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Simeone, de père en fils...

Alexandre Juillard

Publié 12/02/2015 à 15:33 GMT+1

Giovanni Simeone, 19 ans, commence tout doucement à se faire un prénom en Argentine. Le Cholito (le petit Cholo) est un goleador compulsif qui vient de terminer la Copa America des -20 ans avec 9 buts. Un record.

Giovanni Simeone (Argentina) buteur contre le Paraguay en -20 à Montevideo, le 4 février 2015

Crédit: AFP

Son nom est à la mode en Argentine. Et ça fait presque 30 ans que ça dure. La faute à un paternel qui marqué l'histoire du ballon rond sur les terrains (2 Copa America, 106 sélections) et qui gagne tout (ou presque) depuis qu'il a troqué ses crampons et son short pour un élégant costume noir d'entraîneur. Pas facile donc de grandir et de se faire un prénom à l'ombre d'un tel monument. Et encore dans un pays comme l'Argentine où le football est aussi important que de boire du maté (le thé argentin) à longueur de journée.
Mais il ne renie pas sa famille. Loin de là. Et peu lui importe si son surnom est un diminutif de celui de Diego : le cholito. Car il est le digne fils de son père : "Porter ce nom, ce n'est pas un poids mais plutôt un défi, vient-il de déclarer au quotidien Clarin. Je suis fier de mon père, de sa carrière de joueur et d'entraîneur. C'est un exemple à suivre et d'ailleurs il me donne beaucoup de conseils. Il m'a transmis le goût de la compétition et la passion pour le football. D'ailleurs je pense que je suis aussi fou de ballon rond que lui, on parle tout le temps de football ensemble. Le seul problème c'est qu'il vit en Espagne, qu'il est très pris par son travail et que moi, je vis en Argentine et j'essaie de me faire une place dans ce milieu. On ne se voit pas beaucoup mais on se parle tout le temps, c'est comme s'il était avec moi."

"Tu ne peux pas te contenter de ça"

Giovanni est un fan inconditionnel de l'Atletico Madrid. D'ailleurs, sur son compte Twitter, il n'arrête pas de vibrer sur les exploits des protégés de son père. Mais depuis quelques semaines pourtant, le "cholito" est devenu "Gio" comme si petit à petit, il réussissait à se faire un prénom. Car à 19 ans, cet attaquant d'1m80, obnubilé par le but, vient de frapper un grand coup. Ou plutôt neuf coups de semonce. En effet, grâce à ses 9 buts, l'Argentine est devenue championne du continent en -20 ans. Un titre qui échappait à l'Abilceleste depuis 12 ans. Grâce à ses 9 buts, "Gio" a terminé goleador du tournoi (qui s'est tenu en Uruguay) et a inscrit son prénom (et son nom) dans l'histoire du football argentin. Pourquoi ? Parce que seul Luciano Galletti avait mis autant de buts que lui pour l'Argentine dans cette compétition.
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Giovanni Simeone (River Plate) buteur contre Tigre en D1 argentine le 8 septembre 2013 à Buenos Aires

Crédit: AFP

"Avant la compétition, mon père m'avait lancé un défi : inscrire sept buts pour aider l'équipe à être championne. Je lui ai répondu avec neuf, donc il ne peut pas se plaindre. Il a suivi mon parcours, mes matches et mes buts. Je m'étais préparé mentalement pour cette compétition. J'ai beaucoup travaillé et ce titre démontre que le travail finit toujours par payer. Ce titre est important pour moi, car j'ai envie d'écrire ma propre histoire. Et puis, maintenant, nous sommes qualifiés pour la Coupe du monde des - 20 ans et pour les Jeux Olympiques. C'est énorme. Et moi, je ne veux pas m'arrêter en si bon chemin. Et comme me répète encore et encore mon père : 'Continue, car tu ne peux pas te contenter de ça, il faut viser plus haut.' "

"Il a compris qu'il avait encore beaucoup de choses à apprendre"

Le championnat sud-américain des - 20 ans est un tournoi qui, en général, couronne les stars de demain. Les derniers meilleurs buteurs de cette compétition le prouvent : Neymar (9 buts en 2011), Cavani (7 buts en 2007) ou encore Rodallega (11 buts, un record, en 2005). Mais ce n'est pas un gage de réussite non plus, car qui connaît aujourd'hui Walter, l'attaquant brésilien de Fluminense (6 buts en 2009) ? Bref, le plus dur commence pour Giovanni, mais nombreux pensent que le petit à une belle carrière qui lui tend les bras.
"Gio" c'est un vrai renard des surfaces. Il est toujours bien placé et, face au gardien, il fait preuve d'un sang froid exceptionnel. S'il fallait faire des comparaisons, il ressemble plus à un Crespo ou à un Battistuta qu'à un Tevez ou un Agüero. "C'est un goleador très racé, dit de lui Humberto Grondona, l'entraîneur argentin des - 20 ans. Il finit merveilleusement bien les actions. Il est puissant, frappe aussi bien du droit que du gauche. C'est un vrai compétiteur, un grand professionnel, il veut réussir et il a compris qu'il avait encore beaucoup de choses à apprendre et que sa formation n'était pas encore terminée. Moi je pense qu'il va faire une grande carrière parce qu'il a des qualités pour ça mais aussi parce que son père l'aide énormément. Il lui donne beaucoup de conseils, le critique quand il le faut et Gio écoute sans broncher et se remet au travail."

"Depuis l'âge de 14 ans, j'ai un tatouage de la Ligue des Champions…"

Gio est donc, de l'avis de beaucoup, à l'aube d'une grande carrière. Mais le plus dur commence parce que l'attente est désormais grande autour de lui. Encore plus dans un pays comme l'Argentine, complètement hystérique lorsqu'il est question d'un futur grand. Et à son poste, il n'y a pas d'autres options que d'inscrire des buts, encore et encore. Et pour ça, "Gio" va devoir se faire une place au sein de l'attaque de River Plate. Et de côté-là, le champion argentin est bien pourvu (Teó Gutiérrez, Rodrigo Mora ou Fernando Cavenaghi). A savoir maintenant si Marcelo Gallardo va donner plus de minutes à ce joueur qui représente, à terme, une forte valeur sportive et marchande pour le club. Pour l'instant, en deux saisons et 31 matches avec les Millonarios, Giovanni a inscrit 6 buts. Mais après avoir brillé en Uruguay, l'aîné des trois fils Simeone va vouloir jouer plus. Un temps, il a été question d'un prêt dans un autre club argentin (Banfield) pour que le petit s'aguerrisse. Mais ça, c'était avant le tournoi sud-américain des – 20 ans. Qu'en est-il aujourd'hui ?
"Moi, je veux être le meilleur. C'est ce que j'ai en tête et je travaille pour ça. J'espère maintenant qu'on va me donner ma chance à River Plate et si on me la donne, je ferais tout pour mettre des buts encore et toujours. Ensuite ? Depuis l'âge de 14 ans, j'ai un tatouage de la Ligue des Champions…Et puis, j'aimerais de défendre les couleurs albiceleste à la Coupe du Monde 2018." Giovanni dit tout ça avec humilité, sans fanfaronner. Car il sait que maintenant, ce n'est pas son nom mais ses buts qui lui permettront de réaliser ses rêves. Son père peut lui servir d'exemple et de guide mais lorsqu'il se présente face à un gardien, c'est lui qui détient la vérité au bout de ses pieds…
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