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Schumacher, une épopée

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ParEurosport

Mis à jour 05/10/2012 à 07:41 GMT+2

En grand champion, Michael Schumacher n'a jamais laissé indifférent. Retour sur ses glorieuses années F1, entre coups de génie et coups fumants.

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Crédit: Eurosport

1991. Formé à l'école du sport proto chez Sauber-Mercedes, le jeune loup a fait des débuts impressionnants en F1 à Spa-Francorchamps (qualifié 7e) avec une Jordan. Il est aussitôt happé par Flavio Briatore. Le manager italien de Benetton comprend qu'il tient un phénomène et qu'il peut mettre son triple champion du monde Nelson Piquet à la retraite.
1992. Ses dents rayent le bitume. Ayrton Senna ? Même pas peur. A Hockenheim, lors d'une séance privée, il marque son territoire, à 300 km/h : le goudron pour lui, le gazon pour le Brésilien. Un mécanicien s'interpose à temps. Les Williams-Renault pour une fois en difficulté, il signe à Spa sa première victoire en Mondial.
1993. L'as allemand en a dans le ventre : avec le même V8 Ford, il bat Senna (McLaren) 8 fois en 16 séances qualif. A Monaco, il se promène en tête 15 secondes devant le Brésilien avant une panne hydraulique. Il incarne de plus en plus la relève : au Portugal, il gagne devant Prost (Williams), le jour du quatrième sacre du Français.
1994. La F1 est orpheline de Senna, et après quatre victoires c'est la guerre entre son boss Flavio Briatore et Max "la Menace" Mosley, le président de la FIA, en Espagne. Il est injustement pénalisé et disqualifié à Silverstone, sévèrement privé d'une victoire à Spa, et suspendu deux courses. Il se couronne en accrochant Damon Hill (Williams) à Adélaïde. L'accrochage a des allures de règlement de compte.
1995. Il a troqué son poussif V8 Ford contre un V10 Renault et garde l'ascendant psychologique sur un Damon Hill (Williams) gaspilleur de pole positions et parfois maladroit. Avec quatre positions de pointe et surtout neuf victoires - dont une à Spa en partant 16e, il garde son titre et cède aux sirènes et aux dollars de Ferrari.
1996. La F310 est un suicide aérodynamique et le nouveau V10 de Ferrari n'est pas fiable. En pole, il casse même dans le tour de formation à Magny-Cours. Le GP d'Espagne pluvieux est un chef d'œuvre, qu'il réplique à Spa. Avec ses trois victoires, la Scuderia a déjà plus gagné que lors des cinq dernières années.
1997. Le cerveau John Barnard écarté, le chef designer Rory Byrne est bientôt rejoint par Ross Brawn pour reconstituer le tandem gagnant de Benetton. La Ferrari se hisse au niveau de la Williams de Damon Hill mais Schumi gâche tout dans la finale à Jerez de la Frontera en essayant de mettre son rival Jacques Villeneuve dehors. Une tache indélébile sur son palmarès.
1998. Dur de se battre seul en Goodyear face à des McLaren chaussées des nouvelles gommes magiques Bridgestone. Le tacticien Ross Brawn permet de cacher la misère. En Hongrie notamment, où il passe l'Allemand de deux à trois arrêts pour une victoire mémorable. Il joue le titre à Suzuka contre Mika Häkkinen (McLaren) mais crève.
1999. Victorieux à Imola et Monaco, il retrouve Mika Häkkinen (McLaren) sur le chemin du titre mais se fracasse la jambe droite contre un rail à Silverstone. Il rate six gp et revient pour aider Eddie Irvine à être champion. Il ridiculise le Nord-Irlandais en Malaisie et obtient la couronne Constructeurs, la première des Rouges depuis 1983.
2000. Le paddock est divisé entre pro et anti-Schumi, et le doigt d'honneur de David Coulthard (McLaren) à Magny-Cours témoigne d'une exaspération générale face à ses mauvaises façons. La bagarre contre Mika Häkkinen est âpre mais le "Baron rouge" finit par quatre victoires pour offrir à Ferrari son premier titre Pilotes depuis 1979. Schumacher devient vraiment un pilote à part dans l'histoire rouge.
2001. La machine est techniquement bien huilée et Rubens Barrichello désormais aux ordres. En piste, Michael Schumacher s'embarrasse de peu de manières et tout le monde y passe, même son frère Ralf (Williams). Il faut par exemple légiférer sur les changements de ligne. Quatrième titre.
2002. La saison de l'arrogance. Il a commencé par cinq victoires mais son directeur, Jean Todt, a tellement peur pour lui qu'il ordonne à Rubens Barrichello de lui donner sa victoire à la sixième course. Tollé médiatique mondial et grosse colère ecclestonienne. Le 22 juillet, à Magny-Cours, à sept GP de la fin, il égale les cinq titres du légendaire argentin Juan Manuel Fangio.
2003. Son sixième titre est sans doute le plus beau titre, acquis après six victoires dont une à Imola, le week-end du décès de sa mère. Aucune faute en piste, à part un tête-à-queue en course à Nürburg. Un gp compliqué à Suzuka : il arrache l'indispensable 8e place pour écarter définitivement Kimi Räikkönen (McLaren).
2004, ou 2002 en mieux : il signe 13 succès en 18 courses. Premier vainqueur sept fois sur un circuit (Magny-Cours et Montréal), gagne en Espagne avec un échappement cassé, s'arrête quatre fois en France - un fait unique - pour battre Fernando Alonso (Renault). Septième et dernier sacre.
2005. Il découvre la relève à Imola en harcelant sans succès Fernando Alonso (Renault), qui à 24 ans lui prendra le record du champion le plus jeune. Michelin a pris le dessus sur Bridgestone à l'heure du train de pneus unique dominical. Le meilleur des six voitures au départ à Indianapolis. Troisième au championnat.
2006. Le règlement pneus a changé, Bridgestone revient fort et tous les coups sont permis, comme se garer odieusement à Monaco - preuve télémétrique à l'appui - pour empêcher la pole de Fernando Alonso ou presser la FIA de bannir les amortisseurs spéciaux de Renault (mass damper) à Monza. A Suzuka, ses espoirs partent en fumée. Il prend sa (première) retraite.
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Michael Schumacher (Ferrari) au Grand Prix de Monaco 2006

