Dennis quitte son baquet

Le jour choisi est hautement symbolique. Le matin même de la présentation de la nouvelle McLaren MP4-24, qui incarne le changement de règlementation des nouvelles Formule 1, Ron Dennis, 61 ans, annonce sa prochaine démission, après trente ans passés à la tête de l'écurie britannique. La rumeur avait été lancée par le quotidien espagnol Marca à la fin de la saison 2007. A l'époque, Ron Dennis et McLaren venaient de vivre l'une des années les plus sombres de leur histoire.

Déclassée du championnat du monde des constructeurs pour une affaire d'espionnage impliquant la Scuderia Ferrari, l'écurie britannique avait également laissé échapper le titre pilotes au profit du Finlandais Kimi Raïkkönen. A l'arrivée, un zéro pointé en termes de résultats et une amende record de 100 millions de dollars. Pourtant, Dennis avait alors refusé de quitter ses fonctions malgré les pressions du directeur général de l'écurie Martin Whitmarsh.

Sans doute ne voulait-il pas quitter le monde de la Formule 1 sur un échec. Lui qui, en trois décennies, a connu la gloire avec Lauda, Prost, Senna ou encore Hakkinen. 2008 aura été son ultime baroud d'honneur. En plaçant Lewis Hamilton au sommet de la hiérarchie mondiale, Dennis ne pouvait espérer plus belle fin de carrière. Reste à savoir quel impact ce départ pourra avoir sur le champion du monde en titre. Depuis sa rencontre avec le patron de Woking lors de ses premières gammes en karting, à l'âge de dix ans, Lewis Hamilton a toujours considéré Dennis comme son père spirituel.

Autre question pressante : qui pour le remplacer à la tête de l'écurie ? Ce dernier a annoncé qu'il démissionnerait le 1er mars prochain, la veille de l'ouverture de la saison, sans donner de détails sur sa succession. "Il est temps que Martin prenne le relais comme patron principal de l'écurie. C'est à 100% ma décision" , a-t-il expliqué, tout en précisant qu'il "reste président exécutif (du groupe McLaren) àtemps plein". Une chose est sûre. A l'heure où les dinosaures Ecclestone et Mosley sont critiqués pour leur longévité dans les paddocks, une page de près de trente ans est en passe de se tourner non seulement chez McLaren, mais aussi dans l'histoire de la Formule 1.