Mondial-2011 dames -

Q: Comment expliquer que vous ayez montré deux visages aussi différents contre la Suède en huitièmes?

"On est un collectif, donc c'est difficile d'être toujours là, toutes au même moment. C'est ce qui est le plus dur pour gagner un Championnat du monde, être constantes. On s'est améliorées sur ce plan là, mais ce petit défaut resurgit encore parfois pendant les matches. On n'est pas complètement sereines. On sait qu'on peut toujours avoir un petit passage à vide. Mais on se démoralise moins qu'avant et on se sait se reprendre. On est contentes d'avoir gagné ce match. Il faut se servir de cette dynamique, surtout des vingt dernières minutes, où il y a eu certes un peu d'euphorie, mais surtout une très bonne défense et où on a su régler les problèmes en temps voulu. Il va falloir avoir un peu de culot, un peu d'audace pour gagner face aux Russes."

Q: Y a-t-il un sentiment de revanche par rapport aux défaites aux JO-2008 et au Mondial-2009?

R: "C'est toujours dans les têtes. Paradoxalement, j'ai été plus déçue de perdre en quarts aux JO, parce que c'est la compétition que tous les sportifs rêvent de gagner. Surtout avec les anciennes qui le méritaient vraiment et qui arrêtaient leur carrière. En 2009 c'était une tellement bonne surprise. Et on s'était tellement battues pour aller loin qu'à la fin on était un peu épuisées. Et puis il y avait déjà une médaille derrière. Je ne pense pas que les Russes soient sereines. On les a déjà battues. Ca a toujours été des matches serrés où elles ont gagné d'un but ou deux. Elles ont très bien vu qu'on avait progressé en deux ans. Aucun pays n'aime nous rencontrer car on est atypique. On sait qu'on n'est pas les meilleures joueuses du monde. Donc la force collective nous fait avancer et les équipes redoutent ça. Il faut juste qu'on ne se mette pas trop la pression et qu'on joue notre jeu."

Q: A titre personnel, vous avez toujours réussi de bons matches contre les Russes...

R: "J'espère que ce sera encore le cas demain. Mais je ne vis pas dans le passé. Après, peut-être qu'avoir un petit ascendant psychologique sur certaines joueuses peut m'aider. Mais demain (mercredi), ce sera un autre match et je suis sûre qu'elles aussi le voient comme ça. Ce sont des joueuses que je respecte énormément. Et quand tu respectes quelqu'un, tu veux t'opposer à lui. Pour ces matches, la motivation est toujours là."

Propos recueillis par Cyril BELAUD

cyb/jde