Prost pas étonné

Alain Prost est le seul pilote, avec Niki Lauda, à avoir remporté des championnats du monde en ayant observé une ou plusieurs années sabbatiques. D'autres, comme Alan Jones et Jacques Villeneuve, ont connu moins de succès. Sacré en 1985, 86 et 89, le Français n'avait pas trouvé de volant intéressant à son goût en 1992 et avait décidé de faire l'impasse avant de revenir pour un dernier titre, en 1993. Une remise en action laborieuse même au volant de la meilleure voiture du plateau, la Williams. Cette année, Michael Schumacher était loin de ces conditions car la Mercedes ne fut pas été - loin s'en faut - à la hauteur de son statut d'héritière de la Brawn championne du monde.

Vendredi, à la veille de la Course des champions, à laquelle il participe pour la première fois, à Düsseldorf, Alain Prost, 55 ans, a confié son sentiment sur cet Everest auquel le septuple champion du monde s'est attaqué, à 41 ans. "Comme je l'avais dit, avant même que la saison 2010 ne commence : quand on se retire pendant trois ans, spécialement à son âge, c'est compliqué...", a commencé par exposer l'ex-recordman des victoires en Grands Prix (51). "Si vous regardez sa saison, ce n'est pas mal du tout, c'est même assez exceptionnel. Le seul truc est que, de mon point de vue, viser le titre dès cette année était trop élevé ; pour deux raisons : la voiture n'était pas compétitive et, après trois ans d'arrêt, il faut du temps pour se remettre dans le coup. Nous verrons donc l'an prochain. J'ai stoppé une saison (1992), et encore même pas car ce n'était que six à sept mois (entre les essais Ligier et Williams), et j'ai trouvé très dur de revenir. Retrouver la concentration, la motivation n'est pas chose facile. Peut-il redevenir champion du monde ? Je n'en sais rien", a conclu le "Professeur".

Preuve des difficultés surmontées, l'Allemand, également tête d'affiche de la compétition qui se déroule dans le Nord de l'Allemagne, a eu du mal à extraire de sa mémoire le meilleur instant de sa saison, lorsque nous l'avons sondé sur ce sujet. "Oh...", a-t-il commencé par s'interroger pendant plusieurs secondes, pris au dépourvu. "Heu..., à la fin de la saison, le pilote et la machine étaient mieux accordés ensemble. Les séances de qualification et les courses des derniers GP ont été les meilleures. Entre terme de plaisir, Suzuka a été bien : la voiture était bien à piloter, spécialement en course. Elle n'avait aucun problème. Ce fut un bon amusement", a confié l'inaccessible auteur de 91 victoires en GP.