Lotus refleurit

Peu importe la licence malaisienne. Tony Fernandes a vraiment mis les formes pour remettre Lotus dans le circuit de la Formule 1. Seize ans après son retrait, l'écurie créée par Colin Chapman a retrouvé vendredi à Londres le vert et la touche de jaune qui avaient immortalisé le début de sa grande histoire en Grands Prix, avec les Graham Hill, Stirtling Moss et Jim Clark. Jochen Rindt, Emerson Fittipaldi, Ronnie Peterson, Mario Andretti, Nigel Mansell, l'immense Ayrton Senna, Nelson Piquet et Mika Häikkinen avaient ensuite perpétué l'histoire, avec des réussites diverses, et le fondateur de la compagnie aérienne AirAsia voulait être à la hauteur de cet héritage ; le prestige de sept titres mondiaux Constructeurs et six Pilotes sur lequel il a préféré surfer plutôt que nommer son écurie Proton, l'empire propriétaire depuis 1998 de 80% des parts de Lotus Cars.

Respectueuse de ce patrimoine, la monoplace présentée à Londres répond au nom de code T127, dans l'exacte lignée des machines qui ont commencé à gagner avec le célèbre V8 Cosworth dont le descendant l'équipera en 2010. Ces repères sont les bienvenus mais ne sauraient être une garantie de succès. Toutefois, le designer Mike Gascoyne est réputé pour avoir produit des monoplaces sérieuses chez McLaren, Jordan, Benetton, Renault et Toyota, et sa dernière création paraît reposer sur des bases solides.

Avec Jarno Trulli et Heikki Kovalainen à la conduite, le projet Lotus va aussi être porté par des pilotes rapides, convaincus par la réputation de Mike Gascoyne. L'Italien de 35 ans, projeté sur le marché par le retrait de Toyota, est considéré comme l'un des plus rapide sur un tour, alors que le Finlandais de 28 ans est venu pour rebondir après une bonne première année chez Renault (2007) et deux suivantes beaucoup plus difficiles chez McLaren au contact de Lewis Hamilton.

"Je veux qu'ils travaillent ensuite et que notre équipe ne soit pas une somme d'individualités", a prévenu Fernandes.