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Comment pilote Räikkönen ? Différemment…

ParF1i

Publié 16/09/2013 à 16:30 GMT+2

Mark Slade connaît très bien Kimi Räikkönen puisqu'il a été son ingénieur chez McLaren de 2002 à 2006 avant de le retrouver chez Lotus en 2012. Il nous révèle qui est le pilote.

2013 GP de Malaisie Lotus Räikkönen Slade

Crédit: Lotus F1 Team

Kimi Räikkönen n'est pas original seulement en dehors de la voiture. Outre son détachement apparent, sa nonchalance et son franc-parler, qui en font un garçon à part dans le paddock, son pilotage est tout aussi singulier, comme l'explique Mark Slade, son ingénieur de piste attitré.
Avant d'être l'ingénieur du Finlandais chez Lotus, ce Britannique discret a débuté chez McLaren aux côtés de Martin Brundle en 1994, avant d'épauler Mark Blundell puis Mika Häkkinen de 1998 à 2001. C'est en 2002 qu'il devient, pour la première fois, l'ingénieur d'exploitation de Räikkönen, jusqu'au départ d'Iceman de Woking fin 2006. Avant de le retrouver en 2012, cette fois chez Lotus.
"L'an passé, Kimi devait s'adapter aux Pirelli, raconte Slade. Ils étaient assez différents des pneus avec lesquels il avait l'habitude de rouler, et ça lui a peut-être pris un peu plus de temps que prévu pour s'y adapter. Dans une certaine mesure, il conduisait en se forçant à en garder sous la pédale… Il n'a eu aucun incident sur toute la saison, ce qui est un peu inhabituel avec lui, pour être honnête ! Il n'a pas eu davantage d'accrocs cette année, où il est pourtant plus affûté."

Douceur

"Le style de Kimi est très doux avec les pneus, en particulier avec les pneus avant, poursuit Slade. J'ai découvert cela en 2005 [chez McLaren], quand les changements de gommes ont été interdits. Cette qualité peut vraiment porter des fruits dans certaines circonstances, même si elle le dessert quand il faut mettre les gommes en température. La saison dernière, il y a eu des courses où nous n'avons pas réussi à amener les Pirelli dans la bonne fenêtre d'exploitation, alors que Romain [Grosjean] y parvenait. Mais ça va mieux cette saison."
"Kimi sait ce qu'il veut. Le réalité est qu'il est très doux dans son pilotage. Ce qui signifie qu'il peut s'adapter à une voiture assez pointue mieux que les autres pilotes, qui sont plus agressifs dans leurs coups de volant. C'est une force, à mon avis, et nous avons beaucoup travaillé sur la direction l'an passé pour lui fournir une solution qui lui convienne, certes, mais qui lui permette surtout d'exploiter cette qualité."

La bonne direction

On se souvient en effet que l'an passé, Räikkönen n'était pas satisfait de sa direction de la E20 et avait demandé à Lotus de la modifier sensiblement. Avec plus ou moins de réussite, si l'on se rappelle l'épisode des premiers essais libres du Grand Prix de Monaco, où le Finlandais portant une réplique du casque de Hunt n'avait pas voulu monter dans la voiture avant que la direction ne soit – plus ou moins – à son goût... Mais pourquoi une telle insistance 
"Kimi a toujours eu un pilotage différent de celui des autres pilotes, explique Slade. Il veut un certain retour dans le volant et la direction, ainsi qu'une certaine sensibilité qui lui permette de réagir aussi vite qu'il le souhaite. Il a d'excellents réflexes, et conduit en s'appuyant sur eux. La comparaison la plus évidente que je peux prendre à l'opposé, c'est Juan Pablo Montoya, qui était incroyablement agressif avec le volant. Quelqu'un qui pilote comme cela n'a pas nécessairement besoin de recevoir un retour précis en négociant un virage."
"Dans le cas de Kimi, c'est un processus beaucoup plus réactif. Et donc, si, comme en début de saison passée, la direction ne lui donne pas assez d'informations ou une information inexacte, cela diminue sa capacité à réagir. Si le volant vous transmet des infos avec un grand décalage, vous pouvez réagir de façon complètement erronée."
"Un pilote qui maintient sa trajectoire tout au long d'un virage, en n'anticipant pas d'être aussi près de la limite avec les pneus avant, n'a pas nécessairement besoin de ce genre de réponse de la direction – mais Kimi, oui. C'est comme cela qu'il pilote depuis le premier jour, et ça l'a toujours distingué de tous ses équipiers."

Complémentarité

"Le fait que Romain et Kimi aient des styles différents aide parfois à cerner où se situent les difficultés. Si l'un des deux pilote d'une certaine façon, et l'autre différemment mais en rencontrant des difficultés, cela peut être instructif. Car si deux pilotes conduisaient la même voiture de la même manière, nous pourrions être bloqués dans une voie. Les réglages mécaniques ne sont pas très différents entre les deux voitures. Cela se joue plutôt au niveau des systèmes de contrôle (la gestion du KERS, par exemple), qui ont une influence certaine sur les pneus. C'est là-dessus que le pilote peut jouer selon le ressenti qu'il veut avoir dans les virages."
Cliquez ici pour découvrir les photos de la pittoresque maison de Sebastian Vettel, située à Kemmental, en Suisse.
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