Les Bleus, case départ

C'est un poids dont on espérait la France délestée. Au moins un petit peu. Mais visiblement, les fantômes rodent toujours à Clairefontaine. Mercredi, Didier Deschamps a très peu évoqué la Finlande lors de la dernière conférence de presse dans les Yvelines avant le grand départ. Tout juste a-t-il prononcé le nom de l'adversaire des Bleus deux fois. Non, c'est encore de morale, de comportement et d'image dont il a été question. A croire que cette équipe n'en sortira jamais. Même Deschamps a eu l'impression de tourner en rond. "J'ai l'impression d'avoir déjà dit ça...", a même lancé le sélectionneur à un moment à une question sur la vie du groupe.

Deschamps, qui a encore répété ce mercredi "ne pas partir d'aussi loin" que Laurent Blanc, doit se rendre à l'évidence. C'est sans doute le cas. On peut reprocher aux journalistes d'évoquer le sujet plutôt que la rencontre par moment mais même les joueurs ont dévié sur ce terrain. A une question sur les différences de fonctionnement de Deschamps en club et en sélection, Mathieu Valbuena a trouvé le moyen d'évoquer Knysna. La plaie est refermée mais la cicatrice est là. Et elle se voit. Comme les joueurs lors de la Marseillaise dont, selon Deschamps, on guette "plus l'attitude face caméra en gros plan" que s'ils chantent vraiment.

Image mais aussi morale et comportement. On tourne en rond chez les Bleus. Les internationaux doivent-ils être exemplaires en dehors des rassemblements? "C'est mieux pour eux d'avoir une attitude souriante, agréable et disponible", selon Deschamps. La Marseillaise ? "C'est symbolique. Je préfèrerais que tout le monde chante. Quand j'étais joueur je le faisais." Des clans chez les Bleus ? : "A deux, c'est un clan?" Son rôle et l'application des règles de vie ? "Ce ne sont pas des enfants, je ne suis pas un instit' à la maternelle ou au collège. A partir du moment où les joueurs respectent ce que j'ai fixé, ça va", a ajouté le sélectionneur évoquant les retards et les nouvelles technologies qui perturbent le groupe.

Christophe Jallet, Anthony Reveillère et Mathieu Valbuena ont eux aussi évoqué naturellement ce problème qui mine les Bleus. Plus que les joueurs finlandais dont ils ont pu à peine citer un ou deux noms. "On sait que l'on est la vitrine du foot français, explique le Parisien. On a une image à respecter, Il y a des enfants qui adorent cette équipe. A nous de commencer par être le plus simple possible et gagner des matchs pour redorer le blason." "Il faut faire honneur à ce maillot, on est des privilégiés, ajoute le Lyonnais. "Etre à l'heure, avoir du respect les uns pour les autres, c'est la base, explique le Marseillais. On joue pour la France, on est épié. On n'a pas le droit à l'erreur". Ca ne vous rappelle rien ?