Kimi Räikkönen (Lotus) remporte le GP d'Australie devant Fernando Alonso (Ferrari)

Kimi Räikkönen (Lotus) a déjoué les pronostics en dominant la première manche de la saison 2013, à Melbourne. Qualifié septième, le Finlandais s'est rapidement installé en quatrième position puis a déroulé une stratégie imparable à deux arrêts, alors que la norme dominicale était de trois dans l'Albert Park. Particulièrement à l'aise au volant d'une E21 très douce avec des Pirelli beaucoup décriés cet hiver, le champion du monde a battu Fernando Alonso (Ferrari), boosté par sa tactique, et Sebastian Vettel (Red Bull), parti de sa 37e pole position acquise le matin – après le report de la Q2 et de la Q3 samedi – mais qui n'a pas longtemps justifié son statut de grandissime favori.

"Merci à tous, c'est du super boulot !", s'est exclamé Iceman à la radio, à l'arrivée. "J'ai eu une bonne voiture tout le week-end", a-t-il dit, une fois descendu de sa Lotus. "J'ai pris un bon départ et après tout s'est bien passé. Bien sûr, j'avais des doutes avant la course, à propos des pneus, mais ils ne furent pas un problème pour moi et vers la fin, j'ai pu attaquer fort, au cas où la pluie arriverait ou autre chose, pour être sûr de creuser un gros écart."

Derrière, Felipe Massa (Ferrari) a fini quatrième après avoir été le premier poursuivant du leader Sebastian Vettel (Red Bull), devant son coéquipier. La course a basculé pour lui en fin de deuxième relais. En restant en piste trois tours de plus qu'Alonso (pit stop au 24e tour), il s'est retrouvé derrière l'Espagnol. Ce dernier fut le grand bénéficiaire des passages au stand, puisque le fait de s'être arrêté pour reprendre des "medium" un tour avant Vettel l'a aussi fait passer devant l'Allemand.

En vue dans les vingt premiers tours, le trio Vettel-Massa-Alonso a toutefois constaté que Kimi Räikkönen (Lotus) devenait intouchable, posté en tête au 24e tour avec une autonomie pneumatique supérieure d'une bonne dizaine de tours (pit stop 2 au 35e tour).

Qualifié troisième pour son premier grand prix avec Mercedes, Lewis Hamilton a perdu deux positions au coup d'envoi mais a mené ses gommes "super tendre" plus loin que pilotes de Red Bull, Ferrari et même Lotus, ce qui lui a permis de pointer en tête du 10e au 13e tour, avant d'être relayé par son coéquipier Nico Rosberg. Sur un rythme moins élevé en "medium", le Britannique est resté trop longtemps en piste, au point de se faire doubler par Fernando Alonso au 31e tour avant de se décider à rentrer. Passé également par Felipe Massa, il s'est montré déçu de sa cinquième place. C'est quand même dix points de pris pour la firme à l'Etoile, qui a enregistré l'abandon de Rosberg sur problèmes électroniques.

Sixième et septième, Mark Webber (Red Bull) et Adrian Sutil (Force India) ont vécu une course bien différente. L'Australien, en première ligne, l'a une fois de plus gâchée au départ tandis que l'Allemand, de retour en grand prix après un an d'absence, a fait un petit festival en profitant de partir en "medium". Sur deux arrêts, il a été pointé en tête lors des deuxième et troisième vagues de ravitaillements mais il s'est écroulé dans le final lorsqu'il a dû rouler en "super tendre".

Côté français, Romain Grosjean (Lotus) a clairement subi un revers en terminant dixième à une minute et 22 secondes de son coéquipier victorieux. Parti huitième, il a immédiatement rétrogradé au onzième rang et, enfermé dans le trafic, a observé trois haltes. Il a sauvé son point en résistant au Mexicain Sergio Pérez (McLaren) et a son compatriote, Jean-Eric Vergne (Toro Rosso). Par ailleurs, le débutant Jules Bianchi (Marussia) a gagné la bataille de l'arrière garde en finissant 15e, devant son coéquipier Charles Pic (Caterham), son coéquipier Max Chilton et Giedo van der Garde (Caterham).

Au Championnat Pilotes, Kimi Räikkönen est naturellement numéro un mondial, pour la première fois depuis le 11 mai 2008, au soir du GP de Turquie. Désormais à la tête de vingt victoires soit autant que son illustre compatriote Mika Häkkïnen, champion du monde en 1999 et en 2000, il devant Fernando Alonso, couronné en 2005 et 2006, et Sebastian Vettel, le triple champion en titre. Ferrari patronne le Mondial Constructeurs pour la première fois depuis le 4 avril 2010, à l'issue du GP de Malaisie. La Scuderia compte 30 points et devant Lotus (26) et Red Bull (23).