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France-Ukraine - Barrage Coupe du monde : 2-0, ça ressemble à une mission impossible

Maxime Dupuis

Mis à jour 19/11/2013 à 19:05 GMT+1

Battus 2-0 en Ukraine, les Bleus vont tenter de renverser une situation très compromise, mardi au Stade de France. La culture des sélections, l’histoire et les statistiques ne parlent pas en leur faveur. Vraiment pas.

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2-0. Le score parfait. Au-delà de ce poncif, entendu des centaines et des centaines de fois dans l’histoire du football, une réalité : remonter un débours de deux buts alors qu’on n'en a pas marqué un seul lors de la première manche n’est pas une chose commode. Parce que la situation, déjà malaisée, vous force à marquer à tout prix. Trois fois si possible. Tout en regardant derrière et espérant que vos fondations, défaillantes lors de la première manche, tiendront le choc. Bref, c’est tout sauf une sinécure.
C’est pourtant ce que l’équipe de France va devoir réaliser face à l’Ukraine, au Stade de France. Sauf si elle gagne 2-0 et s’en remet aux tirs au but, elle devra au minimum s’imposer par trois buts d’écart pour voir le Brésil (3-0, 4-1, 5-2, etc.). D’autant plus difficile que cela n’est pas dans les gênes de l’équipe nationale. Pas dans les gênes des équipes nationales, serait-on même tenté de dire. Parce que les sélections ne sont pas habituées à ces folles courses poursuites. Elles ne jouent que très rarement des matches sur le format aller et retour. Si l’on prend le cas précis de l’équipe de France, ce n’est que la deuxième fois depuis l’instauration des barrages qu’elle se retrouve dans cette position. La première fois, c’était il y a quatre ans face à l’Irlande (1-0, 1-1 ap).
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Giroud Nasri Ukraine-France Barrages Mondial 2014

Crédit: Panoramic

Didier Deschamps n’est pas le dernier à le savoir. La situation est tout sauf naturelle pour les Bleus : "En club, c’est le quotidien. Là, c’est la sélection…", reconnait-il. Cela ne l’empêchera sans doute pas de reparler du mauvais tour qu’il avait joué au Real Madrid, avec Monaco en 2004. Certes, l’ASM avait marqué deux fois à Santiago-Bernabeu (2-4) mais la mission – finalement réussie – était au moins aussi périlleuse que celle proposée aux Tricolores. "Ça fait partie de l'histoire. Ça ne fait juste qu'argumenter le fait que c'est possible", a-t-il lancé dimanche quand on lui a rappelé ce glorieux fait d’armes (3-1).

Zéro sur cinq

Bien sûr, l’équipe de France a déjà remonté deux buts dans un match. Et pas qu'une fois. Sans aller chercher trop loin, on se souvient bien d’un France - Slovénie amical durant lequel les Bleus s’étaient retrouvés menés 0-2 après neuf minutes de jeu. Les hommes de Roger Lemerre avaient fini par s’imposer 3-2. Le contexte était alors aux antipodes de ce qu’il est aujourd’hui. On peut aussi prendre comme exemple le Roumanie - France de 2008 joué, cette fois-ci, dans une atmosphère viciée et sur fond de limogeage de Raymond Domenech (2-2). Mais ce n'était en rien comparable avec ce qui attend les Tricolores face aux Ukrainiens.
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Romania France 2008 Gourcuff

Crédit: Imago

Si l’on regarde du côté de chez nos voisins européens qui ont déjà goûté aux barrages de Coupe du monde ou d’Euro, le constat est simple. Personne n’a jamais remonté un 0-2 encaissé à l’aller. Depuis 1998, date de l’instauration des barrages aller et retour (NDLR : pour l’Euro 96, il n’y avait qu’un match sec), l’échantillon est très limité puisque seules cinq premières manches se sont terminées sur ce score. Il n’en reste pas moins que le battu de l’aller a toujours été condamné. Parfois, cela n’est pas passé loin. Mais la porte s’est toujours refermée sur les doigts de l’équipe qui avait mis le premier genou à terre. La preuve :
  • Qualification Coupe du monde 1998. Croatie – Ukraine : 2-0 à l’aller. 1-1 au retour.
  • Qualification Euro 2000. Ecosse – Angleterre : 0-2 à l’aller. 1-0 au retour.
  • Qualification Coupe du monde 2002 (barrage UEFA/AFC) : Irlande – Iran : 2-0 à l’aller. 0-1 au retour.
  • Qualification Coupe du monde 2006. Suisse – Turquie : 2-0 à l’aller. 2-4 au retour.
  • Qualification Euro 2012. République tchèque – Montenegro : 2-0 à l’aller. 1-0 au retour.

En Ligue des champions, une seule "remontada"

Pour trouver trace d’un échantillon plus représentatif et se donner une idée précise de la montagne au pied de laquelle se retrouvent les Tricolores, il faut se pencher sur le football de clubs et les coupes d’Europe, où les exemples sont légion. Dans l’histoire des C1, C2 et C3, seules 16,2% des équipes battues 2-0 à l’aller se sont qualifiées. Sur 717 précédents. Si l’on ne prend en compte que les 2-0 encaissés à l’extérieur, la part de renversements de situation monte à 21,3% (sur 525 exemples), dont une toute petite part pour Saint-Etienne face au Dynamo Kiev en 1976 (0-2, 3-0).
Si l’on ne se contente que de la crème de la crème des coupes d’Europe, à savoir la Ligue des champions, où les rapports de force sont plus proches de ce que l’on trouve en barrages pour la Coupe du monde qu’au premier tour de feue la Coupe des Vainqueurs de Coupes, il n’existe qu’un précédent. Une seule remontée, depuis 1992. Une seule "remontada" même. C’est le FC Barcelone qui l’a réussie la saison dernière face au Milan AC (0-2, 4-0). Pas sûr que cela donne le moral aux hommes de Didier Deschamps. Malheureusement, on n’a rien trouvé de plus encourageant.
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