Du champion Hamilton au prometteur Verstappen, notre bilan du Top 15 de 2015

Sa meilleure saison. Il n’a laissé aucune marge de manœuvre à son coéquipier Nico Rosberg en signant 10 pole positions et 7 victoires sur les 12 premiers Grands Prix. Le titre assuré à Austin sur un ton agressif, il a relâché son effort en piste mais pas la pression en interne, en s'en prenant (trop) à son coéquipier qui trustait poles et victoires. Mais il a atteint son but : devenir le patron.

2015 a confirmé qu’il gérait moins bien les moments forts – la Q3 et le départ – et qu’il avait probablement un tout petit peu moins de talent naturel que Lewis Hamilton. Mais à la différence de son coéquipier, il est resté concentré et travailleur. 6 poles de suite et 3 victoires pour finir qui ne changent cependant rien pour 2016. Alain Prost a raison d’affirmer que sa position deviendra intenable chez Mercedes s’il se fait tanner une troisième année de suite. La firme à l'Etoile n'est d'ailleurs pas pressée de le prolonger.

Il avait baissé les bras chez Red Bull en 2014 et a consacré toute son énergie à remettre Ferrari sur les rails après une saison rouge misérable. Sans doute n’aurait-il pas pu gagner trois fois sans une machine conçue par James Allison. Le voir déloger Nico Rosberg de la 2e place du Mondial après les Grands Prix de Russie et des Etats-Unis d'Amérique était quasiment inimaginable. L'impact d'un Fernando Alonso sans les remous.

Massacré en 2014 par un Fernando Alonso qui connaissait bien la maison, il s’est fait rouler dessus par un Sebastien Vettel qui débarquait. Avec des demandes techniques identiques à son voisin de garage, le Finlandais a été dominé en qualif (14-3). Fautif plus qu’à son tour en course, il a marqué 150 points (contre 278 à Vettel) et a failli perdre la 4e place du Mondial. Pas de doute, il est devenu un n°2.

Il n’a pas véritablement dominé Felipe Massa (11-8 en qualif, 136 points à 121) et c’est un peu là le problème. Deux podiums, c’est peu. Même s’il a manqué d’un rien la 4e place du Mondial et de meilleur Finlandais du peloton, son profil de n°2 pour un top team est avérée.

Une saison mi-figue mi-raisin. En dépit de deux podiums et d’une opposition systématique à Valtteri Bottas, ce vieux routier de la F1 est déclinant. Il va poursuivre l’aventure en 2016 par habitude.

Une intégration laborieuse chez Red Bull avant de rivaliser avec un Daniel Ricciardo qui l’a dominé en qualif (12-7) mais qu’il devance finalement au championnat. Une sensationnelle 2e place en Hongrie mais pas encore la lucidité pour rivaliser de façon régulière avec les meilleurs comme l’a montré son accident à Austin.

Après une saison 2014 à 3 victoires à 0 contre Sebastian Vettel, il a souffert techniquement du départ de l’Allemand. Un exercice qui l’a affaibli – même s’il a subi les défaillances du Renault - et posé la question de sa réelle envergure.

Moins rapide que Nico Hülkenberg en qualif (7-11), il s’est refait en course pour afficher un podium et 78 points contre 58. Une grosse surprise quand même.

Sa victoire aux 24 Heures du Mans l’a boosté pendant quelques semaines avant de retomber dans la perplexité des joutes avec un coéquipier qu’il devait dominer pour s’ouvrir les portes d’un top team. La plus grosse décote de 2015. Pas la carrure d’un champion du monde.

Comme Nico Hülkenberg, il est le grand absent du Top 10 2015 du vote des directeurs d’équipe. Malgré les humiliations faites à Pastor Maldonado (17-2 en qualif, 51 points à 27) et une 3e place à Spa, sa cote a baissé. Haas supposé être un tremplin vers Ferrari, il risque d’attendre longtemps la promotion.

A 18 ans, il a fait une entrée fracassante dans le peloton. Capable de justifier les erreurs les plus grotesques par la plus grande des mauvaises fois (son accident avec Grosjean à Monaco), il a secoué le peloton (49 dépassements, un record), et amplement mérité ses titres de "Meilleur débutant", "Personnalité FIA" et d’auteur de l’ "action de l'année", à Spa. On parle de lui partout mais c’est à Red Bull qu’il appartient contractuellement pour un bon moment.

Il était plus régulier que saignant en GP2 et il a profité d’une Sauber miraculeuse pour compiler 27 points. Il a sauvé l'équipe helvétique de la faillite, c’est le plus important.

Ridiculisé par Romain Grosjean (2-17 en qualif), il a enfin confié souffrir d’une mauvaise réputation qui ne l’atteignait pas jusque-là. Un sacré progrès ! 9 abandons en 17 courses, un cador dans sa catégorie.

Pas le talent de son coéquipier Max Verstappen même si la malchance s’en est parfois mêlée. Un bilan équilibré en qualif (9-8), pas la même finition le dimanche (18 points contre 49). Déjà doublé par Verstappen pour un baquet qui pourrait se présenter chez Red Bull en 2017.