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Trifon Ivanov, la mort d'une "gueule" du football

Laurent Vergne

Mis à jour 13/02/2016 à 13:14 GMT+1

Nous avons appris samedi matin la disparition de Trifon Ivanov, à l'âge de 50 ans, des suites d'une crise cardiaque. Ivanov avait été une des grandes figures de l'équipe de Bulgarie qui avait atteint les demi-finales de la Coupe du monde 1994, aux Etats-Unis. Il avait notamment joué au Betis Séville et au Rapid de Vienne.

Trifon Ivanov

Crédit: Imago

Si, pour vous, le football a commencé avec Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, sans doute n'avez-vous jamais entendu parler de Trifon Ivanov. Mais si vous avez la (mal)chance d'être assez vieux pour avoir connu les années 90, il y a de bonnes chances pour que ce nom, et plus encore ce visage, ne vous soient pas inconnus et que, par conséquent, cette nouvelle vous replonge dans un passé pas si lointain : Ivanov, 50 ans, est mort brutalement samedi, victime d'une crise cardiaque.
Plus encore qu'un joueur marquant des années 90, Ivanov en aura été une gueule, une vraie. Un joueur culte, en somme. C'était d'abord un sacré défenseur, rugueux, qui a laissé des empreintes sur quelques chevilles. Sa carrière en club a quelque peu manqué de relief. A 25 ans, il avait quitté le CSKA Sofia qui venait d'atteindre les quarts de finale de la Coupe des champions, en étant éliminé par l'Olympique de Marseille.

Un des piliers de Penev

Il était alors parti à l'étranger, au Betis Séville, à une époque où l'arrêt Bosman n'avait pas encore révolutionné le marché des transferts. On l'a ensuite vu du côté de Neuchâtel puis du Rapid de Vienne. Il avait notamment disputé et perdu la finale de la Coupe des coupes contre le Paris Saint-Germain, en 1996. Mais il n'a jamais pu évoluer dans un club véritablement de premier plan. Un manque qu'il a largement compensé par ses aventures avec la sélection.
Car c'est bien l'équipe nationale bulgare qui a fait la gloire de Trifon Ivanov. Aux côtés des superstars Hristo Stoichkov et Emil Kostadinov, il avait su se faire une place médiatique. Et sur le terrain, il tenait une place prépondérante dans le dispositif de Dimitar Penev, en tenant la baraque en défense centrale. Ivanov a connu son plus grand moment lors de la Coupe du monde 1994, pour laquelle la Bulgarie s'était qualifiée à l'arraché un soir de novembre 1993, aux dépens de la France... Lors du Mondial américain, les Bulgares allaient ensuite atteindre les demi-finales, en sortant notamment l'Allemagne, tenante du titre, en 1994.
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Trifon Ivanov lors de la demi-finale de la Coupe du monde 1994, entre la Bulgarie et l'Italie

Crédit: Imago

Le "Loup bulgare"

Mais Ivanov, c'était aussi un prénom, dont on pensait que seul le Professeur Tournesol pouvait le porter, et plus encore une gueule. Une dégaine et un look improbable, avec ses cheveux longs, sa barbe, un regard triste à la Droopy et son côté trapu. Tout cela lui avait valu un surnom, le "loup bulgare", et un prix peu enviable, celui de "joueur le plus laid" de la Coupe du monde 1994. Trifon s'en foutait pas mal. Il avait compris que son allure était, aussi, un atout.
Après sa retraite officielle en 1998, à l'âge de 33 ans, ce drôle de personnage s'était notamment distingué en achetant... un tank de l'armée bulgare lors d'une vente aux enchères. Mais c'est bien un joueur, un défenseur redouté, que le monde du football pleure samedi. En guise d'hommage, impossible de ne pas ressortir cette vidéo, celle de son but extraordinaire face au pays de Galles, lors des qualifications à l'Euro 1996. Une volée du droit limpide, imparable. Ce jour-là, à Cardiff, Trifon Ivanov avait pris sa part de lumière, si souvent trustée par Stoichkov.
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