Pourquoi Morata est si demandé (et si cher)

Où va aller Alvaro Morata ? C'est l'une des grandes questions de ce marché des transferts estival. L'attaquant espagnol voit son nom cité un peu partout en Europe. Il serait ainsi sur les tablettes du Real Madrid, d'Arsenal, de Chelsea ou encore du PSG. Rien que cela. Et le montant de son transfert donne le tournis. Le Real peut réaliser une "bonne affaire " grâce à sa clause de rachat estimée dans les 30 millions d'euros. Mais sinon, la Juventus pourrait récupérer entre 50 et 60 millions d'euros.

Hors de prix ? C'est un peu ce que l'on se dit au premier abord. On parle d'un attaquant qui n'est pas un titulaire indiscutable dans son club, où il subit la concurrence de Paulo Dybala et Mario Mandzukic. Et d’un "buteur" qui n'a jamais marqué plus de huit buts sur une saison en championnat. Oui mais voilà, il y a des raisons pour expliquer cette situation.

Puissant, rapide et technique, Alvaro Morata (1,89 m, 85 kg) possède toutes les qualités de l'avant-centre moderne. Très mobile, précieux dans son travail dos au but, le véloce attaquant passé par la Castilla sait se montrer utile dans les équipes qui aiment avoir le ballon. Et il n'est pas maladroit devant le but adverse.

Après avoir joué au Real Madrid et deux saisons à la Juventus, Alvaro Morata sait aussi déjà comment gérer la pression dans les rangs d'une grosse cylindrée européenne. A 23 ans, il compte ainsi deux finales de la Ligue des champions, une remportée avec le Real contre l'Atletico en 2014 (4-1 a.p.), une perdue avec la Juve contre le Barça en 2015 (3-1), malgré un but inscrit. Ce n'est pas anodin. Les grands clubs savent qu'il ne va pas disparaitre sous la pression.

On ne va pas se mentir : ses statistiques ne font pas rêver. Auteur de sept buts en Serie A cette saison (34 matches), deux en Ligue des champions et trois en Coupe d'Italie, Alvaro Morata n'affole pas les statistiques. Ses chiffres n'ont, qui plus est, pas progressé cette saison, comme on pouvait s'y attendre et il a encore dû se contenter d'un rôle de joker avec les Bianconeri. Mais il ne faut pas s'arrêter à ça.

Le Madrilène a démontré sa capacité à frapper en tant que remplaçant. Surtout, il affiche une aptitude à élever son niveau de jeu dans les grands rendez-vous. Déjà décisif lors des matches couperets de C1 la saison passée (deux buts face à Dortmund en 8es et deux autres contre le Real en demies), il a délivré deux passes décisives contre le Bayern Munich en demi-finale cette année. En clair : quand l'air se raréfie, Morata ne se laisse pas asphyxier. Le genre de détail qui plait aux géants.

Les vrais 9 ne courent pas les rues. Si Gonzalo Huguain est évoqué comme possible partant de Naples cet été, les avants-centres de haut-niveau sont rares à être vraiment sur le marché. Forcément, ceux qui sont susceptibles de bouger voient leur prix monter en flèche. Et la bulle générée par les droits TV qui ont explosé en Premier League ne fait qu'accélérer cette tendance. Comme pour Michy Batshuayi, Alexandre Lacazette ou Higuain, le prix de Morata, retenu avec l'Espagne pour disputer l'Euro 2016, monte plus haut que l’on pouvait s’y attendre. Un peu trop si on atteint 60 millions d'euros. Sinon, cela s'explique.