Le cas Blanc divise

Pas un jour ne passe sans qu'un Bleu de 1998 ne s'exprime au sujet de l'affaire des quotas révélée par Mediapart. Jeudi, après Lilian Thuram ou Christophe Dugarry, c'est au tour de Patrick Vieira d'avoir pris la parole dans les colonnes du Monde. Et l'ancien capitaine de l'équipe de France ne mâche pas ses mots. Le joueur de Manchester City, a jugé "scandaleux" les propos de Laurent Blanc. "Quand je lis qu'il (Blanc) a dit que 'les Espagnols, ils disent: Nous, on n'a pas de problème. Des Blacks, on n'en a pas', ou 'qu'est-ce qu'il y a comme grands, costauds, puissants ? Des Blacks', c'est scandaleux ! Ce sont des propos graves", commente Vieira qui fut champion du monde 1998 avec l'actuel sélectionneur comme partenaire sur le terrain.

"Je connais Laurent Blanc, j'ai toujours eu de bonnes relations avec lui, poursuit Vieira. Je ne crois pas qu'il soit raciste, mais je suis surpris du degré de ses commentaires." "On peut me dire ce que l'on veut, mais personne n'a été piégé lors de cette réunion, poursuit le milieu de terrain. On n'a forcé personne à tenir ces propos, et pourtant ils l'ont dit, c'est un fait: ça, c'est choquant." Et de conclure: "Cette histoire est scandaleuse. Je suis choqué, je n'aurais jamais imaginé que des dirigeants du football de notre pays puissent avoir de telles conversations sur l'équipe de France au sein de la Fédération. Jamais !"

A ses yeux, la suspension du DTN François Blanquart ne saurait suffire. "C'est difficile de suspendre une seule personne alors que d'autres ont tenu le même genre de discours, estime Vieira. Il aurait été plus logique de suspendre tous ceux qui, comme lui, ont eu les mêmes paroles. Ce n'est pas à moi de dire qui doit partir, mais j'aurais du mal à comprendre comment ces dirigeants-là, qui étaient présents à la réunion, pourraient rester à leur poste. Si ces gens-là restent, c'est la porte ouverte à toutes les discriminations. Si le football veut vraiment lutter contre ce fléau, si la FFF veut montrer qu'elle possède les valeurs de la République, il y a des décisions sévères qui doivent être prises"

Dans ce débat, Bixente Lizarazu est venu apporter un appel au calme et un soutien à Laurent Blanc. "J'aimerai beaucoup apaiser un petit peu tout ce qu'il se passe aujourd'hui, a estimé le champion du monde 1998 sur RTL. Et pour y voir clair, je pense que la question que l'on doit se poser, sur laquelle chacun doit prendre position, et pour le coup, j'aimerai bien entendre Lilian, Patrick Viera ou d'autres répondre à cette question : c'est Laurent Blanc doit-il démissionner ?" "Pour moi c'est non, a-t-il répondu. Laurent Blanc doit rester parce qu'il faut mettre en perceptive une réunion de trois heures, dans laquelle il y a eu de la maladresse. Il y a eu des propos malheureux. Il y a eu une mauvaise analyse sur ce qui devait être normalement, définir une philosophie de jeu, une nouvelle philosophie de jeu et sur laquelle on aurait dû parler de morphotype, de type de joueurs qui peuvent s'inscrire dans ce jeu-là, dans cette philosophie de jeu."