faire des passes en défense, tentant à l'occasion une passe en profondeur pour que l'accord verbal "ne se voit pas trop". Une parodie du football honteuse, saluée par une pluie de sifflets à la mi-temps et à la fin du match. En zone mixte, après la rencontre, c'était le bal des hypocrites à base de "on n'a pas joué le match nul, mais parfois, il faut savoir ne viser qu'un point". Les deux entraîneurs ont expliqué qu'il n'y avait rien à analyser et ils ont bien raison. Si ce n'est qu'ils sont en partie responsables de cette mascarade et qu'il faut leur souhaiter une prochaine saison dans le trio descendant en Serie B.
Une prolongation pour Flamini ?
Prolongé au dernier moment pour une saison de plus l'été dernier, avec forte baisse de ses émoluments, Mathieu Flamini est en passe de décrocher une nouvelle prolongation de contrat "last minute" grâce à des performances étincelantes ces dernières semaines.
Blessé une partie de la saison, Flamini a su convaincre Allegri d'en faire un titulaire en cette fin de saison grâce à sa motivation et ses prestations à l'entraînement. Et le milieu français le lui rend bien avec d'excellentes performances, ponctuées par quatre buts lors des cinq dernières rencontres. Des réalisations souvent décisives, comme ce but contre Naples et cet autre à Florence, deux concurrents directs pour les places européennes. Les performances de Flamini, utilisé comme milieu relayeur, s'expliquent par une forme physique optimale retrouvée qui lui permet d'avaler les kilomètres sans broncher. Il propose toujours un coup de main en attaque et couvre les éventuelles montées des autres milieux. Un milieu complet avec en plus un caractère qu'apprécient dirigeants, coéquipiers et staff technique : Flamini ne lâche rien, et c'est un peu ce qui manquait à l'AC Milan du début de saison, avec beaucoup de résignation. Voilà comment le milieu français est en train de convaincre ses dirigeants de lui proposer un nouveau contrat.
Johann CROCHET : Créateur de footballtagcloud.com, pigiste, Johann Crochet a l'habitude de dire qu'une bonne journée commence par une revue de presse italienne et qu'une bonne année se mesure au nombre de matches de Serie A vus dans les stades. Par goût, il suit aussi le foot néerlandais et les championnats scandinaves.
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