Eliminatoires Mondial 2014 : Raphaël Varane titulaire en Bleu oui, mais avec qui ?

A 20 ans, Raphaël Varane est déjà en train de prendre une autre dimension. Titulaire en défense central au Real Madrid, il s’impose aussi dans l’axe avec l’équipe de France. Car Didier Deschamps le tient en haute estime. Pour preuve, il a annoncé sa convocation en Bleu, pour les deux rencontres du mois d’octobre, le lendemain de son tout premier match de la saison avec les Merengue, survenu après quatre mois d’indisponibilité en raison d’une blessure au genou. A chaque fois qu’il l’a eu sous la main, le sélectionneur l’a titularisé. Sans hésiter.

Même s’il ne compte que trois sélections à ce jour, Varane représente l’avenir de l’équipe de France à son poste. Didier Deschamps en semble aussi convaincu et va très probablement miser sur lui pour l’avenir proche. Peut-être le fera-t-il souffler face à la Finlande pour un match sans véritable enjeu afin de ne pas le cramer. Mais, sauf pépin physique, il sera très certainement titulaire pour les barrages du mois de novembre. Une évidence, a-t-on envie de dire. Mais reste une interrogation : pour l’associer à qui ? Nous passons en revue les trois véritables options possibles. A savoir, les trois hommes qui ont déjà un vécu commun en Bleu avec l’ancien Lensois.

A ce jour, cela semble être l’association naturelle. Celle qui parait la plus manifeste. D’abord parce qu’elle a l’avantage de mêler la jeunesse et la vista de Varane et l’expérience et la sagesse d’Eric Abidal, 34 ans. Même si, aux yeux du Monégasque aux 65 capes, cela n’est pas un paramètre si important. "Je ne vais pas parler d’âge car Varane est mature pour le sien. Il a la chance de jouer dans un grand club", assure-t-il, préférant mettre en avant un autre atout. Celui d’associer un droitier avec un gaucher : "C’est toujours intéressant d’avoir les deux pieds." L’ancien Barcelonais jouit aussi d’une belle côte au sein du vestiaire. Son autorité naturelle et ses expériences passées peuvent l’amener à être le leader que recherche tant Didier Deschamps.

D’ailleurs, le sélectionneur avait annoncé en août, lorsqu’il l’a convoqué pour la première fois, qu’il ne l’avait pas appelé pour lui faire plaisir. Mais bien parce qu’il comptait sur lui sur le terrain. Son apport récent est indéniable puisque les Bleus n’ont perdu aucun des quinze derniers matches auxquels Abidal a participé. Pour leur première ensemble vendredi face à l’Australie (6-0), les deux hommes n’ont pas été mis en danger et ont permis à la France de ne pas encaisser de but. Seulement, cette performance est à nuancer devant la très faible opposition proposée. Un a priori positif, malgré tout. Mais on demande à revoir. Face à un adversaire d’un autre calibre. D’autre part, la santé fragile depuis deux ans de l’ancien Barcelonais n’offre pas encore, à ce jour, une garantie absolue pour la double confrontation à venir en novembre.

S’il n’avait pas été forfait vendredi, peut-être Didier Deschamps aurait-il choisi de faire confiance à Laurent Koscielny. Depuis un an, le sélectionneur en a fait un cadre de sa défense puisqu’il l’a titularisé à neuf reprises lors des douze derniers matches des Bleus. Une réelle marque de confiance envers le joueur d’Arsenal dont la concurrence semble être un vrai moteur. En club, il a fini par s’imposer aux yeux d’Arsène Wenger malgré les présences de Per Mertesacker et Thomas Vermaelen.

En mars dernier, pour le match décisif face à l’Espagne (0-1), c’est lui que Deschamps avait choisi pour l’associer à Raphaël Varane. Malgré la défaite, la France avait plutôt fait bonne figure. Et sa défense centrale n’avait pas eu à rougir. Un coup d’essai osé pour un tel rendez-vous face aux champions du monde et d’Europe en titre mais qui a plutôt montré des signes encourageants. Le coach tricolore pourrait très bien être tenté de renouveler l’expérience pour les barrages décisifs pour la qualification au Mondial.

Lors de sa prise de fonction à l’été 2012, Didier Deschamps avait misé sur Mamadou Sakho. Le défenseur central, aujourd’hui âgé de 23 ans, était incontournable. Il était le seul Tricolore à avoir disputé l’intégralité des huit premiers matches du nouveau sélectionneur. Pour la première sélection de Raphaël Varane face à la Géorgie en mars dernier (3-1), les deux hommes étaient même titulaires. Deux jeunes dans l’axe, un droitier et un gaucher. Deschamps devait déjà s’imaginer détenir la charnière du futur de l’équipe de France.

D’autant que les deux hommes sont excellents dans un domaine précieux pour leur poste. Parmi les sept défenseurs centraux qui ont joué en Bleu lors de ces 15 derniers mois, ils sont les deux qui ont le pourcentage de duels gagnés en championnat le plus élevé depuis le début de la saison 2012/13 (68.4% pour Sakho et 68.3% pour Varane). Mais voilà, depuis, le statut de Sakho a évolué en raison de sa situation personnelle en club. Il a été victime de la concurrence au PSG. Son retour au premier plan, grâce à ses performances avec son nouveau club de Liverpool, lui permet aujourd’hui de prétendre à nouveau à une place de titulaire. Mais la concurrence est rude.