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Renault F1 Team 2.0, un interminable retour qui commence à gâcher le plaisir

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 30/09/2015 à 09:21 GMT+2

FORMULE 1 - Le rachat de Lotus F1 Team par Renault qui traîne en longueur entretient un flou dommageable pour un retour si attendu. Voici pourquoi.

Carlos Ghosn (Renault) le 15 septembre 2015 à Francfort

Crédit: AFP

En pleine débandade, Renault était allé frapper à la porte de Frédéric Vasseur à Monza en 2009 pour lui proposer le poste de directeur d'un Flavio Briatore cerné par le scandale de Singapour 2008. Aux yeux du manager d'ART Grand Prix, énoncer la question avec ses conditions, c'était déjà y répondre.
Six ans plus tard, fort de garanties bien plus solides, le Losange est en passe de convaincre le self-made man français qui a marqué l'histoire des divisions 2 et 3 de la monoplace en couronnant Nico Rosberg, Lewis Hamilton, Sebastian Vettel et autres Nico Hülkenberg... L'homme, historiquement connecté à Mercedes, pensait peut-être que la firme à l'Etoile aurait un jour quelque chose à lui proposer au niveau 1. Mais en revanche pas Renault une seconde fois.
Le projet ART F1 en association avec Nicolas Todt tombé à l'eau, il s'est alors engagé en DTM (avec Mercedes) pour entretenir la motivation de ses troupes. Avide de nouvelles technologies, il s'est lancé dans la Formule E(lectrique) comme fournisseur des bolides. Sachant que se rapprocher de Renault, côtoyer Alain Prost sur les nouveaux circuits urbains ne pouvait être une mauvaise chose…

Des questions de gros sous

Finalement, on peut dire que Renault n'a pas le nez creux en se précipitant sur l'évidence du Ron Dennis français pour étayer son projet, matérialisé lundi par une lettre d'intention de rachat de Lotus F1 Team. Un timing laborieux pour un retour encore bien flou. C'est vrai, Renault a raison de ne pas vouloir régler l'intégralité de l'ardoise d'environ 80 à 100 M€ accumulée par un Gérard Lopez qui a au moins eu la décence de ne pas arpenter cette année le paddock avec sa méthode Coué en bandoulière. C'est vrai que ça prend du temps pour inclure l'homme d'affaire luxembourgeois dans le deal. L'idée serait qu'il garde ses dettes au nom de Genii Capital contre une part (20% ?) à revendre en période plus prospère. Sans jouer plus de rôle qu'un Toto Wolff qui détient 10% de Williams F1.
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Gérard Lopez (Lotus) au Grand Prix d'Italie 2014

Crédit: Lotus F1 Team

Dans cette histoire il y a donc plus bancal, comme la prolongation de Pastor Maldonado... Consternante de votre point de vue : sur plus de 7000 votes exprimés sur notre site, il n'a pas sa place en F1 pour 88% d'entre vous. Un sacré boulet médiatique pour Renault, en somme… Incompréhensible ? Pour représenter un actif de 40 M€ annuels pour Lotus F1 Team, le Vénézuélien était un paramètre incontournable de la vente.
On parle du nerf de la guerre, et dans ce register Carlos Ghosn à fort à faire dans sa négociation stressée avec Bernie Ecclestone pour la reconnaissance de 35 ans d'implication en Mondial, 17 saisons complètes comme constructeur (1978-1985 et 2002-2010) et 19 comme motoriste exclusif (1986, 1989-2001, 2011-2015). Et de se demander pourquoi ce statut d'écurie historique - qui donne droit à un bonus important financier - a été spontanément obtenu par Mercedes en 2010 après deux années comme constructeur (1954, 1955) et le reste comme motoriste (depuis 1993)…

Vergne pour remplacer Grosjean ?

Question atouts, il faut positiver, souligner qu'Enstone est d'un bon standard avec une soufflerie animée par une enviable équipe CFD (simulation par ordinateur). Que le directeur technique Nick Chester s'inscrit dans la lignée d'un James Allison qui maximise désormais le potentiel de Ferrari.
Malheureusement, côté sportif, Renault aurait eu l'occasion d'envoyer un signal fort en gardant Romain Grosjean, finalement parti chez Haas pour de multiples raisons et torts partagés. Ce patrimoine, cette touche "made in France" aurait certainement aidé à faire passer la pilule d'une saison 2016 qui s'annonce sans miracle.
Dans tout ça, la conclusion de ce retour se fait trop attendre et on aura bientôt du mal à percevoir le projet comme bien né. Loin de la limpidité du rachat de Benetton en 2000. Renault a toujours l'opportunité de dissiper ce sentiment en donnant sa chance à Jean-Eric Vergne, qui vient de se faire subtiliser le volant Haas par Romain Grosjean. Pour un échange standard et des trajectoires heureuses ? On l'espère.
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Jean-Eric Vergne (Toro Rosso) au Grand Prix de Hongrie 2014

Crédit: Panoramic

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