Crédit: AFP

2007. Hors compétition, il s'ennuie à conseiller Todt et teste volontiers la F2007 de son successeur et champion du monde, Kimi Räikkönen. Pour établir le meilleur temps, les 13 et 14 novembre à Montmelo.
2008. Le 25 février, à Montmelo, il roule en même temps que Kimi Räikkönen, et lui cède le meilleur temps de peu, en toute fin de journée. L'as qui a gardé un sacré coup de volant décide de décharger son adrénaline au guidon d'une Superbike du championnat allemand sous le nom de Marcel Niederhausen. Et laisse courir la rumeur d'un engagement en MotoGP...
2009. Il faut un remplaçant à Felipe Massa, accidenté en Hongrie et Ferrari l'annonce pour le GP d'Europe du 21 août. Un test à Mugello doit être une formalité mais une sale gamelle en Superbike, en début d'année, remonte à la surface et dans le cou. Il pousse Montezemolo à choisir Luca Badoer. Une erreur de casting monumentale.
2010. A 41 ans, il revient avec Mercedes, également de retour en F1, avec un huitième titre dans le viseur. La reformation du couple provoque l'effervescence médiatique mais après trois ans d'arrêt, la F1 a changé. Schumi n'est plus le Kaiser et Nico Rosberg le domine dans tous les compartiments de la course. En revanche, il reste capable du pire : en Hongrie, il coince Rubens Barrichello (Williams) contre un mur pour réprimer un dépassement.

2011. A Spa, il fête le vingtième anniversaire de ses débuts en F1. La Mercedes W02 est encore moins réussie que la W01 et les interrogations persistent malgré un éclair de génie à Montréal (4e). Il s'accroche à sa troisième année de contrat, qu'il a le loisir d'activer.
2012. A Monaco, il signe le meilleur temps mais est dépossédé de sa pole position à cause d'une pénalité sur la grille pour un accident responsable à Montmelo. Il domine huit fois Nico Rosberg en qualification à l'occasion des quatorze premiers grands prix mais il se retrouve sans volant en 2013 suite au recrutement de Lewis Hamilton par Mercedes. Il annonce sa retraite définitive de pilote de F1 à Suzuka.
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