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La survie selon Renault

ParAFP

Publié 16/12/2009 à 21:06 GMT+1

Après moult hésitations, Renault s'est décidé à poursuivre son engagement en Formule 1 à l'économie, le constructeur français ayant annoncé mercredi l'ouverture du capital de son écurie à la société luxembourgeoise Genii Capital, dans l'objectif de réduire ses coûts.

"C'est une décision difficile sur un dossier où on a eu beaucoup d'aller-retours et beaucoup d'hésitations. On a eu de la chance de ne pas recevoir de réponse négative (de la direction du groupe, NDLR) comme d'autres constructeurs", a commenté le directeur général de Renault F1, Jean-François Caubet. Après les départs de Honda fin 2008, Toyota et BMW en 2009 et l'annonce du retrait de la Formule 1 du fabricant de pneus Bridgestone à la fin de la saison prochaine, le maintien de Renault paraissait tout sauf acquis. "On est allé quatre fois en comité de direction" pour défendre le dossier, a confié M. Caubet.
Car Renault F1, qui a connu une dernière saison catastrophique et dévastatrice en termes d'image, l'écurie ayant été impliquée dans le scandale du Crashgate, l'accident volontaire de Nelson Piquet Jr au Grand Prix de Singapour 2008, a en plus perdu son sponsor principal, le bancassureur néerlandais ING. Le constructeur français, qui a enregistré une perte nette de 2,7 milliards d'euros au premier semestre 2009, se retrouvait donc contraint de financer en grande partie les 200 millions de budget estimés pour son écurie s'il voulait continuer son expérience en F1. "La réponse de la maison-mère (...) étant donné les difficultés économiques a été : on n'a pas les moyens de financer une écurie entière. Alors on a commencé à plancher sur des solutions alternatives", a raconté Jean-François Caubet.
"Lettre d'intention"
D'où le partenariat annoncé mercredi avec Genii Capital, une société luxembourgeoise spécialisée dans les nouvelles technologies, la gestion d'image et le sport automobile, qui doit prendre une part significative et vraisemblablement majoritaire de Renault F1 par le biais de son site d'Enstone (Grande-Bretagne). Une "lettre d'intention" a été signée entre les deux parties, qui sont encore en phase de négociation, le "transfert effectif" de compétences étant prévu au 4 janvier, selon Bernard Rey.
"Entre le coût net (de la F1) pour Renault en 2009 et celui de 2010, cela été divisé par deux", a expliqué M. Caubet lors d'une conférence de presse. Le budget investi par Renault en F1 en 2010, "le plus petit" de toutes les écuries de pointe, hormis Red Bull, ne couvrira en outre plus que l'"activité moteur", selon M. Rey. "L'usine de Viry-Châtillon (en banlieue parisienne, NDLR) continuera à produire des moteurs pour Renault F1 ainsi que pour Red Bull Racing qui lui a renouvelé sa confiance pour la saison 2010", précise un communiqué du constructeur. "En 2010, l'équipe conservera son nom, son identité et les caractéristiques essentielles qui lui ont permis d'engranger des succès en 2005 et en 2006", se félicite Renault dans ce texte.
Mais quid de 2011 ? "L'objectif de Renault, c'est d'être en F1 et d'y rester", ce qui sera d'autant plus facile si la F1 se pique de moteurs électriques et de développement durable, le nouveau credo du constructeur français, a lancé Bernard Rey. Jean-Français Caubet, plus terre à terre, a de son côté appelé ses troupes à "performer" en 2010, car "la performance" sera "la seule clé de la pérennité" de l'entreprise en F1. Renault F1 peut souffler. Mais sa survie à long terme est encore bien hypothétique.
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